Ravis de la multiplication par 4 de la subvention d’aide à la presse écrite et numérique que le régime déchu avait baissée à 127 millions de francs CFA, des organisations des entreprises de presse fustigent néanmoins la création chaque année par la tutelle ministérielle, de nouveaux critères d’attribution de cette aide. Opam, CPPPL, UPPIG, UGPS, RENAJI exigent le paiement de cette aide dans les plus brefs délais et sollicitent l’arbitrage du chef de l’État sur ce dossier.

Les représentants des organisations des entreprises de presse s’exprimant le 28 décembre 2024. © D.R.

 

Au Gabon, Opam, CPPPL, UPPIG, UGPS et RENAJI fustigent le fait que chaque année, le ministère de la Communication crée de nouveaux critères d’attribution de la subvention d’aide à la presse écrite et numérique. Après le communiqué invitant les entreprises de presse à déposer les dossiers pour obtenir cette aide, ces organisations ont dit ne pas comprendre que ce même ministère, dans le cadre de l’organisation du Dialogue national inclusif (DNI) et récemment pour la couverture de la campagne référendaire de novembre dernier, ait accrédité sur la base des documents de création d’une entreprise de presse, les médias et un mois plus tard, exige de nouveaux critères à ces mêmes organes pour l’obtention de la subvention.

Les critères de la discorde

Elles dénoncent l’exigence de la carte de presse dans ce dossier tant, depuis la mise en place du gouvernement de la Transition, le ministère de la Communication n’a délivré aucune carte de presse à un professionnel des médias. Alors que les journaux sanctionnés par la Haute autorité de la communication (HAC) sont exclus de la subvention, elles estiment qu’«un journal qui a subi une suspension avec des conséquences financières que cela engendre, ne peut pas être sanctionné pour une même faute alors qu’il a purgé sa peine» et dénoncent «une atteinte grave et flagrante à la liberté de la presse».

Face au plan d’utilisation des fonds demandé parmi les pièces à fournir, ils opposent le fait que «la régularité des organes de presse est la meilleure preuve que lesdits fonds ont contribué à accompagner les entreprises de presse dans leur fonctionnement pendant toute l’année 2024». Pour ces organisations, «la kyrielle de critères imposés par le ministère de la Communication fait partie des méthodes dilatoires utilisées comme prétexte pour ne pas payer la subvention à temps, ainsi que le souhaite le président de la République». Elles assurent que sur le plan pratique, la subvention à la presse est déjà disponible au Trésor public.

Paiement dans les plus brefs délais

Cette administration ne demanderait plus que les relevés d’identité bancaire des entreprises de presse bénéficiaires de cette manne. «La tutelle prend 10 jours pour le seul dépôt des dossiers des demandeurs. Il y aura certainement encore plusieurs jours pour la tenue des travaux de la fameuse commission chargée de la répartition de cette subvention. C’est trop long pour une aide que la presse attend depuis plusieurs mois», s’offusquent les organisations qui refusent par ailleurs que le ministère de la Communication utilise cet argent pour la distribution des per diem aux membres de la commission chargée de la répartition de cette subvention.

«Étant entendu que cet argent issu du budget 2024 est désormais disponible, nous organisations des entreprises de presse privée, exigeons le paiement dans les plus brefs délais de cette manne aux ayants droit», disent-elles. «Nous sollicitons très humblement l’arbitrage du chef de l’État sur ce dossier», ont fait savoir ces organisations pour qui la volonté du président de Brice Clotaire Oligui Nguema n’est pas de museler, mais de restaurer la dignité de la presse gabonaise.

 
GR
 

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