Face à l’adoption du nouveau code électoral, le Parti radical des républicains indépendants (PARI) a présenté, le week-end dernier, une analyse critique accompagnée de propositions concrètes pour garantir la transparence et l’équité des prochaines élections. Mathurin Mengue Bibang, président du PARI, appelle à des réformes structurelles et à une mobilisation citoyenne responsable.

Mathurin Mengue Bibang, président du Pari, (2è à gauche). © GabonReview

 

Le nouveau code électoral, récemment adopté par les deux chambres du Parlement, suscite de vives discussions au sein de la classe politique gabonaise. Alors que les préparatifs pour la prochaine élection présidentielle avancent, le PARI, par la voix de son président Mathurin Mengue Bibang, a dénoncé des insuffisances et proposé des pistes de réformes pour garantir des élections libres et transparentes.

Le PARI a relevé plusieurs lacunes, notamment en ce qui concerne l’organisation logistique des scrutins. Le parti attire l’attention sur les délais liés à l’installation des bureaux de vote, à la distribution du matériel électoral et à l’acheminement des résultats. «Si ces aspects ne sont pas maîtrisés, des dysfonctionnements risquent de compromettre la fluidité du processus électoral», a averti Mathurin Mengue Bibang.

De plus, l’intégration des technologies de l’information, prévue à l’article 8 du code électoral, suscite à la fois des espoirs et des craintes. Bien que ces outils puissent renforcer la transparence, le président du PARI alerte sur les risques de cyberattaques et de manipulations. «Ces technologies doivent être non seulement sécurisées mais également accessibles à tous pour éviter tout doute sur leur fiabilité», a-t-il souligné.

Le PARI s’inquiète également des délais imposés pour les différentes étapes du processus électoral, notamment la gestion des réclamations, la déclaration des candidatures et les contestations des résultats. «Sans des ressources administratives et judiciaires suffisantes, ces délais risquent de provoquer des engorgements ou des retards compromettant la crédibilité des élections», a ajouté Mathurin Mengue Bibang.

Transparence, équité et représentativité : des priorités absolues

Le PARI a salué l’introduction de quotas pour les femmes et les jeunes (article 87), mais insiste sur la nécessité de mécanismes solides pour garantir leur application et éviter tout contournement. Le parti demande également que les candidats bénéficient d’une égalité stricte dans leur couverture médiatique, et que l’utilisation des moyens publics soit interdite de manière effective. Selon Mathurin Mengue Bibang, ces principes doivent être appliqués rigoureusement pour ne pas fausser la compétition électorale.

Concernant les infractions électorales, le PARI estime que les sanctions prévues par les articles 79 et suivants du code électoral manquent de clarté et de fermeté. Mathurin Mengue Bibang a insisté sur la nécessité d’adopter des sanctions adaptées à la gravité des infractions et suffisamment dissuasives pour garantir l’intégrité du processus électoral.

Dans une démarche visant à améliorer le système électoral, le PARI recommande que les circonscriptions électorales soient réaménagées selon des critères objectifs, tels que la démographie et les réalités sociologiques, afin d’assurer une représentativité équitable. Le parti propose également d’introduire un bulletin unique par type d’élection, une solution qui permettrait de sécuriser le vote et de limiter les fraudes.

Par ailleurs, Mathurin Mengue Bibang plaide pour un plafonnement des dépenses de campagne électorale, avec la mise en place d’un organe indépendant chargé de surveiller et de contrôler ces dépenses. Enfin, le PARI insiste sur l’introduction d’un système biométrique pour renforcer la transparence et la crédibilité du processus électoral, en s’inspirant des expériences réussies de pays comme le Ghana et le Kenya.

Dans sa déclaration, le président du PARI a réitéré son appel en faveur d’un climat de sérénité et de paix tout au long du processus électoral. «Préservons la stabilité de notre pays en évitant les violences et en respectant les divergences d’opinions », a conclu Mathurin Mengue Bibang.

En réaffirmant son engagement en faveur de réformes électorales ambitieuses, le PARI entend jouer un rôle actif dans la consolidation de la démocratie gabonaise et la préservation de la stabilité politique.

 
GR
 

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