Suite à la vidéo controversée de l’activiste pro-CTRI Bienvenu Effayong Obame, alias Bitome, tournée devant l’église Saint Pierre de Libreville, l’abbé Serge-Patrick Mabickassa, directeur de la Maison catholique des médias, a tenu à rétablir les faits. Entre reconnaissance pour les actions du général Oligui Nguema et clarification des pratiques liturgiques, l’Église appelle à la vérité et à la mesure.

Bitome devant la cour de la paroisse Saint Pierre, 15 décembre 2024. © GabonReview (Capture d’écran)

 

L’abbé Serge-Patrick Mabickassa, directeur de la Maison catholique des médias, a tenu à rétablir la vérité suite à une vidéo polémique de Bienvenu Eeffayong Obame, alias Bitome. Connu pour ses publications intitulées «Les vérités de Bitome» et son humour acéré, ce dernier a suscité la controverse en filmant devant l’église paroissiale Saint Pierre de Libreville, tenant des propos jugés inappropriés par l’Église catholique.

L’abbé Mabickassa a d’abord salué la contribution du général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, pour les travaux réalisés sur la cour principale de la paroisse Saint Pierre. «Nous saluons la bonne action de ce paroissien et fils de l’Église catholique, et nous prions pour que le Seigneur ne cesse de le combler de sagesse, de force et d’intelligence dans la conduite bienheureuse de la transition politique au Gabon», a-t-il déclaré sur le site https://journallechemin.com. Il a aussi rappelé la position constante de l’Église, exprimée par l’Archevêque métropolitain de Libreville, Mgr Jean Patrick Iba-Ba, qui encourage les fidèles à «prier pour la Transition et pour les nouvelles autorités du pays».

Cependant, le directeur des médias catholiques a tenu à corriger les propos de Bitome concernant l’état de la cour avant sa rénovation. «Il faut dire qu’il existait là une œuvre en goudron. Et, même si par endroits, ce goudron portait les stigmates de son grand âge, il n’y a jamais eu de boue en ce lieu», a-t-il précisé. Selon lui, les grandes célébrations, y compris le dernier rassemblement des jeunes de l’Archidiocèse en novembre 2024, s’y sont toujours déroulées sans «grands désagréments».

L’évènement du 26 novembre 2024 organisé sur la cour de Saint Pierre avec l’Archevêque de Libreville. © D.R.

Un autre point soulevé concerne l’accusation de « location de prêtres ». L’abbé Mabickassa a expliqué que l’Église perçoit des honoraires pour les célébrations, ce qui est une pratique transparente et connue des fidèles. «Il existe ce qu’on appelle des honoraires de messes : 5 000 Fcfa d’intention de messe basse, 20 000 Fcfa pour une messe chantée, 30 000 Fcfa pour une messe de mariage et 50 000 Fcfa pour une messe de retrait de deuil», a-t-il rappelé. Il a tenu à préciser que ces montants servent aux besoins matériels de l’Église, tout en citant l’apôtre Paul : «Que chacun donne comme il l’a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte ; car Dieu aime celui qui donne avec joie» (2 Corinthiens 9:7). «La grâce de Dieu n’a pas de prix et n’est donc pas commercialisable», a-t-il insisté.

Enfin, l’abbé a jugé nécessaire de recadrer une autre déclaration de Bitome, selon laquelle «après Dieu au Gabon, c’est le général Oligui Nguema» et que son nom devrait être cité après celui de Dieu lors des célébrations. Pour l’Église, cette position relève d’un «débordement de zèle» et d’une méconnaissance du canon de la messe. «La communauté se rassemble, convoquée par le Christ, pour adorer Dieu seul, Père, Fils et Esprit-saint, dans la compagnie de la Bienheureuse Vierge Marie, Reine du Ciel, des Anges, des Archanges et de tous les saints», a rappelé l’abbé Mabickassa. Il a expliqué que si l’Église prie pour «le Pape, les évêques, les prêtres, les diacres et les fidèles chrétiens», elle n’oublie pas «les tenants du pouvoir temporel», conformément à sa tradition.

L’abbé Serge-Patrick Mabickassa a invité Bitome et tous ceux qui le suivent à plus de prudence dans leurs déclarations, tout en reconnaissant la part de vérité que portent parfois ses interventions. «Si Bitome dit toujours la vérité, cette fois-ci, l’émotion kounabéliste l’a entraîné un peu loin des rives de l’information véridique, juste, équilibrée et convenable. Voici donc, pour lui et pour tous, une petite catéchèse apologétique», a-t-il conclu.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. prince dit :

    il suffit de voir la photo de Libama saluant Oligui pour se faire une idée de ce que nous sommes pour ces gens et aujourd’hui voici bitome qui dit que oligui est dieu et que son non devrait être cité pendant la célébration des messes, voila ou nous en sommes. Pour l’avoir donné un petit poste dans l’administration et un peut d’argent oligui devient dieu pas étonnant dans un pays ou le président peut faire d’un chien ministre .pour ta gouverne mon cher bitome , ton dieu malgré les milliards qu’il peut avoir il reste un simple mortel qui peut succomber a tout comment même par une simple piqure de moustique .

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