Grève des magistrats : alerte sur les manœuvres de déstabilisation et de parasitage

Alors que les magistrats du Gabon poursuivent leur mouvement de grève pour défendre leur dignité et l’indépendance de la justice, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) dénonce des tentatives de déstabilisation orchestrées par l’exécutif. Dans un message adressé à ses membres le 28 janvier 2025, le président du syndicat, Landry Abaga Essono, met en garde contre les pressions exercées sur certains magistrats pour contourner les termes du service minimum fixé par le bureau exécutif.

Le Synamag exhorte chaque magistrat à revendiquer avec fierté son appartenance à ce corps prestigieux et à s’opposer à toute tentative visant à affaiblir leur action collective. © D.R
Le Synamag dénonce les pressions exercées par certains chefs de juridictions et met en garde contre toute tentative de division de leur mouvement de grève. Plutôt que de chercher des solutions aux problèmes qui minent la magistrature, l’exécutif semble avoir choisi la voie de la division en utilisant certains magistrats comme instruments de parasitage du mouvement. « Plutôt que de rechercher des remèdes aux maux qui minent la magistrature, l’exécutif préfère mettre les magistrats en conflit en utilisant certains d’entre nous comme moyen de déstabilisation », déplore le Synamag.
Selon les informations recueillies par le bureau exécutif du syndicat, certains chefs de juridictions exerceraient des pressions sur leurs collègues afin qu’ils tiennent des audiences et effectuent des déferrements en violation des termes du service minimum. Une manœuvre que le Synamag condamne fermement, rappelant que les revendications actuelles concernent l’ensemble des magistrats, y compris ceux qui, aujourd’hui, pensent ne pas être affectés. «Si leur position aujourd’hui leur donne le sentiment de ne pas en être impactés, qu’ils se souviennent qu’hier ils s’en plaignaient et que dans deux Conseils Supérieurs de la Magistrature au maximum, ils reviendront s’en plaindre à nouveau si rien n’est fait», avertit le syndicat.
Un appel à la solidarité et à la responsabilité
Face à ces tentatives de division, le Synamag appelle à l’unité et à la fermeté. Il exhorte les chefs de juridictions à utiliser leur proximité avec l’exécutif pour faire avancer les revendications des magistrats, plutôt que de «ramer à contre-courant des intérêts de la corporation». Dans le cas contraire, le bureau exécutif prévient qu’il se réserve le droit de les identifier et de les exposer devant l’ensemble de leurs collègues afin de «donner un visage aux ennemis du corps judiciaire».
Le syndicat rappelle également à tous les magistrats l’importance de rester mobilisés et solidaires. «C’est à la majorité que nous avons opté pour la levée de la suspension de la grève, sachez que vous n’êtes pas seuls», insiste le Synamag. Il exhorte chaque magistrat à revendiquer avec fierté son appartenance à ce corps prestigieux et à s’opposer à toute tentative visant à affaiblir leur action collective.
Le Synamag réaffirme enfin son engagement à protéger ses membres contre toute répression. Il assure qu’aucune décision ayant un «caractère de sanction déguisée» ne sera tolérée et annonce son intention d’ester en justice si nécessaire.

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