Rebondissement dans le feuilleton judiciaire de la Poste SA. Trois mois après la suspension de onze hauts responsables pour malversations présumées, le président-directeur général, Eric Reynard Ndama, et sa directrice des affaires financières, Laurence Mboungadi, ont été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville le 2 décembre dernier. Leur incarcération intervient dans le cadre d’une enquête pour détournements de fonds présumés.

Maintenant derrière les barreaux, le P-DG et la DAF de la Poste SA incarnent le point culminant du scandale qui secoue la structure depuis quelques années. © GabonReview

 

Le président-directeur général de la Poste SA, Eric Reynard Ndama, et sa directrice des affaires financières, Laurence Mboungadi, ont été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville le 2 décembre dernier. Leur incarcération survient dans le cadre d’une enquête pour présomption de détournements de fonds, menée par le Tribunal de première instance de Libreville.

L’affaire remonte à la décision du 4 octobre 2024, lorsque la ministre de la Communication, Laurence Ndong, avait suspendu provisoirement onze hauts responsables de la Poste SA, dénonçant «une gestion opaque présentant des irrégularités de nature à mettre en péril l’entreprise». Suite à cette suspension, plusieurs auditions ont été conduites à la Direction générale des recherches (DGR), au cours desquelles les mis en cause ont fourni documents et informations aux enquêteurs.

Au terme de trois mois d’investigations, seuls le PDG et la DAF se retrouvent derrière les barreaux, une situation qui divise le personnel de l’entreprise. Certains agents demandent tout simplement une gestion plus rigoureuse de l’établissement public, tandis que d’autres y voient un règlement de comptes, suggérant que les véritables enjeux seraient plus complexes et anciens.

La décision initiale de suspension avait déjà fait débat, notamment en raison du statut particulier de la Poste SA. En effet, bien que sous tutelle du ministère de la Communication, l’entreprise est une société anonyme dotée d’un conseil d’administration, avec des prérogatives définies par l’article 17 de ses statuts.

Si cette configuration avait conduit plusieurs observateurs à s’interroger sur la légalité de la procédure, le Syndicat national de la poste (Synaposte) rappelle que les difficultés de l’entreprise remontent à 2015, bien avant l’arrivée d’Eric Reynard Ndama. Ce dernier, «produit de la maison», avait d’ailleurs suscité l’espoir en répondant à certaines revendications du personnel, notamment en matière de reclassements et d’avancements. «Si c’est pour cela qu’il est sanctionné, nous comprendrons. Mais pour le reste, nous sommes surpris», confie un membre du syndicat.

En l’absence d’informations précises sur les charges retenues, le PDG et la DAF devront désormais préparer leur défense depuis la prison centrale de Libreville, tandis que le personnel de la Poste SA attend toujours des éclaircissements sur cette affaire aux multiples zones d’ombre.

 
GR
 

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