Services judiciaires : Bientôt un audit de l’organisation et du fonctionnement
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Figurant au nombre des attentes de l’atelier sur l’optimisation de l’organisation et du fonctionnement des services judiciaires, l’audit de l’organisation et du fonctionnement des services judiciaires sera réalisé au Gabon. Entre dysfonctionnements observés et plaintes des personnels judiciaires, cet audit devrait permettre d’y voir clair.
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Vue d’ensemble des participants à la cérémonie de clôture de l’atelier. © GabonReview
«Je vous confirme que l’audit de l’organisation et du fonctionnement des services judiciaires, au demeurant opportunément recommandé par vous-mêmes, sera réalisé», a annoncé le 22 janvier, le secrétaire général du ministre de la Justice qui clôturait l’atelier sur l’optimisation de l’organisation et du fonctionnement des services judiciaires débuté la veille. Ce premier atelier du genre inscrit dans le cadre de la restauration des institutions judiciaires après le premier symposium sur la réforme du système judiciaire comptait au nombre des attentes la préparation de cet audit.
Conforme aux instructions du président de la Transition
Un audit tout aussi voulu par Brice Clotaire Oligui Nguema, par ailleurs président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Ce, dans un contexte où «des actes et comportements déviants persistent» et que «la mise en œuvre des textes relatifs à l’organisation et au fonctionnement des juridictions n’est pas toujours conforme aux prévisions de la loi». Un contexte qui a d’ailleurs inspiré l’ouverture de cet atelier au cours duquel le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout notait la nécessité de procéder à une autopsie de l’écosystème organisationnel et fonctionnel de la Justice.
C’est donc à juste titre que les participants ont fait un retour sur l’ensemble des textes qui organisent la profession et le fonctionnement de l’ordre judiciaire. «Les magistrats ont l’habitude de ces textes, mais cet atelier a été une occasion de les revisiter et surtout, pointer du doigt les dysfonctionnements et il y a eu des solutions qui ont été avancées pour essayer de fonctionner plus normalement», a fait savoir Juste Basile Lessa, un président de chambre à la Cour de cassation et secrétaire général de la Cour de cassation. Au nombre de ces solutions traduites en recommandations à la fin de l’atelier, «entreprendre une mesure d’audit de l’organisation et du fonctionnement des services de juridiction de l’ordre judiciaire».
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Les officiels lors de la clôture puis Pierre Ndong Aboghe et Juste Basile Lessa s’exprimant, le 22 janvier 2025. © GabonReview
Institutionnaliser une rencontre annuelle
Il a été recommandé au CSM et au gouvernement, d’institutionnaliser la rencontre annuelle des chefs de service judiciaire en début de chaque année judiciaire ; aux chefs de juridiction et de parquet, d’assumer pleinement leurs responsabilités dans le management des services placés sous leur autorité, d’implémenter immédiatement les atouts du séminaire dans l’organisation et le fonctionnement de leurs services et d’en assurer la restitution auprès de leurs collègues et collaborateurs. «Tout personnel judiciaire a l’obligation de subir de temps en temps ce genre d’exercice pour renforcer ses capacités, élever le niveau, s’adapter aux nouvelles évolutions législatives aussi bien nationales qu’internationales», a commenté Pierre Ndong Aboghe.
Président de chambre à la Cour de cassation et directeur général de l’École nationale de la magistrature (ENM), il estime qu’il est important pour que le corps judiciaire de reconnaître lui-même qu’il y a des dysfonctionnements et, dit-il, «l’atelier a été l’occasion pour les différents participants de deviser sur les raisons de ces dysfonctionnements et voir ensemble comment on peut faire pour les faire disparaître, pour une meilleure justice au Gabon». Une motion de remerciement au président de la Transition a été dite et le ministère de la Justice se félicite des résultats de cet atelier «qui augurent d’une prise de conscience pour un retour rapide aux bonnes pratiques».
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