Au Gabon, l’Ordre national des sages-femmes (ONSFG) ne séduirait pas les accoucheuses. Si ces dernières ne donnent pas de la voix, la présidente semble avoir du mal à les réunir. «Nous constatons pour le regretter que les sages-femmes n’adhèrent pas. Elles ont certainement leurs raisons, mais des raisons à analyser», a déploré la présidente après l’avortement, quatre fois depuis le mois de juillet 2024, de l’Assemblée générale tant le quorum n’a été atteint aucune fois. Une grogne muette des sages-femmes du Gabon ?

Rachel Mboumba épse Inbinda-Koula, la présidente de l’Ordre national des sages-femmes du Gabon (ONSFG). © GabonReview/Capture d’écran

 

Annoncée depuis le mois de juin 2024, l’Assemblée générale de l’Ordre national des sages-femmes du Gabon (ONSFG) n’a jamais eu lieu. Programmée pour le 13 juillet puis le 19 et le 27 du même mois avant la programmation du 7 décembre, cette assemblée ne s’est pas tenue tant à aucun moment, le quorum n’a pas été atteint. Le pays, a fait savoir la présidente de l’ONSFG, compte plus d’un millier de sages-femmes pourtant, moins de la moitié adhère à cette organisation créée par la Loi n°038/2020 du 22/03/2021. Laquelle stipule à son article 22 que «l’exercice de la profession de sage-femme sur le territoire national est subordonné à l’inscription préalable au tableau de l’Ordre national des Sages-Femmes».

«D’une manière générale, il faut dire qu’au Gabon il y a plus de 1 500 sages-femmes, mais il faut le prouver par un recensement. Et le fait de s’inscrire à l’Ordre des sages-femmes c’est un moyen de faire une cartographie de ces sages-femmes», a fait savoir Rachel Mboumba épse Inbinda-Koula, la présidente de l’Ordre. «Or, depuis 2022, les sages-femmes ne veulent pas s’inscrire à l’Ordre des sages-femmes du Gabon et elles travaillent», a-t-elle déploré. Selon elle, l’ONSFG dispose d’environ 340 dossiers de demande d’inscription et ne compte que «228 sages-femmes inscrites».

«Les sages-femmes n’adhèrent pas»

«Mais dans la régularisation des cotisations en 2022 nous n’avons que 73, en 2023 il y a une cinquantaine et en 2024 il n’y en a que 11 qui sont à jour de leurs cotisations», a-t-elle informé. Si seules les professionnelles à jour de leurs cotisations sont autorisées à participer à l’Assemblée générale qui est l’un des organes délibérant de l’ONSFG, pour tenir l’AG annoncée depuis juin, l’ONSFG a tenu compte des sages-femmes à jour de leurs cotisations depuis 2022. «Nous constatons pour le regretter que les sages-femmes n’adhèrent pas, elles ont certainement leurs raisons, mais des raisons à analyser», a déploré Rachel Mboumba.

«Nous avons recherché cet ordre professionnel depuis 48 ans. Nous avons fait le plaidoyer et les autorités du pays ont accepté de nous accorder cet ordre professionnel, mais les sages-femmes n’adhèrent pas», a-t-elle insisté. Selon la loi qui le crée, l’ONSFG L’ONSFG a pour mission d’assurer la promotion de la profession et la défense des intérêts moraux, sociaux et professionnels des Sages-Femmes. À ce titre, il est chargé de veiller au maintien des principes de moralité, de probité, au développement des compétences et au dévouement indispensables à l’exercice de la profession de sage-femme ; défendre l’honneur, l’éthique et l’indépendance de la profession de sage-femme.

Mais aussi, veiller au respect des règles déontologiques régissant la profession de sage-femme ; contribuer à l’amélioration des conditions d’exercice de la profession de sage-femme ; vérifier l’authenticité des diplômes et valider les acquis avant l’exercice de la profession ; protéger le titre de sage-femme ; veiller à la sécurité et à la qualité des soins offerts au public ; contribuer au renforcement des capacités professionnelles de ses membres.

 
GR
 

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