Le bassin du Congo, deuxième poumon de la planète, est en péril. Un rapport de Denis Mahonghol, expert en gouvernance forestière, intitulé «l’impératif de sécurité régionale pour protéger le bassin du Congo», réalisé, à travers le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, expose les conséquences dévastatrices de la dégradation de cette région stratégique. Entre exploitation illégale, corruption et criminalité organisée, la survie de cet écosystème vital nécessite une action urgente et concertée.

Le bassin du Congo, deuxième poumon de la planète, est en péril. © D.R.

 

Le bassin du Congo, avec ses 200 millions d’hectares de forêts tropicales et de sols tourbeux, constitue le plus grand puits de carbone terrestre. Absorbant 370 millions de tonnes de CO₂ par an, il joue un rôle crucial dans la régulation climatique mondiale. Pourtant, cette région, qui représente 70 % de la couverture forestière africaine, est confrontée à une déforestation galopante. Depuis 2001, 30 % de la couverture forestière a disparu, principalement à cause de l’exploitation illégale et de pratiques non réglementées, notamment en République démocratique du Congo (RDC).

Cette dégradation rapide des forêts met en péril les moyens de subsistance de 55 millions de personnes qui dépendent de leurs ressources. Les émissions de carbone liées à la déforestation de la RDC équivalent à celles de 50 centrales au charbon par an. Plus inquiétant, l’exploitation illégale menace les 30 milliards de tonnes de carbone stockées dans le bassin du Congo, exacerbant le réchauffement climatique.

Criminalité et corruption au cœur de la crise

Le rapport souligne que l’économie politique illicite alimente la déforestation. Des réseaux transnationaux, soutenus par des hauts fonctionnaires corrompus, facilitent l’exploitation forestière illégale, le trafic d’espèces sauvages et l’extraction minière. La complicité des autorités locales et internationales permet à ces activités de prospérer, coûtant 17 milliards de dollars par an à l’Afrique.

Des solutions pour préserver un écosystème vital

Pour protéger le bassin du Congo, Denis Mahonghol appelle à un renforcement de la gestion forestière et à un réalignement des incitations économiques pour les communautés locales. Une meilleure traçabilité du bois, des systèmes sophistiqués de gestion de l’information forestière et une gouvernance transparente sont essentiels. Il est également urgent de lutter contre la corruption et de promouvoir une économie verte qui inclut les populations locales.

Le bassin du Congo n’est pas seulement une ressource régionale, mais un bien commun pour l’humanité. Sans une intervention décisive, la déforestation continuera de compromettre les efforts mondiaux pour atténuer les effets du réchauffement climatique. Comme le souligne le rapport, « sans un bassin du Congo intact, les efforts visant à atténuer le réchauffement climatique et ses nombreux effets secondaires extrêmes resteront vains».

 
GR
 

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