Ne bénéficiant d’aucune reconnaissance légale au Gabon, les Aires et patrimoines conservées par les peuples autochtones et communautés locales (APAC) pourraient, à l’avenir, être dotés d’un statut juridique. Après deux jours d’échanges entre les ONG, l’administration et le PNUD, cette éventualité a été retenue comme priorité pour sauvegarder ces territoires et les savoirs des peuples qui les conservent.

Léonce Anvane Obame, le 20 décembre 2024 à Libreville. © GabonReview

 

Ils jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité et la sauvegarde des écosystèmes dans le bassin du Congo, mais au Gabon ils n’ont aucune reconnaissance légale. Considérés comme une richesse écologique exceptionnelle, ces Aires et patrimoines conservés par les peuples autochtones et communautés locales (APAC) pourraient désormais être dotés d’un cadre juridique au Gabon. Après deux jours d’échanges à Libreville entre l’ONG NADA qui milite pour la préservation des APAC, l’administration en charge du développement durable et le PNUD, des recommandations ont été formulées pour y arriver.

Moment d’échanges le 20 décembre à Libreville. © GabonReview

Entre autres, instaurer des journées culturelles dans les villages afin d’assurer le transfert générationnel des connaissances ou du patrimoine culturel ; sécuriser les zones de vie des autochtones et communautés locales en les érigeant en aires conservées au regard des menaces d’exploitation forestière et minière ; saisir l’opportunité de la révision du Code forestier pour y intégrer les APAC ; harmoniser le Code forestier, minier  et celui de l’Environnement pour éviter les chevauchements, et assurer une meilleur affectation des terres : faire appliquer l’article 251 de loi n°16/01 du 31 décembre 2001 portant Code forestier au Gabon.

Mais aussi, veiller à l’application de l’arrêté 105 fixant le modèle de cahier de charges contractuel afin de contraindre les sociétés d’exploitation forestière à reverser aux communautés impactées par leur exploitation une redevance pour le développement local ; trouver des mécanismes afin d’établir des actes de naissance aux peuples autochtones qui n’en bénéficent pas ; établir un mode de gouvernance partagée entre les communautés, les ONG et l’Etat où les décisions seront prises de façon collégiale ; réglementer la gouvernance des APAC par la prise des textes juridiques afin de conserver réellement ces aires ; créer un réseau national des APAC.

«Nous pouvons nous réjouir de ce que les recommandations spécifiques issues de ces échanges soient proposées à intégration dans les projets de révision des cadres réglementaires en cours, notamment celui du Code forestier», a déclaré Léonce Anvane Obame, le directeur général adjointe de l’Environnement et du développement durable. «Cela marque une avancée significative vers une meilleure reconnaissance des APAC et leur contribution au développement durable, la conservation culturelle et la préservation de notre environnement», a-t-il ajouté.

 
GR
 

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