Chômage au Gabon : Cri d’alerte des sans-emploi devant l’Assemblée nationale

Ce lundi 23 décembre 2024 en matinée, des centaines de chômeurs gabonais ont investi le portail de l’Assemblée nationale à Libreville. Sous l’égide de la coalition des mouvements de lutte contre le chômage, ils réclament le respect de leur droit au travail et dénoncent l’inaction des autorités face à leur situation critique. Une mobilisation citoyenne qui met en lumière les défis liés à l’emploi dans un pays marqué par la précarité et les frustrations sociales.

Des jeunes chômeurs mobilisés devant le palais Léon-Mba, le 23 décembre 2024. © GabonReview
Rassemblés devant ce qu’ils appellent «la maison du peuple», les membres de la coalition des mouvements de lutte contre le chômage ont exprimé leur ras-le-bol face à l’absence de concrétisation des mesures promises par les autorités de la transition.
Axel Junior, porte-parole de la coalition, a livré un plaidoyer poignant : «Sur un mouvement de plus de 2 000 personnes, nous n’avons même pas un seul élément qui ait été appelé. Pendant que nous souffrons, on nous demande de patienter. Mais leurs enfants, eux, sont déjà intégrés. Nous disons : plus jamais ça».
Cette mobilisation, qui intervient à l’approche des festivités de fin d’année, vise à se faire entendre auprès du président de la transition après qu’il a annoncé, en août dernier, la mise à disposition de 1 500 postes budgétaires, 2 000 emplois dans les stations-service, ainsi qu’un accompagnement entrepreneurial. Pourtant, aucun des manifestants n’a vu ces promesses se concrétiser.
Le rôle des institutions en question

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Les députés, dont le rôle est de contrôler l’action gouvernementale, ont également été pointés du doigt. L’honorable Lionel Engonga, venu écouter les revendications, a partagé son inquiétude :
«Le travail est un droit pour l’homme. Mais la décision ne vient pas de moi. Ce que je peux faire, c’est interpeller ceux qui ont en charge ce domaine, pour savoir quelle politique est mise en place pour régler cette situation».
Cette déclaration met en lumière le fossé entre les promesses institutionnelles et leur mise en œuvre. Les manifestants dénoncent une marginalisation flagrante de la jeunesse gabonaise, qui constitue 70 % de la population, mais demeure la catégorie la plus vulnérable.
Des impacts sociaux inquiétants

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Laurent Javic, un autre manifestant, a évoqué les répercussions sociales de ce chômage endémique : «Beaucoup d’entre nous ont des enfants et des responsabilités. Que devons-nous faire ? Quels sont les rapports faits au président ? Le chômage au Gabon ne concerne pas seulement les 18 à 24 ans. Les vrais chômeurs ont entre 26 et 40 ans».
Ce cri d’alarme illustre une précarité qui s’aggrave, notamment en cette période de fêtes où les frustrations risquent de dégénérer. La coalition appelle à des mesures d’urgence, incluant un élargissement des critères de recrutement et une meilleure transparence dans la gestion des postes budgétaires.
Les manifestants ont également souligné l’importance d’une gouvernance inclusive pour éviter une fracture sociale : «Si personne ne se lève pour nous, nous-mêmes nous prendrons nos responsabilités. Le Gabon appartient à tous», a martelé Axel Junior.
La mobilisation de ce jour met à nu les attentes déçues d’une jeunesse en quête d’avenir. Le droit au travail reste, pour ces citoyens, un impératif à ne plus ignorer.

3 Commentaires
la on reviens sur terre fini le populisme place a la réalité , visibleent le Ctri n’a pas de solution immédiate pour cette jeunesse, trop occupé à faire des voyages qui coutent des centaines de milliards en 1 mois on n’a enregistré 4 voyages à l’étranger du président de la transition avec un effectif pléthore , occupé aussi à faire la guerre aux activistes et a leur ami d’hier HPO le gouvernement oubli l’essentiel comment comprendre que un tout petit pays si riche qui regorge une multitude de richesses avec seulement 2 millions d’habitants les gens souffrent autant ? Bien sur pas tout le monde il ya ceux qui beignent dans les milliards depuis le temps du pere omar et aujourd’hui j’ajoute les nouveaux riches du crti . pendant ce temps le peule crie crie et crie encore pour combien de temps ?
Bonjour Loïc Ntoutoume,
Votre article est très intéressant. Vous devriez aller plus loin en montrant les courbes d’évolution du chômage des jeunes gabonais.es selon les deux tranches d’âge caractérisées dans votre article sur une période plus longue. Pour le moment, vous nous présentez une simple « photographie » de la situation.
La politique de lutte contre le chômage de manière générale est inscrite dans la politique économique globale. Le chômage des jeunes n’est pas un problème récent. Mais récurrent et très lointain. En conséquence, on ne peut l’imputer
au CTRI. Comme la question de la dette publique, les nouvelles autorités héritent du dossier brûlant des jeunes sans emploi.
Dans le préambule de la Constitution gabonaise il est dit ceci: »…les choix
destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins ».
Or les politiques publiques menées ces dernières années n’ont fait que
compromettre l’avenir de ces jeunes diplômé.es par le gaspillage de l’argent publique. En cause également le système de « recrutement par cooptation » par le nom qui a inauguré dans notre pays l’ère du « déterminisme social ». Une forme de recrutement informel qui gangrène notre pays par son enracinement.
Aujourd’hui notre Constitution garantit l’inclusion et le respect de la dignité humaine. Il est désormais nécessaire de garantir l’égalité des chances à tous pour retrouver sa dignité par le travail. En supprimant ce système de cooptation familiale.
En plus d’être un électorat important, les jeunes sont l’avenir du pays. C’est
pourquoi il faut davantage de politiques d’inclusion pour ces jeunes en demande de travail.
Monsieur Le Général B.C Oligui Nguema, Président de la Transition, Chef de l’État devrait les recevoir, les écouter et saisir l’opportunité de les convaincre que son action publique va dans leur intérêt aussi. Des solutions à court terme doivent être envisagées pour ces jeunes. Ce serait dommage que ces jeunes s’abstiennent au moment des élections au prétexte qu’ils ne croient plus à la réforme institutionnelle initiale. Que rien en fait n’a changé.
Cordialement.
… Au vu de l’analyse ci-dessus, j’aimerais proposer l’application d’un « système de tirage au sors » pour résoudre le problème du chômage des jeunes.
Chaque chômeu(se)r possède un numéro (par exemple allant de 1 à 2000) et un code couleur identifiant ses compétences opérationnelles (distinctives).
Lorsque l’état génère des emplois, il tire au sors les compétences (CO ou CD)
dont il a besoin dans chaque population identifiée par numéro et par couleur.
La présence d’un Huissier pour certifier de la régularité des procédures est nécessaire.
Le déterminisme social est contraire à la justice sociale et à l’unité nationale. Pour plus de justice sociale, il faut établir un système d’égalité des chances. Pour plus d’inclusion, il faut supprimer le système de cooptation tribale, ethnique ou d’appartenance.
Ce système pourra se généraliser pour les concours à l’accès à la fonction publique et le recrutement direct dans les sociétés privées.
En résumé :
1-. Supprimer les noms;
2-. Octroyer des identifiants;
3-. Faire correspondre des codes couleur à des compétences opérationnelles.
Je veux féliciter l’initiative de ses jeunes qui ont à cœur de retrouver une dignité sans mettre en danger l’ordre public. Bon courage et bonne continuation à vous.
Mes sincères salutations.