Beatrice Nzang, ancienne cheffe de service à la Primature et fondatrice de l’ONG Atace Handi, dédiée à l’inclusion des personnes en situation de handicap, a été victime d’un crime d’une cruauté inouïe. Son ex-compagnon, Rodrigue Mintsa Menie, refusant leur rupture, l’a traquée avant de lui infliger un supplice d’une barbarie extrême. Ce féminicide, qui suscite une vive émotion, relance le débat sur les violences faites aux femmes au Gabon et la nécessité d’une justice plus ferme. Face à ce drame, des voix s’élèvent pour dénoncer l’impunité et exiger des mesures concrètes afin que de telles atrocités ne se reproduisent plus.

L’affaire Béatrice Nzang dépasse le simple fait divers. Elle met en lumière un problème majeur : le féminicide au Gabon et l’impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs de violences conjugales. © Freepick

 

L’affaire Béatrice Nzang dépasse le simple fait divers. Elle met en lumière un problème majeur : le féminicide au Gabon et l’impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs de violences conjugales. Beatrice Nzang n’était pas seulement une militante engagée, elle était aussi une femme pleine de vie, respectée et admirée pour son travail en faveur des personnes en situation de handicap. Pourtant, derrière ce destin exemplaire, se cachait une menace sourde : son ex-compagnon, un prétendu coach en développement personnel, ronge par la frustration et le ressentiment.

Le profil du meurtrier interpelle. Rodrigue Mintsa Menie se présentait comme une victime de la société, un manipulateur qui dissimulait ses intentions derrière des discours d’autojustification. «Rodrigue, c’était l’éternelle victime. Mais en réalité, la vraie victime, c’était Béatrice», confie une amie de la défunte.

Selon plusieurs témoignages, Rodrigue Mintsa Menie harcelait Beatrice depuis leur séparation. II ne supportait pas son refus de continuer la relation et exigeait d’elle une compensation financière mensuelle, sous prétexte qu’il l’avait aidée à obtenir son emploi. Face à son refus catégorique, il a planifié l’impensable.

Le jour du drame, il l’a attendue près des appartements de sa mère, sachant qu’elle s’y rendrait pour récupérer des loyers. II l’a piégée, l’a conduite sur la plage d’Acae et lui a fait subir un calvaire innommable. Beatrice a été violée, torturée avec une brutalité inhumaine, mutilée. Avant de sombrer dans le coma, elle a eu la force de livrer son témoignage à ses proches, permettant, de retracer l’horreur qu’elle avait subie. Trois interventions chirurgicales n’ont pas suffi à la sauver. Elle s’est éteinte après plusieurs jours de lutte acharnée.

Justice pour Béatrice : l’heure de l’action

Beatrice Nzang n’était pas seulement une militante engagée, elle était aussi une femme pleine de vie, respectée et admirée pour son travail en faveur des personnes en situation de handicap. © D.R.

L’onde de choc provoquée par cet assassinat dépasse le cercle des proches de Béatrice Nzang. Partout, des voix s’élèvent pour exiger justice. «Se taire face à un crime aussi odieux est impossible», affirment des militantes de la cellule genre. Elles réclament un durcissement des lois contre les violences basées sur le genre afin de punir sévèrement les coupables et de prévenir ces actes criminels. Elles appellent également à une meilleure protection des victimes, avec un accompagnement judiciaire renforcé, pour qu’aucune femme ne soit abandonnée face à son bourreau. Enfin, elles exhortent les autorités à un engagement politique réel, afin que la lutte contre le féminicide devienne une priorité nationale et ne se limite plus à des discours.

Aujourd’hui, le Gabon doit se regarder en face. Ce crime n’est pas un cas isolé. Il reflète une violence systémique qui ronge la société et qui ne sera éradiquée qu’avec une prise de conscience collective.

Les proches de Béatrice Nzang, sa famille, ses amis, ses collègues, et des milliers d’anonymes crient justice. Justice pour Béatrice. Justice pour toutes ces femmes dont la voix a été réduite au silence.

 
GR
 

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