Si Bruno Obiang Mvé, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, avait affirmé en décembre dernier dans une déclaration télévisée que le président de l’UDIS aujourd’hui en cavale faisait l’objet d’une plainte déposée le 14 novembre 2024 par son ex-compagne, la formation politique assure ce jeudi 13 février qu’il n’en était rien à l’époque. Le magistrat qu’elle soupçonne d’avoir simplement appliqué un ordre venu de plus haut n’aurait été saisi qu’après coup.

Le procureur de la République, Bruno Obiang Mve, livrant sa communication sur Gabon 1ère, le 20 décembre 2024 (capture d’écran).© GabonReview

 

«Nous exigeons la prononciation d’un non-lieu sans délai dans cette parodie de justice qui n’a que trop duré». Ce jeudi, l’Union pour la démocratie et l’intégration sociale (UDIS) a encore donné de la voix dans le but de conduire les autorités à mettre fin aux poursuites visant son président Hervé Patrick Opiangah aujourd’hui en cavale. Et si le parti politique revient à la charge, c’est qu’il dit détenir les preuves de ce que le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville n’aurait pas été tout à fait honnête avec les Gabonais lors de sa sortie du 20 décembre 2024.

Ce jour-là, dans une déclaration télévisée, Bruno Obiang Mvé avait affirmé qu’Hervé Patrick Opiangah faisait l’objet d’une plainte déposée un mois plus tôt par son ancienne compagne, Lucie Biloghe, l’accusant d’inceste sur leur fille. Des faits que même la victime présumée – curieusement gardée à vue pendant cinq jours – conteste vivement, au point d’avoir annoncé une plainte pour diffamation à son tour contre certains activistes s’étant évertués à défendre ces accusations sur les réseaux sociaux.

Une plainte a posteriori pour masquer des exactions ?

«Les faits et les actes qui entourent cette procédure sont d’une gravité inouïe», dénonce le parti qui soutient qu’en réalité, contrairement à sa déclaration, le procureur n’a jamais été saisi à la date qu’il a indiquée lors de sa sortie médiatique. «L’UDIS tient en sa possession des preuves irréfutables que la plainte de Madame Lucie Biloghe n’a été introduite qu’a posteriori, c’est-à-dire, le 25 novembre 2024, et non le 14 novembre 2024, comme le déclarait et l’affirmait le procureur de la République». Le magistrat aurait-il menti à l’opinion nationale et internationale sur cette affaire ? C’est, en tout cas, ce que semble soutenir l’UDIS.

Le parti d’Hervé Patrick Opiangah, qui exige «un non-lieu qui doit nécessairement s’accompagner du retour de [son] président dans son pays, après que toutes les conditions ont été réunies pour garantir sa sécurité ainsi que le prescrit la Constitution gabonaise», soupçonne que la plainte du 25 novembre 2024 a été enregistrée pour justifier les exactions commises par la justice dans le cadre de cette affaire, notamment avec la perquisition aux domiciles de l’homme d’affaires et la confiscation de certains de ses biens (argent, bijoux). «Oui, le parquet de la République a agi du 20 au 25 novembre 2024 sans aucune plainte effectivement constituée, en toute illégalité, donc en parfaite iniquité», dénonce l’UDIS qui évoque une «grossière et infâme bavure de la justice, et avec elle, les forces de l’ordre intervenues dans cette affaire».

Aussi, la formation politique exhorte-t-elle les autorités à abandonner simplement toutes les charges contre son leader, «car plus rien ne peut justifier le maintien des poursuites» ni «la traque, toute la violence [et] tous les actes répréhensibles d’abus de pouvoir commis les 20, 21, 22, 23, 24, 25 novembre 2024».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Les intéressés apprécieront. En tout cas se taire équivaut à consentir et donc à faire des réparation à HPO. Allo allo…Amen.

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