Gabon digital : La Banque mondiale évoque un projet «modérément satisfaisant»

Le programme Gabon digital a, le 19 décembre 2024, été évalué par la Banque mondiale. Le bailleur invoque un projet «modérément satisfaisant» aussi bien en matière de progrès vers la réalisation de l’objectif de développement initial qu’en matière de mise en œuvre globale du projet, autant qu’il évoque globalement un risque «substantiel» et appelle à accélérer la mise en œuvre du projet.

En matière de progrès vers la réalisation de l’objectif de développement initial et en matière de mise en œuvre globale, la Banque mondiale juge «modérément satisfaisant» le projet Gabon digital. © GabonReview
Lancé le 5 novembre 2024 à Libreville avec pour objectif de développement initial, améliorer l’adoption de certains services publics numérisés et augmenter le nombre de personnes ayant une identité légale un titre qui facilite leur accès aux services, le projet numérique du Gabon, Gabon digital, a été évalué le 19 décembre 2024 par la Banque mondiale. En matière de progrès vers la réalisation de l’objectif de développement initial et de progrès global de la mise en œuvre, le bailleur évalue un projet «modérément satisfaisant». Il note «substantiel», l’évaluation globale du risque et souligne que «la mise en œuvre du projet doit être accélérée».
Conception technique du projet : «modéré»
S’il note «important» la capacité institutionnelle de mise en œuvre et la durabilité, sur les aspects techniques du projet, la Banque mondiale l’évalue au niveau «modéré /moyen». Pour certains experts du numérique, «ces éléments d’évaluation ne rassurent pas du tout». «Étant donné que les décaissements se font selon les exigences fiduciaires de la Banque mondiale, comment allons-nous répondre à ces exigences ? Où sont les projets, leurs cohérences, l’ordonnancement et les plans ?», s’interroge David Mbouroukounda qui estime que l’architecture actuelle «n’aide pas le projet Gabon digital».
Si la Banque mondiale relève que «le projet est entré en vigueur en juillet 2024, après un retard important», et alors que le taux de décaissement est estimé à 1,92% et une échéance fixée au 30 juin 2026, le consultant estime que pour accélérer la mise en œuvre du projet, il faut revenir sur certains fondamentaux, les décliner en architectures sur plusieurs angles, faire la différence entre les services «front office» qui seront mis à disposition des usagers (1) des utilisateurs de l’administration publique (2) des partenaires (3) et la différence avec les services d’exploitation «Back office» qui seront à la disposition des partenaires techniques (a) des administrations publiques (b) et gérer par les responsables informatiques(c).
Travailler avec la communauté des experts

Quelques captures du 3eme rapport d’avancement du projet par la Banque mondiale datant du 19 décembre 2024. © GabonReview
«Il faut cartographier tout cela, avec le même objectif», indique le consultant au cabinet Manstrict consulting qui rappelle que sans le respect de ces principes, «l’argent ne sera jamais décaissé». Pour lui, il faudrait tout aussi adopter une dynamique claire sur la gouvernance et sur le cadre du projet, se pencher sur les secteurs prioritaires ayant une incidence avérée sur une ou plusieurs chaines de valeurs du gouvernement. «L’architecture doit raconter une histoire, être précise et elle doit projeter un retour sur investissement dans le temps justifié et justifiable», estime-t-il.
«Il y a un comité technique, comment est-il organisé ? De quoi traite-t-il ? Qui sont les membres, quels sont les niveaux d’expertise technique et thématique ?», s’interroge le consultant qui appelle à travailler avec la communauté des experts du numérique pour proposer des plans cohérents qui apportent une certaine rentabilité. «Nous avons espéré sur l’année 2024 que les choses changent, mais au vu de cette note qui date d’une semaine, on est abasourdi. On se demande ce qui se passe», a-t-il commenté lançant un cri d’alerte pour que les choses s’améliorent.

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