Envoyés en stage de perfectionnement en didactique d’anglais et en science de l’éducation au Ghana, revenus au pays après moult vicissitudes, les professeurs de l’enseignement normal en didactique d’anglais du 1er degré, en service à l’Institut pédagogique national (IPN), sont sans diplômes depuis leur fin de formation, en 2017. Faute à un impayé de plus de 132,83 millions de francs CFA dus, par l’État gabonais, à l’University Of Education, Winneba, leurs parchemins ont été retenus. Les concernés ont lancé, ce 8 novembre, un appel aux autorités afin qu’une solution soit trouvée dans ce dossier qui n’honore pas le Gabon.

Le porte-parole du Collectif, Pierre Claver Mounguengui, s’exprimant, le 8 novembre 2024. © GabonReview

 

Face à une situation qui perdure depuis plus de 6 ans, relative à la rétention de leur diplôme par l’University Of Education, Winneba, du Ghana, les professeurs de l’enseignement normal en didactique d’anglais du 1er degré, en service à l’Institut pédagogique national (IPN), anciens stagiaires de cette université ghanéenne, réunis en collectif, sont montés au créneau ce vendredi 8 novembre. Exaspérés et ne sachant plus à quel saint se vouer, à travers leur porte-parole, Pierre Claver Mounguengui, ils ont lancé un cri de détresse, invitant les autorités, notamment le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à agir.

L’État gabonais doit 132,83 millions de francs CFA à l’University Of Education, Winneba. C’est ce qui ressort de la déclaration faite par le Collectif des professeurs de l’enseignement normal en didactique d’anglais du 1er degré, en service à l’IPN. Cette dette, font-ils savoir, a entraîné la rétention de leur diplôme par l’université, au terme de leur formation. Ainsi, depuis plus de 6 ans, ils mènent des tractations afin que le gouvernement agisse dans le sens d’une issue définitive à ce dossier, sans résultats. La délivrance de leur diplôme devrait en effet être effective depuis 2016. Jusqu’alors, rien !

En avril 2011, le gouvernement gabonais a organisé un concours pour le recrutement et la formation des enseignants de catégorie A, hiérarchie A2 en didactique d’anglais au Ghana.  La cible a été les professeurs adjoints d’écoles (PAE) et les professeurs adjoints d’enseignement normal (PAEN). Au total, ce sont donc 75 enseignants qui avaient réussi à ce concours pour un stage de 3 ans, de 2012 à 2015, notamment à Ghana technology University College.

Après le bain linguistique des stagiaires, ils ont fait face entre 2013 et 2014 à une année blanche. «Ghana technology University College n’étant pas accrédité pour les formations en didactique d’anglais, une recherche – initiée par les étudiants eux-mêmes, d’un établissement accrédité à la formation en didactique d’anglais et en science de l’éducation est effectué en vue d’une réorientation», a raconté Pierre Claver Mounguengui. Puis s’en est suivie une nouvelle convention, en décembre 2014, avec entre le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique professionnel et l’University Of Education, Winneba, du Ghana, pour une durée de 2 ans.

Instantanés de la rencontre des enseignants du Collectif avec la presse. © GabonReview

Les frais de scolarité ont ainsi été partiellement payés. Soit 146,6 millions de francs CFA sur 279,43 millions de francs CFA. Le reliquat restant étant d’environ 132,83 millions de francs CFA.

Pendant ce temps, a fait savoir le collectif, «le règlement intérieur de l’Université stipule que la participation aux examens, pour les étudiants en fin de cycle, est conditionnée par le paiement intégral des frais de scolarité un mois avant la tenue de ceux-ci». Le gouvernement ne s’étant pas exécuté dans les délais, les étudiants ont dû négocier avec le directoire de l’établissement pour pouvoir passer les examens.

Au final, la remise des diplômes aux étudiants gabonais n’a pas pu être effective ni à la première ni à la deuxième session en 2016. De retour au Gabon et sans leurs diplômes, les professeurs adjoints d’enseignement normal option didactique d’anglais au 1er degré ont été affectés. Depuis 2017, ils multiplient des coresponsables aux responsables des institutions du pays pour la recherche d’une solution à ce problème. Dans le même temps, ils participent à des actions menées par la tutelle en collaboration avec l’IPN.

Au regard de ces tractations et surtout face au départ de certains d’entre eux dans l’au-delà sans avoie eu leur parchemin, les 75 professeurs de l’enseignement normal en didactique d’anglais du 1er degré appellent le chef de l’État à restaurer leur dignité. Ce, d’autant plus que ce problème n’honore pas le pays.

 
GR
 

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