À deux mois de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, Joël Dominique Ledaga, président de l’Autorité pour la protection des données à caractère personnel et de la vie privée (APDPVP), a visité, mercredi 5 février, le siège du projet d’Identité biométrique officielle du Gabon (Iboga). Objectif : s’assurer du respect des règles de protection des données personnelles et de leur sécurisation dans le cadre du processus électoral.

Le président de l’APDPVP posant avec les responsables du projet Iboga, le 5 février 2025. © D.R.

 

Le 5 février 2025, Joël Dominique Ledaga s’est rendu au siège du projet Iboga à Libreville. Cette visite, inscrite dans ses missions régaliennes, visait à vérifier l’utilisation et la sécurisation des données collectées en vue de l’élection présidentielle du 12 avril 2025, afin de s’assurer du respect des dispositions légales en vigueur. «Je me réjouis de cette visite, car nous avons effectivement constaté que, dans la quasi-totalité de cette chaîne, allant de la salle de réception des informations jusqu’à l’impression des différents documents – notamment la liste électorale définitive, les cartes d’électeurs et les fiches d’émargement –, les équipements utilisés sont de dernière génération en matière de sécurité», a déclaré Joël Dominique Ledaga au terme de son inspection.

Lors de cette visite, il a pu observer que les agents du projet Iboga disposent d’habilitations graduelles, empêchant un agent de saisie d’accéder aux étapes de validation ou d’impression des données. «Ces habilitations ne vous permettent pas, en tant qu’agents de saisie, de contrôler la validation, les impressions ou d’autres aspects liés à la gestion des données de nos compatriotes. C’est une très bonne chose», a-t-il souligné.

De plus, il s’est félicité du fait que le système soit totalement isolé d’Internet : «Ce système intranet, parce que c’est un réseau local, n’est pas connecté à un autre réseau extérieur. Ça aussi, c’est très important pour éviter justement des cyberattaques et autres menaces», a-t-il ajouté.

Être conforme aux lois en vigueur

Cette inspection fait suite à une saisine du ministère de l’Intérieur demandant un avis motivé sur le fichier électoral, qui contient des données civiles, biométriques et faciales. Ces informations étant considérées comme des données personnelles, leur collecte et leur utilisation doivent être conformes aux lois en vigueur. «La loi sur la protection des données à caractère personnel a pour vocation, dans un premier temps, d’établir les règles relatives à leur protection, et dans un second temps, de veiller à ce que les données collectées soient utilisées conformément aux dispositions légales en République gabonaise», a expliqué le président de l’APDPVP.

L’APDPVP, en tant qu’organe de régulation, est habilitée à inspecter les installations du projet Iboga afin d’assurer la protection des données personnelles des citoyens. Toutefois, Joël Dominique Ledaga a tenu à rappeler que son institution n’intervient pas dans l’organisation des élections proprement dite : «Nous ne sommes pas impliqués dans l’organisation des élections. Nous sommes simplement un organe qui participe au processus électoral dans le cadre des missions qui lui sont dévolues, notamment la protection des données à caractère personnel et de la vie privée de nos concitoyens», a-t-il précisé.

En plus du fichier électoral, l’APDPVP suivra également la gestion des données après l’élection, notamment à travers la mise en place de la commission médicale et la convocation du collège électoral. «Nous avons besoin de toutes ces informations pour rendre une décision permettant à cette commission de procéder, n’est-ce pas, à la collecte de ces données», a ajouté Joël Dominique Ledaga.

Cette supervision s’inscrit dans les missions régaliennes de l’institution, qui veille à ce que l’ensemble du processus respecte les normes en vigueur.

 
GR
 

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