Dans une opération coup de poing menée à Ndjolé (Moyen-Ogooué), les forces spéciales de la DGSS ont démantelé un réseau d’orpaillage clandestin, arrêtant onze mineurs illégaux et saisissant un important stock d’or et de diamants. Cette intervention intervient alors que l’exploitation illégale de l’or cause d’importantes pertes économiques et environnementales au Gabon.

Une partie des produits saisis. © D.R.

 

Au Gabon, la lutte contre l’exploitation illégale de l’or vient de connaître un tournant décisif avec une opération menée par la Direction générale des services spéciaux (DGSS). Dans le cadre d’une mission de sécurisation des zones minières, les forces spéciales ont ciblé plusieurs sites d’orpaillage clandestins à Ndjolé, une localité devenue un point névralgique du trafic d’or. Selon le quotidien l’Union du 10 février 2025, cette intervention a conduit à l’arrestation de onze mineurs illégaux et à la saisie d’un important stock de minerais précieux.

L’alerte avait été donnée par des syndicalistes dénonçant la prolifération de l’orpaillage clandestin dans la région de Mbania. Face à l’ampleur du phénomène et à ses conséquences économiques et environnementales, les autorités de la Transition ont décidé de frapper fort. Cette descente musclée vise non seulement à démanteler les réseaux d’exploitation illégale, mais aussi à mettre un terme à l’occupation anarchique des sites à fort potentiel économique.

Les agents de la DGSS ont ainsi découvert en possession des mineurs un stock d’or d’un poids total de 763 grammes, estimé à 42 millions de francs CFA. Selon les premières investigations, les trafiquants comptaient revendre ce précieux métal au prix de 55 000 francs CFA le gramme. En plus de l’or, la fouille a révélé 14 pierres de diamant brut, confirmant l’existence d’un marché noir bien structuré.

Pour échapper à la vigilance des autorités, les orpailleurs dissimulaient l’or dans des emballages de comprimés effervescents avant de l’acheminer vers des circuits illégaux, notamment en direction de Dubaï. Toutefois, cette méthode bien rodée n’a pas suffi à déjouer la surveillance des forces spéciales, qui avaient minutieusement préparé leur opération.

Une perte de plus de 1,5 milliard de FCFA par an pour l’État

L’intervention ne s’est pas limitée à la saisie des minerais. Une quantité impressionnante de munitions a également été découverte : pas moins de 1 500 cartouches d’armes à feu. Ce stock d’armement laisse penser que ces activités illégales pourraient être liées à d’autres formes de criminalité organisée. Les suspects arrêtés seront présentés cette semaine devant le parquet du tribunal spécial de Libreville. Quant à l’or et aux diamants saisis, ils seront remis à la Société équatoriale des Mines (SEM), en charge de la gestion des ressources minières du pays.

L’orpaillage clandestin constitue un fléau majeur pour l’économie gabonaise, entraînant des pertes estimées à plus de 1,5 milliard de francs CFA par an. Outre l’évasion fiscale qu’il engendre, ce phénomène a de lourdes conséquences environnementales. La déforestation massive et la pollution des rivières par le mercure sont des problèmes préoccupants, menaçant les écosystèmes locaux et la santé des populations riveraines.

Cette opération réussie marque un signal fort envoyé aux trafiquants et pourrait annoncer une intensification des actions de lutte contre l’orpaillage illégal. Reste à savoir si ces efforts seront suivis de mesures durables pour encadrer l’exploitation artisanale et offrir des alternatives économiques aux populations concernées.

 
GR
 

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