Gab’Oil : des suspensions en cascade pour malversations présumées

Un vent de scandale souffle sur Gab’Oil : accusés de détournement et de dépenses extravagantes, le président du conseil d’administration (PCA) Landry Bongo Ondimba, le nouvel administrateur directeur général (ADG) François Owono Messie, et deux cadres dirigeants ont été suspendus ce jeudi 5 décembre 2024. Une décision radicale prise par le ministre du Pétrole et du Gaz, Marcel Abéké, sur instruction du président de la transition, en attendant les conclusions d’un audit et enquête en cours.

L’ADG de Gab’Oil, François Owono Messie, (1er en partant de la gauche) et le PCA, Landry Bongo Ondimba (1er en partant de la droite). © Com. Ministère du Pétrole
Gab’Oil, la société publique spécialisée dans la distribution de produits pétroliers, est plongée dans une crise profonde depuis la révélation d’un document interne devenu viral sur les réseaux sociaux. Ce dernier indique des dépenses faramineuses engagées lors de la campagne référendaire de novembre 2024, totalisant 46 millions de FCFA.
Parmi ces dépenses, 10 millions de FCFA auraient été consacrés à des frais de représentation pour les dirigeants de Gab’Oil, tandis que 5 millions de FCFA auraient été utilisés pour l’hébergement dans des établissements de grand standing. Une enveloppe de 7,5 millions de FCFA aurait par ailleurs été allouée à l’achat de T-shirts et casquettes, probablement destinés à des activités promotionnelles. Enfin, environ 2 millions de FCFA auraient été déboursés pour organiser des causeries, sans que leur pertinence ni leur utilité pour l’entreprise ne soient clairement établies.
Ces dépenses, jugées superflues et sans lien direct avec les activités stratégiques de Gab’Oil, ont provoqué une vague d’indignation aussi bien au sein de l’opinion publique que parmi les partenaires institutionnels. Face à cette situation aux relents de gabegie financière, le ministre du Pétrole et du Gaz, Marcel Abéké, n’a pas tardé à réagir. Il a procédé à la suspension à titre conservatoire de quatre hauts responsables de Gab’Oil, à savoir : Landry Bongo Ondimba, président du conseil d’administration ; François Owono Messie, administrateur directeur général ; Denise Elmina Fanguinoveny, directrice financière et un conseiller de l’ADG, dont l’identité n’a pas encore été révélée.
Selon des sources internes du ministère dignes de foi, Gab’Oil est minée par des pratiques héritées de l’ancien régime, favorisant le gaspillage et l’enrichissement personnel au détriment de l’intérêt général. Cette décision vise à favoriser la conduite sereine d’un audit complet pour évaluer l’ampleur des irrégularités financières. Le scandale de Gab’Oil pourrait être le point de départ d’une refonte profonde de la gestion des entreprises publiques au Gabon. L’audit en cours, accompagné de contrôles plus stricts, devrait permettre de tirer des enseignements sur les failles systémiques de l’entreprise.
Si les soupçons de détournement des fonds publics se confirment, des poursuites judiciaires pourraient suivre, marquant un tournant dans la lutte contre la corruption. Le gouvernement semble déterminé à mettre fin à ces pratiques opaques qui fragilisent l’économie nationale.

3 Commentaires
C’est souvent des annonces, mais jamais d’application pour montrer l’exemple.
Wait and see
C’est tout de même un Bongo. Apprendra-t-il un jour à servir le Gabon et les Gabonais après avoir été l’un des enfants les plus privilégiés de ce pays, ou est-il condamné à ne penser qu’à ses propres intérêts ? Quand on sait qu’il existe des personnes qui ont servi leur patrie en refusant toute rémunération, les Bongo, plus que quiconque, auraient toutes les raisons de figurer parmi cette catégorie de personnes. Pourtant, ils continuent à se comporter comme des rapaces insatiables. Mais jusqu’ici Oligui semble ne pas vouloir sacrifier son image pour des intérêts familiaux, vous ne l’avez pas encore compris apres qu’il se soit debarassé de son allié Opiangah.
Toujours les mêmes choses, mais il n’y a jamais de suite, aucune poursuite judiciaire, aucun remboursement, rien pour montrer que les choses ont changées au Gabon, on est toujours dans les gros titres. Même le ministre a agi parce que les documents ont été diffusés sur les réseaux, sinon il sait très bien que ce que ces personnes ont fait n’est pas nouveau, et ils ont toujours fermés les yeux. Donc attendre une suite dans cette affaire c’est comme je ne sais pas peut être croire qu’il y a réellement eu coup d’état