Gabon : La SNBG de retour dans l’escarcelle de l’État
Entreprise phare de la filière bois au Gabon pendant plusieurs décennies, la Société nationale des bois du Gabon (SNBG), menacée de faillite en 2016 avec plus de 30 milliards de francs CFA de dettes, avait été sauvée de justesse, en 2018, par Gabon Special Economic Zone (GSEZ, le Groupe spécial d’exploitation de la Zone économique). Avec la récente arrivée au pouvoir des militaires, le nouvel exécutif entend redynamiser l’économie nationale en soutenant la souveraineté du pays. C’est dans ce sens que cette société retourne dans le giron de l’État. La remise officielle au chef de l’État des actes marquant cette reprise a eu lieu, ce lundi 30 décembre à Libreville.
La Société nationale des bois du Gabon (SNBG) est redevenue propriété de l’État gabonais, ce lundi 30 décembre. Jadis fleuron de l’industrie forestière du Gabon, cette entreprise a connu un passage à vide entre 2011 et 2019. Pour lui redonner des ailes, l’État a décidé de sa reprise. Une opération marquant la volonté des nouvelles autorités de reconquérir la souveraineté économique du pays. La cérémonie de remise officielle des actes de ce retour a eu lieu au palais Rénovation sous la houlette du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Le secteur forestier gabonais se voit insuffler une nouvelle dynamique. Reprise par Gabon special economic zone en 2018, la SNBG n’a forcément pas produit les effets escomptés. D’où l’intervention de l’État. Au terme de la cérémonie de réception des actes de ce retour sous contrôle de l’État, le président de la Transition a écrit : «ce geste témoigne de notre détermination à protéger nos ressources, à les gérer avec responsabilité et à en faire un moteur pour le développement de notre pays».
Pour le général Oligui, «cette réappropriation signe le retour à une gestion maitrisée et durable de notre patrimoine naturel, un engagement que nous devons à notre peuple et aux générations futures». Dans ce contexte de reconquête de la souveraineté économique du Gabon, la démarche est saluée par les autorités, ce, d’autant plus qu’il s’agit d’un nouvel élan pour le secteur forestier national. «Ce geste représente bien plus qu’une signature. C’est une promesse de renouveau pour notre secteur forestier, un appel à l’efficience et à la transparence dans la gestion de nos ressources», a déclaré le ministre des Eaux et Forêts, Maurice Ntossui Allogo.
La réappropriation et la reprise officielle des actifs de la SNBG par l’État gabonais marquent ainsi une étape clé dans la redéfinition de la souveraineté économique du pays et cruciale pour la gestion autonome des ressources forestières. Ce qui fait encore dire au chef du département des Eaux et Forêts que «cet acte symbolise notre volonté de renforcer nos institutions et de garantir une gestion durable de notre patrimoine».
La signature du protocole d’accord entre la Gabon Special economic zone et l’État gabonais a été accomplie par le ministre de l’Économie et des Participations, Mays Mouissi, le ministre des Eaux et Forêts, Ntossui Allogo, et le directeur général de la GSEZ, Igor Simard. Un acte marquant le renouveau pour le secteur forestier et un engagement vers une gestion efficace et transparente. Mais des défis restent à relever et M. Ntossui Allogo insiste sur «la nécessité de transformer la SNBG en un modèle de gestion durable». Il insiste également sur la modernisation des infrastructures, la création d’emplois pour les Gabonais et une transformation locale accrue, tout en préservant les écosystèmes. «Chaque action que nous menons vise à repositionner le Gabon comme un acteur majeur et souverain de son développement et environnemental», a dit le ministre des Eaux et Forêts
Fondée en 1976, la SNBG est une entreprise pionnière de l’industrie forestière gabonaise. Son activité principale, jusqu’en 2009, était axée sur le commerce et l’exportation de grumes d’Okoumé. Cependant, malgré les exigences du Code forestier, l’entreprise n’avait pas développé d’activités de production ou de transformation avant cette date. En 2009, la SNBG a révisé son modèle commercial, mais l’interdiction gouvernementale de l’exportation des grumes a plongé l’entreprise dans une spirale de pertes financières avant qu’elle ne soit reprise par la GSEZ en 2018.
Avant cette opération de réappropriation de l’entreprise nationale, sous la houlette du président Oligui Nguema, le Gabon a opéré le rachat de la compagnie pétrolière Assala Energy, relancé Fly Gabon ou encore les Sucreries du Gabon. Et avec la reprise de la SNBG, le Gabon entend consolider son leadership en matière de préservation de la biodiversité et optimiser la transformation locale du bois en stimulant l’économie nationale. Le tout pour un Gabon prospère et souverain.
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[…] des secteurs de souveraineté de l’économie nationale. Assala Gabon, Fly Gabon, Cecagadis et la Société nationale des bois du Gabon sont quelques uns des exemples marquant l’envol de ce […]