La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a exprimé son indignation face à des vidéos montrant des actes de torture dans le centre de détention de Qarnada, situé à l’est de la Libye. Ces images choquantes, relayées sur les réseaux sociaux, mettent en lumière de graves abus dans une prison sous la gestion des forces affiliées au maréchal Khalifa Haftar.

Situé à 250 km à l’est de Benghazi, le centre de détention de Qarnada est l’une des prisons les plus redoutées de l’est libyen. © D.R.

 

Dans un communiqué publié mardi soir, et relayé par l’AFP, la Manul s’est dite « alarmée » par ces vidéos montrant des détenus, principalement des Libyens, victimes de passages à tabac violents et forcés à adopter des positions humiliantes. Ces actes, perpétrés par des gardes en uniforme, constituent selon l’ONU «une violation grave du droit international». L’organisation a demandé une «enquête immédiate et transparente» pour identifier et traduire les auteurs de ces abus en justice.

Les vidéos, bien que non datées et non authentifiées, révèlent des hommes en sous-vêtements frappés à coups de bâtons ou de pieds. «Ces images correspondent aux violations des droits humains documentées dans les centres de détention en Libye», a déclaré la Manul, réitérant son appel à permettre l’accès sans restriction des inspecteurs des droits humains de l’ONU et des observateurs indépendants à ces établissements.

Qarnada, une prison tristement célèbre

Situé à 250 km à l’est de Benghazi, le centre de détention de Qarnada est l’une des prisons les plus redoutées de l’est libyen. Placée sous l’autorité de la police militaire affiliée aux forces du maréchal Haftar, cette prison de haute sécurité accueille notamment des opposants au régime de l’homme fort de l’Est. Sa réputation est marquée par des récits de torture et de mauvais traitements, régulièrement dénoncés par des organisations internationales.

Les organisations des droits humains alertent régulièrement sur des pratiques « hors la loi » dans les prisons libyennes, où la torture et les abus sont monnaie courante. Face à ces révélations, la Manul insiste sur la nécessité d’une intervention internationale. «Ces actes doivent cesser immédiatement, et les responsables doivent répondre de leurs actes devant la justice», martèle la mission onusienne.

Dans un pays en quête de stabilité, les abus révélés à Qarnada posent un défi crucial à la communauté internationale, qui doit renforcer ses pressions pour protéger les droits fondamentaux des détenus en Libye.

La Libye, riche en pétrole, est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays reste profondément divisé entre deux gouvernements rivaux : celui d’Abdelhamid Dbeibah, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et une autorité concurrente dans l’Est, dirigée par le maréchal Khalifa Haftar.

Aucune des deux autorités n’a commenté les révélations sur les abus à Qarnada. Cette omerta reflète, selon des défenseurs des droits humains, une indifférence inquiétante aux violations perpétrées dans les centres de détention officiels à travers le pays.

 
GR
 

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