Gabon, un nouveau Pacte environnemental : une réponse prioritaire aux attentes des jeunes
Face à une jeunesse en quête de sens et de solutions pour bâtir son avenir, le Gabon amorce un tournant décisif en ce début d’année 2025. Adrien NKoghe-Mba* met ici en lumière le pacte environnemental annoncé le 5 janvier par le Président de la Transition, qui place la jeunesse gabonaise (60 % de la population) au cœur d’une stratégie alliant préservation écologique et développement économique durable. Un projet ambitieux pour faire du Gabon un modèle de croissance inclusive et respectueuse de l’environnement.
« Répondre aux attentes de la jeunesse doit être la priorité. La croissance verte peut constituer l’une des clés. » Ces mots de Nathalie Delapalme, directrice exécutive de la fondation Mo Ibrahim, trouvent un écho particulier au Gabon en ce début d’année 2025. Lors du Conseil des ministres du 5 janvier, le Président de la Transition a fixé trois grandes priorités pour guider l’action gouvernementale. Parmi elles, le lancement d’un nouveau pacte environnemental, une initiative audacieuse qui vise à placer l’environnement au cœur du développement économique et social.
Ce pacte environnemental n’est pas simplement un projet écologique. Il est une réponse directe aux aspirations de la jeunesse gabonaise, qui représente plus de 60 % de la population et attend des opportunités concrètes pour bâtir son avenir. Dans ce pays riche en biodiversité, mais confronté à des défis socio-économiques, cette initiative propose une voie nouvelle : celle d’une économie durable qui préserve les ressources naturelles tout en générant des emplois et en répondant aux aspirations profondes des jeunes.
Un pacte environnemental pour répondre à une urgence générationnelle
La jeunesse gabonaise est en quête d’avenir. Elle cherche des emplois, mais aussi un rôle dans la construction d’un pays où la prospérité économique ne se fait pas au détriment de l’environnement. Les jeunes du Gabon, comme partout dans le monde, sont conscients des défis environnementaux et veulent être partie prenante des solutions. C’est cette réalité que le nouveau pacte environnemental vient adresser : il propose de transformer les défis écologiques en opportunités économiques et sociales, en plaçant la jeunesse au centre de la transition.
Ce pacte vise à promouvoir des secteurs novateurs comme l’agroforesterie, l’écotourisme, les énergies renouvelables et la gestion durable des ressources naturelles. Il s’agit de faire du Gabon un modèle où la préservation des écosystèmes uniques devient un levier pour créer des emplois durables et améliorer la qualité de vie des populations. En cela, ce pacte est bien plus qu’une priorité écologique : il est une réponse systémique aux besoins des jeunes et aux attentes de toute une nation.
Une priorité parmi trois, mais essentielle
Lors du Conseil des ministres, le Président de la Transition a rappelé que 2025 serait une année de défis, mais aussi une année de mobilisation totale. Parmi les trois grandes priorités fixées pour cette année, le pacte environnemental occupe une place stratégique. Non seulement il s’inscrit dans l’urgence de préserver le patrimoine naturel du Gabon, mais il répond aussi à la nécessité de structurer une économie inclusive, capable de répondre aux aspirations des jeunes.
Ce pacte environnemental reflète une vision claire : faire de l’environnement non pas un frein, mais un moteur de développement. C’est une approche qui dépasse les traditionnelles oppositions entre croissance économique et préservation écologique. Le Gabon propose ici une trajectoire ambitieuse où les deux dimensions se renforcent mutuellement, avec une attention particulière portée à l’inclusion de la jeunesse dans ce processus.
Une mobilisation totale pour un avenir durable
Le succès de ce pacte repose sur une mobilisation collective. Le gouvernement ne peut y parvenir seul. Ce pacte exige une collaboration étroite entre les institutions publiques, le secteur privé, les ONG et, surtout, les citoyens eux-mêmes. La jeunesse devra jouer un rôle clé dans cette mobilisation. Qu’il s’agisse de contribuer par leur créativité, leur énergie ou leur engagement, les jeunes Gabonais seront les acteurs principaux de cette transformation.
Mais pour cela, il faudra les accompagner. Le pacte environnemental devra s’accompagner d’investissements massifs dans l’éducation, la formation professionnelle et le soutien aux initiatives entrepreneuriales. Donner aux jeunes les outils et les compétences pour devenir les moteurs de cette transition est une condition sine qua non de sa réussite.
Une vision ambitieuse pour l’Afrique et au-delà
En inscrivant le pacte environnemental parmi les priorités stratégiques de 2025, le Gabon ne se contente pas de répondre à une urgence nationale. Il envoie également un signal fort à l’Afrique et au reste du monde : il est possible de construire un modèle de développement qui protège l’environnement tout en répondant aux attentes des populations.
Alors que de nombreuses nations peinent à concilier croissance économique et durabilité, le Gabon montre qu’une autre voie est possible. Ce pacte pourrait bien devenir un exemple pour d’autres pays africains, voire au-delà, démontrant qu’une gestion intelligente et ambitieuse des ressources naturelles peut être un levier pour créer des emplois, réduire les inégalités et bâtir une économie résiliente.
Une réponse aux attentes de la jeunesse
En fin de compte, ce pacte environnemental n’est pas seulement une réponse aux défis écologiques : c’est une réponse aux attentes profondes de la jeunesse gabonaise. C’est une promesse d’avenir, une vision où chaque jeune peut se voir comme un acteur du développement durable de son pays.
Le Président de la Transition a insisté sur la nécessité de clôturer cette période de Transition sur une note positive. Ce pacte, s’il est mené à bien, peut devenir plus qu’une réussite politique : il peut marquer le début d’une transformation historique. Un Gabon où les jeunes ne se contentent pas d’être des spectateurs, mais deviennent les artisans d’un avenir durable et prospère.
Dans un monde qui cherche des réponses à la crise climatique et à l’urgence sociale, le Gabon pourrait bien être en train d’écrire un chapitre inspirant. Un chapitre où l’environnement, l’économie et les aspirations d’une jeunesse en quête de sens convergent dans une même vision.
*Directeur général de l’Institut Léon Mba et président de l’association Les Amis de Wawa pour la préservation des forêts du bassin du Congo.
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