Jeune étudiante gabonaise, Jeannah «Dina» Danys Dinabongho Ibouanga a été froidement assassinée en mars 2023 en Turquie. L’affaire de cette enfant de 17 ans avait défrayé la chronique et l’opinion s’interrogeait sur les circonstances de ce drame dont le principal suspect avait déjà été interpellé. Le 17 décembre 2024, contre toute attente, le tribunal de Karabük a prononcé l’acquittement de l’unique homme jugé dans ce dossier. Au Gabon comme dans de nombreux pays, cette décision jugée controversée fait couler encre et salive.

Au regard du verdict du tribunal de Karabük, des voix s’élèvent encore et davantage pour réclamer la vérité autour de la mort de la jeune Dina, 17 ans. © D.R.

 

Le 26 mars 2023 en Turquie, une étudiante gabonaise de 17 ans, Dina, de son vrai nom Jeannah Danys Dinabongho Ibouanga avait été retrouvée morte dans un ruisseau. L’affaire continue ainsi de défrayer la chronique à cause du verdict rendu par le tribunal de Karabük. L’unique homme jugé dans ce dossier a été finalement acquitté. Ce qui a le mérite de provoquer de nouvelles incompréhensions dans cette affaire qui peine véritablement à livrer définitivement tous ses secrets, dans la mesure où de nombreuses zones d’ombre subsistent et interrogent.

Une décision du tribunal… contre l’avis du parquet

Selon plusieurs médias turcs, relayés par de nombreux autres médias internationaux et locaux, la décision de ce tribunal est jugée controversée, d’autant plus qu’elle a été donnée contre l’avis du parquet. Ce qui soulève autant de colère que de questions, tant pour la famille que pour les défenseurs des droits humains.

Jugé pour «assassinat» et «agression sexuelle», l’homme âgé aujourd’hui de 55 ans est celui qui conduisait la voiture dans laquelle était montée la jeune étudiante en génie mécanique, pour la dernière fois. Lors de son arrestation, il avait d’ailleurs reconnu avoir transporté Dina. Il était donc naturellement le principal suspect dans cette affaire d’assassinat. Sauf qu’il a été jugé non-coupable, malgré l’opposition du parquet qui, lui, réclamait une condamnation.

RFI rapporte que le père de Dina, Guy Serge Ibouanga, venu exprès de Libreville avec sa femme pour entendre la décision de la justice turque, s’en sort désillusionné et abasourdi face à ce verdict susceptible d’appel. «C’est triste ! Nous sommes effondrés par la décision annoncée par le tribunal, sans peine, sans rien ! Les mots nous manquent. Dina s’est donc donné la mort toute seule ? Non ! C’est un être humain qui a été assassiné. Assassiné !», a-t-il déclaré à la presse.

«Les enquêteurs et le tribunal n’ont pas voulu aller au bout de l’affaire»

Notre confrère révèle également que la mère de Dina, Jessica Sandra Makemba Panga, est convaincue que «les enquêteurs et le tribunal n’ont pas voulu aller au bout de l’affaire, malgré les témoignages et les preuves indiquant que sa fille était harcelée, qu’elle avait subi des violences sexuelles et qu’elle avait tenté de trouver de l’aide».

«Ils nous ont baladés en nous donnant de l’espoir, en nous disant que, oui, ils allaient rendre justice à Dina… Moi, je dis que la façon dont a été conduite cette affaire n’est rien d’autre que du racisme. Pourquoi les enquêtes n’ont-elles pas été approfondies depuis le début ? À l’endroit où l’on pouvait aller prendre des empreintes, des travaux sont par exemple déjà passés par là. Ils ont traîné», a-t-elle dénoncé avant de reprendre : «je ne peux pas perdre mon seul enfant sans que justice ne lui soit rendue ! Il y a tellement de mensonges que je ne sais même pas sur quelles bases le juge a décidé de libérer Dursun», a-t-elle regretté.

Huit jours après la découverte du corps de Dina, cinq suspects, dont trois Turcs et deux étrangers avaient été arrêtés le 4 avril 2023 par la police turque. Cette arrestation devait sans doute permettre de préciser les circonstances de ce qui s’apparente toujours, pour beaucoup, à un meurtre. Ce qui fait dire aux avocats des parents de la victime que la justice ne s’est jamais intéressée à d’autres suspects, mais aussi aux faits survenus juste avant que l’adolescente ne quitte son immeuble. «Ou plutôt, avant qu’elle n’en prenne la fuite, des images de vidéosurveillance la montrant en train de courir, pieds nus, hors du bâtiment en pleine nuit, le tout juste avant d’arrêter la voiture de l’homme acquitté ce mardi», souligne RFI.

Victime de racisme et de harcèlement 

Avant ce drame ayant couté la vie à la jeune gabonaise, plusieurs témoins continuent de soutenir avoir vu Dina retenue contre son gré dans le sous-sol de son immeuble. Et notre source ajoute que «les avocats de la famille ont rappelé que la jeune femme avait reçu des messages lui demandant des relations sexuelles tarifées, qu’elle s’était dite victime de racisme et de harcèlement, et que des témoins avaient évoqué l’existence d’un réseau de prostitution dans la ville».

Autant de pistes que l’enquête et le tribunal n’ont jamais explorées. Le juge n’a pas encore expliqué les raisons qui l’ont poussé à acquitter le seul suspect du meurtre de Dina. Cependant, ses parents comptent bien faire appel de cette décision avec le soutien de la plateforme «Les féministes pour Dina», une ONG turque de défense des droits des femmes très mobilisée autour de cette affaire.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Les parents n’envoyez plus vos enfants faire les études en Turquie. Il y a des pays en Afrique ici qui ont des meilleures universités que celles de la Turquie.

  2. Gabon dit :

    Leur religion et leur prophete leur apprend que les noirs ont un rend d’esclave, peuvent être utilisé comme des bêtes de some, vendus ou tués sans raison.

  3. cyr dit :

    mes condoleances a la famille eploree javais deja entendu parler de cette affaire. vous pouvez par contre saisir un tribunal americain.le juge americain a une competence universelle

  4. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Condoléances renouvelée à vous également. Même si c’était à refaire mes gosses ne traverseront plus l’atlantique. Amen.

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