Port-Gentil : Face au manque d’eau, à l’excès de taxes et au racket, les commerçants interpellent les autorités
Englués dans des situations déplorables mêlant racket, taxes exorbitantes et pénurie d’eau potable, les commerçants de Port-Gentil, capitale économique du Gabon, ont récemment tiré la sonnette d’alarme. Lors d’une réunion de mise au point tenue le 19 novembre, ils ont interpellé les autorités locales, dénonçant ce qu’ils considèrent comme une forme de marginalisation.
Depuis quelques jours, le mécontentement gronde parmi les commerçants et commerçantes des marchés de Port-Gentil. Lassés des défis quotidiens qu’ils doivent surmonter, ils ont organisé une manifestation pour exprimer leur désarroi. Parmi leurs principales revendications figurent la réduction des taxes, l’accès à l’eau potable, ainsi que la lutte contre les pratiques discriminatoires dans leur environnement de travail.
Bien que certains commerçants comprennent la nécessité de préserver les ressources en eau, ils déplorent que les pénuries actuelles affectent gravement leurs activités et leurs conditions de vie. Certains ont dû trouver des solutions alternatives coûteuses pour éviter de subir les conséquences sanitaires et économiques de cette situation.
«Ici, au marché de Siby, nous n’avons ni robinets d’eau ni compteurs d’électricité. Quand il pleut, tout le monde est trempé, et en période de forte chaleur, c’est pire. Il n’y a rien de convenable ici», explique Agnès Dikambi, commerçante. Elle ajoute : «Les femmes qui vendent des légumes sont obligées d’utiliser de l’eau de puits, ce qui est néfaste pour la santé des populations.»
Les commerçants des marchés de la Balise et de Siby pointent également du doigt la mairie de Port-Gentil, qu’ils accusent de favoriser une concurrence déloyale. Selon eux, les commerçants étrangers bénéficieraient d’un traitement privilégié de la part des autorités locales.
Françoise Barbara Mabounda, mère de famille et commerçante, dénonce le prélèvement systématique de taxes exorbitantes : «Nous avons des enfants sans emploi, et chaque jour, on nous prélève 1 500 francs CFA. On ne vit vraiment pas en paix au Gabon.» Elle déplore également les difficultés qu’elle rencontre pour épargner et subvenir aux besoins de sa famille.
Face à ces problèmes persistants, les commerçants lancent un appel aux autorités du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Ils espèrent des actions concrètes pour améliorer leurs conditions de travail et de vie.
«Que le CTRI répare la toiture, installe des pompes à eau et des compteurs électriques individuels. Le compteur actuel appartient à un Libanais, et nous devons payer chaque mois une somme qui grève nos économies», affirme Agnès Dikambi.
Entre espoir et frustration, les commerçants de Port-Gentil attendent des réponses immédiates pour alléger leurs souffrances et redonner un semblant de dignité à leur quotidien.
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