Au Gabon, le Parti pour le changement (PLC) a fait sa rentrée politique sous le thème «Le patriotisme au service d’un Gabon de progrès». Thème par lequel, les responsables de cette écurie de l’opposition sous le pouvoir déchu, a appelé les citoyens gabonais à prendre part au référendum qu’elle conçoit comme une opportunité unique de repenser les fondements du Gabon. Ce qui impliquerait de combattre l’esprit de l’ex-parti au pouvoir qui s’est prononcé en faveur du «OUI».

Anges Kevin Nzigou s’exprimant, le 3 novembre 2024. © GabonReview

 

«Le 30 août 2023 a marqué un changement. Aujourd’hui, nous ne sommes plus seulement des combattants, nous avons le devoir de devenir des constructeurs de la nation, en présentant une offre politique d’avenir. C’est une tâche bien plus grande et bien plus lourde», a déclaré le 3 novembre, Anges Kevin Nzigou le secrétaire exécutif du Parti pour le changement (PLC). Avec le directoire de sa formation politique ainsi que les militants et d’autres personnalités, ils se réunissaient le 3 novembre pour la rentrée politique du PLC sous le thème «Le patriotisme au service d’un Gabon de progrès».

À bas l’esprit du PDG !

Eric Moussavou s’exprimant, le 3 novembre puis posant avec ses frères d’armes. © GabonReview/D.R.

Une rentrée mise à profit pour évoquer la question du référendum constitutionnel que le PLC présente comme une opportunité unique de repenser les fondements du Gabon, d’ancrer de nouvelles valeurs et de poser les bases d’un Gabon plus juste et plus démocratique. «L’heure est venue de regarder le référendum qui s’approche non plus avec l’œil du militant enragé, mais avec celui du patriote engagé», a déclaré Anges Kevin Nzigou. «Nous devons évaluer cette nouvelle constitution et reconnaître ce qu’elle a de bon pour notre peuple», a-t-il ajouté. Soulignant que si le PLC avait rédigé cette constitution, elle aurait sans doute été différente, il a estimé qu’il serait injuste de considérer le CTR avec le même regard porté sur le système Bongo-PDG.

Pour le PLC qui entend bien porter des critiques constructives pour un avenir plus juste et équitable pour tous, et pour soutenir la Transition qui doit mener le Gabon vers un véritable changement, il reste un autre défi : «celui de combattre l’esprit du PDG, qui a infecté notre administration, notre société, et même nos esprits». «Il est essentiel de réagir face à la situation actuelle pour ne pas laisser les opportunistes prendre le dessus. Nous devons proposer une nouvelle vision, avec des actions concrètes et visibles», a déclaré Éric Moussavou Tchison, le secrétaire général du PLC soulignant que le PDG et le bongoïsme ont installé un climat de médiocrité en favorisant l’émergence d’intérêts étrangers au détriment de l’élite nationale.

Poser les bases d’une action politique efficace et déterminée

Une partie de l’assistance. © D.R.

«Les responsables du PDG, après avoir soutenu les Bongo, tentent aujourd’hui de se redonner une légitimité, mais leur passé de trahison et de complicité avec les abus ne peut être ignoré», a-t-il lâché. «Et si certains du PDG appellent à voter oui pour cette constitution, qu’ils sachent que notre oui n’est pas le leur», a renchéri Anges Kevin Nzigou attribuant à l’ex-parti au pouvoir, un «oui, opportuniste, égoïste et motivé par l’instrumentalisation du peuple». Un «OUI» qui n’aurait en outre, rien de commun avec l’engagement du PLC pour la dignité des Gabonais et l’avenir du pays. «Ce sont les mêmes qui, jusqu’au 29 août, vénéraient Ali Bongo comme un dieu et servaient ses intérêts contre le peuple», a-t-il rappelé.

Pour que cette constitution réussisse, a-t-il estimé, il faudra donc une classe politique rénovée, un fonctionnariat renouvelé, et une vision claire du Gabon que le PLC veut construire. Ce parti promet de dévoiler dans les prochaines semaines son programme d’activités pensé pour structurer cette vision collective et poser les bases d’une action politique efficace et déterminée. «Le temps du combat n’est pas terminé, mais il s’est transformé. Aujourd’hui, notre militantisme doit être celui d’une lutte constructive, pour former, pour bâtir, pour éclairer», a déclaré Anges Kevin Nzigou qui a invité les siens à avancer avec détermination vers cette nouvelle étape. «Et souvenons-nous de ces mots de Victor Hugo: «Rien n’est plus fort qu’une idée dont le temps est venu. L’idée d’un Gabon juste, prospère et libre est là, et elle est plus forte que jamais», dit-il.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Rembourakinda dit :

    Étant sympathisant du PLC, Je ne suis pas d’accord avec ce positionnement. Maintenant le parti fait la différence entre le projet constitutionnel et le candidat à la présidentielle. Pour moi Oligui ne peut pas être candidat à la prochaine présidentielle, car il a été aux manettes pendant la transition. Je vois venir l’arnaque. Tous les gabonais souffrent de Bongopathologie, ils vénèrent les tocards. Dans l’histoire du Gabon ce sont eux qui ont toujours réussi à museler les cadors. Jean-Hilaire Aubame était loin devant Omar Bongo. Pour mener à bien la direction du pays, il faut maintenant quelqu’un de compétent. Moi je vais voter non, car je sais que la prochaine étape Oligui sortira de son trou. Si vous votez oui, il faudra rejeter la prochaine candidature de Oligui.

  2. Mike dit :

    Le PLC aurait davantage gagné en stature et crédibilité s’il avait en amont pris la peine d’éclairer le peuple sur les questionnements que soulève ce projet de constitution: type de régime politique ? Concentration excessive des pouvoirs entre les mains d’un seul individu? La non garantie de la séparation des pouvoirs ? Au lieu d’inviter à voter pour Oui! En quoi cette nouvelle Constitution garantie_t elle l’avenir plus démocratique et bonne gouvernance de notre pays?

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