Un collectif de parents d’élèves des établissements privés du système d’enseignement français au Gabon dénonce une hausse vertigineuse des frais d’inscription aux examens français. À quelques jours de la clôture des inscriptions, il monte à nouveau au créneau pour exiger le maintien des tarifs initialement annoncés à la fin de l’année scolaire 2023-2024. Selon la structure spontanée, cette augmentation aurait été décidée unilatéralement par l’Association des parents d’élèves (APE) du lycée français Blaise Pascal.

Jacques Tounga entouré de deux membres du Collectifs, le 8 février 2025 à Libreville. © GabonReview

 

Ce collectif regroupe plusieurs établissements : les lycées Jacques Prévert, Sainte-Thérèse, Michel Montaigne, Paul Valéry, Michel Dirat, le collège Renée Descartes, le collège Marianne et le lycée Franco-Britannique. Depuis plusieurs semaines, il exprime un profond mécontentement face à une hausse jugée injustifiée et vertigineuse des frais d’inscription aux examens du Baccalauréat, des épreuves anticipées du Bac et du Diplôme national du brevet (DNB). Le collectif dénonce une augmentation abusive et exige son annulation immédiate. «Il est inacceptable que l’APE du lycée français Blaise Pascal profite de cette situation au détriment de milliers de familles gabonaises qui luttent pour l’éducation de leurs enfants », déclare Jacques Tounga, le président du collectif.

Selon certaines sources, cette APE qui a gagné en influence au fil des ans, recrute du personnel local qu’elle rétribue via les cotisations des parents. En tant que gestionnaire du seul centre d’examen de Libreville, l’APE du lycée Blaise Pascal semble détenir un monopole de fait. Prétextant une augmentation du nombre de candidats libres issus de ce réseau d’établissements, elle justifie cette hausse par la nécessité de mobiliser davantage de personnel et de salles d’examen. Un argument que les parents jugent irrecevable. «Si cette augmentation était justifiée par un faible nombre de candidats libres, nécessitant plus de surveillants et de correcteurs, nous pourrions comprendre. Or, ce n’est pas le cas», ajoute Jacques Tounga.

Un appel aux autorités

Les chiffres sont éloquents : 66 % d’augmentation pour le DNB et le Bac, et jusqu’à 150 % pour les épreuves anticipées du Bac. Une charge financière lourde pour plus de 400 familles gabonaises. «Cette décision ne repose sur aucune justification éducative ou économique et va à l’encontre des engagements publics en matière de lutte contre la vie chère», déplore le leader associatif. Le collectif dénonce une mesure discriminatoire et demande l’homologation d’autres centres d’examen à Libreville. Soulignant que l’APE du lycée Blaise Pascal, bien que relevant juridiquement de la législation gabonaise, outrepasse ses prérogatives, le collectif interpelle le ministère de l’Éducation nationale sur la légitimité de cette augmentation.

Il interpelle tout aussi le ministère de l’Économie, chargé du suivi des prix, afin d’examiner la légalité de cette hausse. En parallèle, il exige une réparation du préjudice moral subi par les familles concernées. Pour garantir l’égalité d’accès à l’éducation, le collectif appelle les autorités gabonaises à intervenir en urgence pour annuler cette «décision inique».

L’affaire reste en suspens, et la mobilisation des parents ne faiblit pas. En attendant, l’APE de Blaise Pascal peut savourer son autorité incontestée sur les frais d’examens.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. evariste dit :

    Au lieu d’incriminer le lycée Français, interrogez vous sur la non reconnaissance de nos diplomes brevets et bacs.

Poster un commentaire