Élections anticipées : La vérité selon Bilie-By-Nze qui se positionne comme l’alternative à Oligui Nguema
Situation économique difficile, effritement de la popularité d’Oligui Nguema, Gabonais désillusionnés honnissant un système pire que celui évincé le 30 août 2023. Alain-Claude Bilie-By-Nze voit en cette énumération, les véritables raisons de la présidentielle anticipée au Gabon. Il se profile comme un potentiel candidat à cette élection et bien qu’il reste muet sur sa candidature, l’ancien Premier ministre se présente comme une alternative crédible, portée par une vision renouvelée après 12 ans passés aux affaires et 15 mois de recul depuis la chute d’Ali Bongo.
La date de la présidentielle enfin connue ? Le chronogramme de la Transition indiquait août 2025 et si le général président promettait de respecter ce chronogramme pourtant indicatif, lui et ses collaborateurs ont finalement opté pour des élections anticipées en ramenant la présidentielle 4 mois plus tôt que la date indicative. Alors que l’opinion s’interroge sur les raisons de ce que nombreux nomment précipitation, Alain-Claude Bilie-By-Nze croit savoir ce qu’il en est. «Disons que ça ne surprend personne», a-t-il dit lors d’un entretien accordé à Global Africa Telesud, un confrère. Pour lui, ce choix résulterait de plusieurs facteurs.
Notamment, des difficultés économiques croissantes tant le pays peine à retrouver un équilibre avec des défis financiers pesant lourdement sur la gestion publique ; la popularité en berne du général-président qui selon lui, voit sa cote de confiance s’effondrer, le nouvel espoir suscité par son arrivée s’étant rapidement dissipé ; un système en panne tant les pratiques actuelles rappelleraient celles du régime précédent, avec des résultats encore plus décevants. «Cette date qui est choisie c’est un peu la date pour le général de ne pas aller plus loin avant qu’on découvre la totalité de ses errements», a-t-il affirmé.
Candidat ?
Alors que la question de sa candidature continue d’alimenter les débats, il laisse la porte ouverte en assurant qu’il est totalement prêt. Pour lui, son parcours et la situation du pays le positionnent naturellement pour proposer une alternative. «Tout cela fait que je sois même le proposé à un projet alternatif», a-t-il affirmé notant qu’il faut aussi tenir compte des circonstances et des attentes des Gabonais. «Si je dois y aller, je le dirai mais bon, le moment viendra», a-t-il déclaré. 15 mois après la chute d’Ali Bongo, il dit avoir fait son chemin de Damas. «J’avais le nez dans le guidon comme beaucoup d’autre, et ça ne m’a pas forcément donné le recul suffisant pour bien connaître la situation dans laquelle étaient nos compatriotes», dit-il après 12 ans aux affaires.
Ces 15 derniers mois il dit avoir écouté, observé et compris ses erreurs. «Les réussites collectives qu’on n’a pu avoir n’ont pas été à la hauteur pour faire oublier les échecs qu’il y a eu. Il nous faut aujourd’hui reconsidérer cela et proposer aux Gabonais une autre façon de faire, une autre façon de voir. Mais je pense aussi qu’il faut beaucoup d’humilité dans la démarche», estime Alain-Claude Bilie-By-Nze. Il reconnaît que son engagement passé, notamment au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG), l’a parfois conduit à privilégier son camp au détriment du pays.
Un projet alternatif pour le Gabon
«Trop souvent j’ai plus défendu mon camp plutôt que le pays et les populations», a-t-il reconnu. Aujourd’hui au regard de ce qui se fait, il croit qu’il faut en tirer toutes les leçons. «Gérer un État c’est tenir compte de la population d’abord peu importe le camp auquel on appartient», a-t-il ajouté. Il appelle à une rupture totale avec l’héritage du système Bongo et déplore que la Transition actuelle n’ait pas su s’en affranchir. «Je crois que une des principales difficultés des militaires actuellement, c’est qu’ils se sont malheureusement coulés totalement dans les pas du système précédent», a déclaré Alain-Claude Bilie-By-Nze pour qui «rien n’a changé».
«Le palais présidentiel aujourd’hui, hors mis l’absence d’Ali Bongo tous les visages sont les mêmes, les pratiques sont les mêmes, la gouvernance est la même et les Gabonais n’en peuvent plus», a-t-il soutenu. Se présentant comme le porteur d’une nouvelle vision, Bilie-By-Nze insiste sur la nécessité d’une administration repensée et d’une gouvernance basée sur l’écoute des citoyens. Pour lui, il s’agit de proposer une autre manière de faire, avec humilité et responsabilité en prenant pour leçon, les échecs du passé qui devraient permettre de construire un avenir différent.
2 Commentaires
Petit à petit, Bilie Bi Nze sort de sa torpeur. Au début de son opposition au CTRI, il semblait avoir oublié que son ascension jusqu’au poste de Premier ministre était avant tout le fruit de la volonté des Bongo, et plus particulièrement d’Ali Bongo, qui avait misé sur ses talents de porte-parole cynique, capable de défendre tout et n’importe quoi avec aplomb.
Persuadé que sa longévité au sein du gouvernement lui conférait une certaine légitimité auprès des Gabonais, il a confondu les louanges, les flatteries et les éloges intéressés de ses courtisans avec une véritable adhésion populaire. Pourtant, une grande partie du peuple lui reprochait déjà ses errements, son égoïsme, son arrogance et son cynisme.
Aujourd’hui déchargé de son statut de « petit roi », la réalité le rattrape : il découvre que ceux qui l’encensaient hier font désormais partie de ses détracteurs. Brutalement confronté à l’opinion réelle du peuple sur sa personne, il ouvre enfin les yeux. Mais il est sans doute trop tard. Il a trop parlé, trop agi contre les intérêts du peuple.
Peut-être pas plus qu’Oligui, mais à la différence de Bilie Bi Nze, ce dernier a su prendre son destin en main. Opportunisme ou calcul politique, il a saisi l’occasion de tourner la page de la dynastie Bongo, répondant ainsi aux aspirations profondes des Gabonais, qu’il s’agisse d’une révolution de palais ou non.
Et maintenant, soudainement, Bilie Bi Nze se réveille et réalise l’état du pays, prenant conscience de l’existence du peuple ? Mais ce même peuple se souvient qu’Oligui, lui, n’a pas attendu de perdre ses privilèges pour agir. Pendant que Bilie Bi Nze jouissait de sa position, préférant ne prendre aucun risque, Oligui a su se positionner. Aujourd’hui, la sincérité tardive de Bilie Bi Nze laisse sceptique ceux qui l’observent.
Bonjour,
« Billie-by-Nzé qui se positionne comme l’alternative à Oligui Nguema ». C’est sans doute une hypothèse et non le résultat d’un sondage effectué sur un échantillon représentatif de l’électorat gabonais. Il serait intéressant que nous ayons un sondage sur la question suivante : oui ou non, Billie-by-Nzé f(s)erait un meilleur Président de la République gabonaise
qu’Oligui Nguema. Pour le moment, on est dans un champ d’hypothèses.
Personnellement, je ne connais pas ce Monsieur. Quand je suis rentré à
l’Université de Libreville, il faisait son « show » sous « l’arbre à palabre ». Il était Président du FEG. Il y a également un autre syndicat : Le FER, plus radical.
Verser des larmes de crocodile aujourd’hui ne suffiront pas à convaincre l’electorat gabonais. Je partage les analyses de Gayo sur ces contradictions,
ces amalgames, ces confusions, etc. C’est pourquoi je voudrais lui donner un conseil: Arrêter la politique. Au fond, vous n’êtes pas doué pour l’action public. Monsieur le Général B.C Oligui Nguema, quant à lui, c’est un stratège.
Vous êtes suffisamment « intelligent » (dit-on) pour faire autre chose. Tenter une carrière internationale à l’ONU, à l’Unesco ou à la Francophonie. Puisque vous aimez les tribunes, les salons feutrés, les alcoves, etc. Mais Président de la République gabonaise, oubliez!
Le Général B.C Oligui Nguema est mieux positionné que vous. Il est rassembleur. Vous, non. Il organise des meetings. Vous, non. Il a de l’empathie. Vous, non.
Il est sociable. Vous êtes associable. Et persuadé que vous êtes la solution à tous les problèmes du Gabon. Monsieur Opiangah est largement plus populaire que vous . Car sachant attirer les foules et les manipuler. Vous, vous aimez
manipuler les institutions pour vos propres intérêts. Nous l’avons tous compris. Plus jamais vous allez accéder à un poste de Haut fonctionnaire d’État.
A vous de voir s’il est opportun de vous présenter à l’élection présidentielle. Si c’est le cas, alors vous avez un mois pour présenter un programme électoral chiffré (et réalisable) qui représente une « alternative » pour les gabonais.es. Épargnez-nous les 3P: « Patriotisme, Pragmatisme et Proximité ». Un programme qui a donné des fleurs mais pas de fruits.
Un proverbe saoudien dit : « A quoi sert la lumière du soleil si on a les yeux fermés ».
Cordialement.
Cordialement.
Laissez ce peuple gabonais qui n’adhère pas à vos idées politiques.