Ce 28 novembre 2024, Libreville a abrité un atelier de dialogue national axé sur les politiques agricoles et l’adaptation au changement climatique. Cet événement, inscrit dans le cadre du Programme de Préparation multi-pays financé par le Fonds vert pour le climat (GCF), vise à renforcer la résilience climatique du Gabon en intégrant des données climatiques dans ses politiques agricoles.

Les autorités gabonaises ambitionnent de bâtir une agriculture sobre en carbone et résiliente. © GabonReview

 

Les effets du changement climatique sur le Gabon ne sont plus à démontrer. À l’instar de nombreux pays africains, le pays fait face à une imprévisibilité croissante des précipitations, une intensification des sécheresses et des menaces accrues sur la sécurité alimentaire, en particulier pour les communautés rurales. L’agriculture, pilier de la sécurité alimentaire et principal moyen de subsistance en milieu rural, est en première ligne face à ces défis.

Le Gabon, classé 68ᵉ mondial en termes de vulnérabilité climatique, doit impérativement agir pour protéger son secteur agricole. Les mesures nécessaires incluent l’adoption de pratiques agricoles résilientes, la modernisation des infrastructures et la mise en place de mécanismes pour réduire les impacts climatiques.

Organisé sous l’égide du Conseil national climat, cet atelier a rassemblé des représentants de l’administration publique, du secteur privé, des ONG, des institutions internationales, ainsi que des agriculteurs. Avec l’appui de partenaires tels que Sustainable Solutions for Africa, les discussions se sont concentrées sur la définition de priorités pour des politiques agricoles résilientes, tout en tenant compte des réalités locales.

«Le Gabon doit intégrer des stratégies résilientes au cœur de ses politiques agricoles pour garantir sa sécurité alimentaire et réduire sa dépendance aux importations», a souligné David Onomori Mboumba, secrétaire permanent du Conseil national climat, insistant sur la nécessité pour le pays d’accélérer l’adoption de politiques agricoles adaptées à ses réalités climatiques.

Cet atelier, centré sur l’ambition de bâtir une agriculture sobre en carbone et résiliente, a permis de présenter des données climatiques spécifiques au Gabon, de mettre en lumière les lacunes des politiques agricoles existantes, d’adopter des recommandations stratégiques alignées sur les projections climatiques, et d’instaurer un cadre de coopération inclusif entre les différents acteurs du secteur.

L’atelier de dialogue national axé sur les politiques agricoles et l’adaptation au changement climatique a rassemblé des représentants de l’administration publique, du secteur privé, des ONG, des institutions internationales, ainsi que des agriculteurs. © GabonReview

Selon le directeur adjoint de l’agriculture, Rostand Abagha Moto, bien que des efforts aient été déployés pour stimuler la production agricole locale, de nombreux obstacles persistent. «Le secteur agricole est essentiel pour la stabilité économique, la réduction du taux de chômage et la sécurité alimentaire du Gabon. Il est urgent d’adopter des pratiques agricoles résilientes et de renforcer la synergie entre agriculture et énergie », a-t-il déclaré.

Le secteur agricole, fortement exposé aux effets du changement climatique, doit aussi répondre à des problématiques telles que l’intensification des sécheresses, la baisse des rendements agricoles et les conflits homme-faune.

À l’issue des travaux, plusieurs perspectives ont été dégagées pour impulser une nouvelle dynamique au secteur agricole. La mise en place d’un mécanisme de suivi-évaluation renforcé permettra de mieux mesurer l’impact des politiques agricoles sur le terrain. Par ailleurs, un accent particulier sera mis sur la formation et l’accompagnement technique des agriculteurs, notamment dans les zones rurales. De plus, des initiatives visant à mobiliser des financements innovants et à développer des infrastructures adaptées seront promues, dans le but d’assurer une modernisation durable et inclusive du secteur.

Cette rencontre est un pas vers la mise en place de stratégies d’adaptation efficaces et d’une agriculture durable, essentielle pour la sécurité alimentaire et la stabilité économique du pays. La collaboration entre les différents acteurs du secteur public, privé et de la société civile, ainsi que l’intégration des connaissances climatiques les plus récentes, permettront au Gabon de se préparer au mieux pour affronter les défis climatiques à venir.

Comme l’a souligné David Onomori Mboumba : «Ensemble, nous pouvons transformer ces défis en opportunités ». C’est désormais cette dynamique collective qui doit guider l’action du Gabon vers un avenir plus résilient et durable face aux effets du changement climatique.

 
GR
 

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