Droits de la santé sexuelle et reproductive en Afrique : le rôle de la technologie en question
Sous le thème «Voix africaines – Façonner un nouveau récit sur les droits de la santé sexuelle et reproductive (DSSR) pour le continent africain grâce à la technologie», s’est tenu récemment au Cap, en Afrique du Sud, un panel d’activistes, d’influenceurs et d’experts en technologie dans le but d’explorer de nouvelles stratégies permettant aux économies numériques et à la technologie de transformer les récits DSSR en Afrique, en particulier pour les adolescentes et les jeunes femmes.
Le 25 octobre 2024, au Cap, en Afrique du Sud, un panel d’activistes, d’influenceurs et d’experts en technologie s’est réuni afin d’explorer comment les économies numériques et la technologie transforment les récits sur les droits de la santé sexuelle et reproductive (DSSR) en Afrique, en particulier pour les adolescentes et les jeunes femmes. Lors de la session « Voix africaines : Façonner un nouveau récit DSSR par la technologie » au Forum de l’Initiative de recherche sur les violences sexuelles (SVRI) au Cap, la session a encouragé une interaction dynamique entre les panélistes et les participants, qui ont collaboré pour examiner comment la technologie peut être exploitée stratégiquement pour lever les barrières persistantes à l’accès aux DSSR pour les jeunes.
L’événement parallèle, organisé par Brands on a Mission (BoaM) dans le cadre de son initiative Voix africaines, a mis en lumière le potentiel immense des jeunes Africains. Vu que 77% de la population africaine âgée de moins de 35 ans, les jeunes du continent constituent une force puissante de changement, positionnée de manière unique pour transformer les DSSR. La session a souligné comment leur influence, couplée à l’ampleur des technologies numériques, crée des opportunités sans précédent pour lever les obstacles de longue date aux DSSR. Loin d’être de simples récepteurs, les jeunes d’aujourd’hui se posent en consommateurs avertis des services DSSR, exigeant des solutions adaptées à leurs préférences, expériences et réalités. En exploitant ces technologies, les jeunes stimulent des discussions profondément pertinentes pour leur vie, façonnant et influençant activement les récits de santé publique, aidant à démanteler les stigmas culturels et élargissant l’accès à des services DSSR essentiels à travers le continent.
La professeure Myriam Sidibe, Fondatrice et directrice de Brands on a Mission, a insisté sur la nécessité d’impliquer les jeunes Africains dans la création des solutions DSSR. «Les voix que nous avons entendues aujourd’hui sont celles que nous devons continuer d’écouter chez nous, dans nos communautés et en ligne. Les jeunes sont des experts en communication qui façonnent nos histoires et l’avenir de l’Afrique. Nous devons les rencontrer là où ils sont et soutenir leur potentiel. Aujourd’hui, on a ressenti tant d’espoir et d’enthousiasme quant aux innovations et à l’impact que les technologies émergentes peuvent apporter aux DSSR et aux violences basées sur le genre, sur le continent africain.»
Angella Summer Namubiru, une personnalité des médias Ougandaise et créatrice de contenu comptant plus de six millions d’abonnés sur TikTok, a souligné le rôle crucial des réseaux sociaux pour amplifier le plaidoyer DSSR mené par les jeunes. «La technologie donne aux jeunes la possibilité de partager leurs histoires, d’apprendre sur la santé sexuelle et reproductive, et de créer des moyens de gagner de l’argent. Quand les jeunes ont ces opportunités, ils peuvent faire de meilleurs choix pour leur vie et leur santé sans être contraints dans des situations non désirées», a-t-elle accentué.
Fatima Carvalho, co-fondatrice du Mouvement écoféministe de Cabo Verde, a souligné la nécessité d’intégrer les pratiques traditionnelles aux avancées technologiques pour rendre les interventions DSSR plus efficaces : «Je crois que les interventions DSSR les plus efficaces se trouvent à l’intersection de la tradition et de l’innovation. En combinant la sagesse de nos ancêtres avec la technologie moderne, nous pouvons créer des solutions holistiques, à la fois culturellement pertinentes et visionnaires, garantissant que personne ne soit laissé pour compte dans la lutte pour les droits reproductifs et l’égalité des genres.»
La Dr Mercy Nhamo-Murire, Chief Impact Officer adjointe chez Tiko, a souligné le rôle essentiel de la technologie dans la levée des barrières sociales et financières à l’accès aux soins, en donnant aux filles les moyens de devenir des agents de leur santé sexuelle et reproductive. «Les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique subsaharienne sont confrontées à la triple menace interconnectée de la grossesse adolescente, des infections par le VIH et la violence sexuelle. La technologie et les données en temps réel s’avèrent puissamment efficaces pour débloquer des solutions communautaires centrées sur les filles afin de lutter contre cette menace, permettant aux filles d’accéder à des services de santé intégrés, sûrs et sans stigmatisation, qui fonctionnent de manière holistique dans des contextes locaux sensibles pour répondre à leurs besoins évolutifs.»
Kris Lemon, Senior Monitoring Evaluation Research and Learning Associate chez Reach Digital Health, en parlant de la nécessité de rendre ces technologies accessibles aux communautés marginalisées a constaté : «Là où les technologies sont développées pour faciliter les objectifs des personnes, les preuves montrent de plus en plus que les technologies numériques offrent des avantages particuliers aux jeunes dans la poursuite de leurs objectifs de santé sexuelle et reproductive. Les plateformes mobiles permettent aux utilisateurs d’accéder à un monde de contenu éducatif, motivant et de soutien, à faible coût et de manière anonyme. En plus, l’IA améliore la correspondance entre le contenu et les besoins individuels des utilisateurs.»
Ndiilokelwa Nthengwe, directrice exécutive de la coalition Voices for Choices and Rights, a clôturé en soulignant l’importance d’une diversité de leadership dans la structuration de l’avenir des DSSR. Elle a déclaré : «L’avenir de la technologie évolue beaucoup plus rapidement que la représentation d’un leadership responsable. Nous, femmes africaines dans toute notre diversité, devons rester conscientes de cette réalité en prenant des positions d’influence et de leadership.»
Cette session, partie intégrante de l’agenda plus large du Forum SVRI, visait à renforcer les partenariats et à favoriser de nouvelles collaborations entre les influenceurs africains, les organisations de la société civile et les ONG axées sur la technologie. Elle a appelé à la création d’espaces numériques sûrs et sans stigmatisation où les jeunes peuvent accéder et modeler un contenu DSSR pertinent.
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