Bonne gouvernance : un plan d’action pour assainir la commande publique
Le ministre des Comptes publics et de la Dette, Charles M’Ba, a ouvert, le 17 janvier 2025, la cinquième édition des conférences sur la planification de la passation de la commande publique. Organisée dans un contexte budgétaire contraint, la rencontre entend optimiser la gestion des finances publiques tout en favorisant la transparence et l’efficacité. Au cœur des échanges : l’élaboration et l’exécution des Plans de passation de marchés (PPM), un levier clé pour une commande publique performante.
Prévue sur trois semaines, la cinquième édition de la Conférence sur la planification de la passation des marchés publics a officiellement été ouverte le 17 janvier dernier, par Charles M’Ba. Cet exercice à l’endroit des autorités contractantes, des institutions constitutionnelles, celles des départements ministériels et des communes de Libreville, Owendo, Ntoum et Akanda vise à optimiser les processus de gestion des marchés publics, dans le cadre des efforts de transparence et de bonne gouvernance prônés par les autorités de la Transition.
S’exprimant devant les participants réunis à l’auditorium de l’immeuble Arambo, le ministre des Comptes publics et de la Dette a rappelé les défis de la gestion budgétaire dans un environnement financier restreint : «Les moyens ne sont pas toujours à la hauteur des dépenses prévues. Nous sommes donc contraints d’adopter une gestion rigoureuse, appuyée par des outils comme les plans de passation de marchés». Ce cadre, explique-t-il, impose de concilier impératifs économiques et impact social, tout en renforçant la transparence, essentielle pour maintenir la confiance des citoyens et des partenaires financiers.
Lors des précédents exercices budgétaires, les résultats obtenus ont révélé des failles importantes. Par exemple, en 2024, sur 172 plans de passation attendus, seuls 75 ont été transmis, soit un peu plus de 43 %. Le ministre a insisté sur la nécessité de corriger ces écarts, en soulignant que l’élaboration de ces plans, bien que chronophage et parfois perçue comme fastidieuse, est un outil clé pour garantir l’efficience budgétaire.
Des objectifs ambitieux pour 2025
La conférence de cette année poursuit plusieurs objectifs : améliorer le taux de soumission des PPM ; vulgariser les procédures et promouvoir les marchés réservés aux PME gabonaises, conformément aux directives présidentielles. Le ministre des Comptes publics a encouragé les gestionnaires de crédits à relever le défi de cette édition en soumettant leurs plans dans les délais réglementaires. Il a également souligné l’importance de l’assistance technique devant être déployée pour garantir la réussite de l’exercice.
«Vous êtes appelés à contribuer à cet édifice en respectant les délais et en veillant à ce que vos plans soient conformes aux dotations budgétaires. Cela permettra une exécution régulière et efficace du budget de l’État», a-t-il souligné.
Pour atteindre ces objectifs, la Direction générale des marchés publics (DGMP), dirigée par le Commissaire général Sylvie Nguembhyt, prévoit de déployer des équipes spécialisées auprès des administrations sectorielles. Ces experts fourniront une assistance technique dans l’élaboration des plans de passation des marchés, afin d’assurer une meilleure compréhension et utilisation de cet outil stratégique.
Dans son exposé succinct sur certaines notions fondamentales, le directeur général des Marchés publics, Sylvie Nguembhyt, a évoqué les normes en vigueur en matière de passation, avant d’insister sur le rôle central du Plan de passation des marchés. Ce document constitue un tableau de bord indispensable pour chaque département ministériel, car il permet de planifier et de piloter efficacement les marchés en fonction des dotations budgétaires disponibles. Elle a encouragé les responsables de programmes, les directeurs financiers et les opérateurs à mobiliser pleinement leurs équipes afin de maximiser l’impact des formations prévues.
Le succès de cette cinquième édition dépendra de la mobilisation des différents acteurs de la chaîne budgétaire et de leur capacité à intégrer les réformes en cours dans leurs pratiques quotidiennes. À travers cette initiative, le Gabon espère poser les jalons d’une gestion publique plus efficace et équitable, en accord avec les principes de la bonne gouvernance.
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