Bourses impayées : l’ANBG pousse les étudiants vers l’abandon
Des retards de paiement qui s’accumulent, des étudiants contraints d’abandonner leurs études faute de moyens, et une administration muette face aux revendications. Au Gabon, la gestion des bourses par l’ANBG met en péril l’avenir académique de nombreux jeunes.
Depuis plusieurs mois, l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) peine à payer les bourses et frais de scolarité des étudiants, aussi bien sur le territoire national qu’à l’étranger. Certains accusent un retard de trois mois, d’autres de deux, plongeant les étudiants boursiers dans une situation critique. Nombreux sont ceux qui sont contraints d’abandonner leurs études, faute de moyens.
«Dans ma classe, où nous sommes 33, peut-être 8 personnes ont pu se réinscrire. 3 ont abandonné faute d’argent pour payer la réinscription et la scolarité, et le reste n’est pas réinscrit. Cette situation s’étend dans les autres filières de l’établissement et même dans les autres écoles supérieures, où nous avons des ami(e)s avec lesquels nous échangeons», explique une étudiante en licence 3.
Depuis janvier, les paiements sont irréguliers. Face à cela, les étudiants ont manifesté pacifiquement devant l’ANBG le 2 décembre. Mais, selon eux, aucun responsable n’a accepté de les recevoir pour expliquer ces retards. «Ce vendredi 6, l’école va exclure les étudiants qui ne se seront pas inscrits ou réinscrits, mais aussi nous couper les bourses. Car le maintien des bourses se fait avec les attestations d’inscription et les bulletins, et on ne peut pas maintenir la bourse si on ne s’est pas réinscrit au plus tard vendredi. C’est pourquoi nous réclamons nos mois de bourses impayées !», ajoute la même étudiante.
Interrogé sur la question, le chef de service de communication, Marvin Howard, assure que les paiements ont commencé : «Faites le tour des banques, vous verrez que tous les étudiants sont bien actuellement». Cependant, il n’a pas pu expliquer les causes des retards, affirmant être de retour d’un congé maladie.
Cette crise met en lumière les failles dans la gestion des bourses au Gabon et les conséquences désastreuses sur les étudiants, dont beaucoup risquent l’exclusion et l’abandon scolaire.
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