Les marchés publics réservés aux PME gabonaises : une mesure à l’épreuve du bilan ?
Face aux défis socio-économiques du Gabon, la décision du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) de réserver les marchés publics de moins de 150 millions de francs CFA aux PME gabonaises a marqué une avancée importante en faveur de l’entrepreneuriat local. Un an après sa mise en œuvre, l’appel de Monseigneur Jean-Patrick IBA-BA à dresser le bilan de cette mesure pose la question de son réel impact sur l’émergence d’une classe économique nationale.
Lors de la présentation des vœux des confessions religieuses au président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, Monseigneur Jean-Patrick IBA-BA, Archevêque Métropolitain de Libreville, a salué une mesure phare du CTRI : la réservation exclusive des marchés publics de travaux d’un montant inférieur à 150 millions de francs CFA aux petites et moyennes entreprises (PME) gabonaises.
Adoptée en octobre 2024, cette disposition, inscrite dans le Communiqué numéro 024 du CTRI, visait à promouvoir l’entrepreneuriat local en favorisant la participation des opérateurs nationaux aux grands chantiers de développement. Elle a permis, selon Monseigneur IBA-BA, de soutenir les entreprises locales dans un contexte marqué par des réformes économiques et des tensions sociales.
«Nous saluons la mesure courageuse de réserver aux opérateurs nationaux les marchés publics d’une valeur allant jusqu’à 150 millions de francs CFA», a déclaré l’Archevêque, tout en appelant à un bilan d’étape pour mesurer son impact réel.
En effet, en consacrant cette initiative, le CTRI espérait stimuler la croissance des PME et encourager l’émergence de « champions nationaux » capables de rivaliser avec les grandes entreprises étrangères. Toutefois, la mise en œuvre d’une telle mesure nécessite un suivi rigoureux et une évaluation transparente.
Monseigneur IBA-BA a insisté sur l’importance d’«édifier les populations» sur les résultats obtenus. Quels sont les défis rencontrés par les PME dans l’accès à ces marchés ? Les délais de paiement ont-ils été respectés ? Les entreprises bénéficiaires ont-elles pu renforcer leur capacité à travers cette mesure ? Autant de questions qui méritent des réponses pour garantir que cette réforme atteigne ses objectifs. «Il serait bon de faire le bilan de ladite mesure afin d’édifier les populations sur l’impact de celles-ci quant à l’émergence d’une nouvelle classe économique de champions nationaux».
Dans un pays où les inégalités économiques et sociales demeurent un défi majeur, cette mesure peut devenir un levier de cohésion nationale. Le prélat a exhorté le chef de l’État à continuer de «rassembler toutes les forces vives de la nation» pour construire un Gabon inclusif et prospère.
2 Commentaires
Merci Mgr Iba Iba. Dans ce pays quand ce n’est pas l’improvisation, ce sont des mesures sans véritable suivi pour les ajustements nécessaires. Un manque de suivi qui finit par rendre inefficaces voir veines des mesures pourtant censées porter du fruit à l’évidence.
Merci Mgr Iba Iba. Honte à Maganga Moussavou, Honte à Ondo Ossa, Honte à Bilié Bi Nzé, Honte à Akbar Onanga qui mènent une opposition où la gouvernance politique passe avant les questions politiques et sociales. Et voila que c’est un religieux qui doit faire leur travail en mettant le bien-être sociale du peuple au centre des enjeux. Pierre Mamboundou reste à jamais le seul homme politique, le seul opposant qui a eu un discours riche, équilibré, qui faisait du social et de l`économie les épicentres de ses discours. Ils passent le temps à parler des engagements internationaux et de leurs revendications politiques dans un pays où 40% de la population est pauvre et se souci peu de ces caprices de peuples riches.