L’affaire Sylvia et Noureddin Bongo désormais à la Commission africaine des droits de l’homme
Un peu plus d’un mois après leur sortie pour dénoncer les traitements dont font l’objet leurs clients, les avocats de Sylvia Bongo Ondimba et de Noureddin Bongo Valentin, sont revenus, le 29 octobre, sur la situation de ces membres de la famille de l’ex-président gabonais. Face à l’inertie dans ce dossier, ont-ils fait savoir, ils ont décidé de porter l’affaire devant la Commission africaine des droits de l’homme. «Au Gabon, les lignes n’ont pas bougé. Raison pour laquelle nous avons saisi la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples», a déclaré Me Gisèle Eyué Bekalé.
Depuis la première sortie de leurs avocats, le 19 septembre dernier, pour interpeller les nouvelles autorités du Gabon sur la situation de l’ex-première dame, Sylvia Bongo Ondimba et de son fils, Noureddin Bongo Valentin, les choses semblent n’avoir pas avancé. Le collège d’avocats s’est de nouveau exprimé, le 29 octobre, annonçant avoir saisi la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Objectif : protester contre les violations des droits de leurs clients et demander leur libération, puisque le Gabon est signataire de la Convention africaine des droits de l’homme et des peuples et d’autant plus que «l’instruction judiciaire ne connait pas d’évolution» et le dossier, piloté, selon les avocats, par les pouvoirs publics.
Les quatre avocats des membres de la famille d’Ali Bongo : Maîtres Célestin Mba Ondo, Charles Anicet Poaty-Amar, Jean-Paul Moumbembe et Gisèle Eyué Bekalé ont voulu, une nouvelle fois, tirer la sonnette d’alarme sur les violations des droits que subiraient leurs clients en prison. Et face à l’inaction pour faire manifester la justice et la vérité, ils se sont retournés vers une juridiction internationale. «Nous constatons que les grandes lignes n’ont pas bougé. C’est la raison pour laquelle, nous avons saisi la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples», a indiqué Me Eyué Bekalé.
Le collectif des avocats de Sylvia Bongo Ondimba et de Noureddin Bongo Valentin indique avoir saisir cette Commission «pour se faire entendre puisque le Gabon est signataire de la Convention africaine des droits de l’homme et des peuples». Pour eux et en respect des Conventions internationales ratifiées par le Gabon, il est question d’interpeller «sur les conditions inhumaines et dégradantes de madame Sylvia Bongo et de Noureddin Bongo» détenus depuis plus d’un an à la Maison d’arrêt de Libreville.
Ils annoncent, en cela, que l’examen de la procédure est déjà en cours d’instruction, en Gambie, devant cette Commission. Au-delà de cette procédure à Banjul, ces Conseils souhaitent plus particulièrement interpeller les pouvoirs publics. Il s’agit d’«exprimer notre profonde préoccupation au sujet du maintien illégal en détention de madame Sylvia Bongo et de son fil Noureddin Bongo», a dit l’avocate, relevant que quoi qu’on puisse reprocher à l’ex-première dame, «il ne faut jamais oublier l’honneur à donner à une dame».
Ce qui lui fait rappeler que depuis 2009, l’ex-première dame à œuvre en faveur des Gabonaises et Gabonais, les plus démunis. Les avocats s’appuient sur son engagement social en faveur des veuves et des orphelins lui ayant valu la reconnaissance internationale de l’Assemblée générale des Nations Unies, en 2010, avec l’institution de la journée internationale des veuves. Ils invoquent également son engagement contre la pandémie du VIH/Sida, ainsi que la stratégie d’investissement humain et la politique d’aide sociale au Gabon. Ils n’omettent pas l’érection de l’École internationale Ruban vert, l’engagement de Sylvia Bongo contre les violences faites aux femmes, de même que la création de la fondation éponyme. «Ce sont les faits», a insisté Me Eyué Békalé.
«Que reproche-t-on à cette dame rigoureuse qui a travaillé, le clair de son temps, dans le privé avec rigueur et abnégation? Est-ce un crime d’être l’épouse d’un chef d’État nommé Bongo ?», ont interrogé les avocats, suggérant que «dans ces conditions, que toutes les personnes qui ont fréquenté les Bongo et qui ont bénéficié de leurs largesses soient mises aux arrêts».
C’est en cela qu’ils exhortent les pouvoirs publics d’«accorder le respect des droits humains» à Sylvia Bongo et à Noureddin Bongo et surtout de «leur rendre leur liberté confisquée depuis le 30 août 2023». Ils expliquent dans ce sens que «ce sont les militaires qui sont allés les chercher pour les mettre en prison». «Il ne s’agit pas d’une procédure normale», ont fustigé les avocats, soulignant qu’il n’«y a aucune preuve des faits qui sont retenus et encore moins une justification que la raison humaine recommande pour qu’ils soient privés de leur liberté d’aller et venir». «Ce n’est ni l’avocat ni le juge qui pourra ordonner la liberté de Sylvia Bongo ou de Noureddin, mais la politique», a fait remarquer l’avocate.
1 Commentaire
Elle n’a pas que travaillé dans le privé et été épouse de chef d’état. Elle a créé une association que recevait chaque année 2 milliards du contribuable gabonais. C’est énorme pour un pays qui n’a que 3000 milliards de budget annuel et qui a de nombreux problèmes primaires à régler. Dans son rôle, on l’a aussi vu avoir le courage de réunir le gouvernement de la république, les images d’archives, comme si elle était devenu le présidente de la république. Les gabonais avaient crié au scandale parce que voir le gouvernement de Bilie Bi Nze reuni autour de Sylvia, c’est un mépris pour la république pour laquelle sa rigueur a consisté à profiter de son statut d’épouse d’Ali Bongo. La depenelasition c’est son œuvre, Ali était absent 5 ans.