Canal engorgé de Nzeng-Ayong : Conduril au chevet de son infrastructure malade
Livré en 2021 et réceptionné par l’État gabonais, le canal de Nzeng-Ayong subit depuis lors les affres de dame nature et l’incivisme de la population. Faute d’entretien, la structure conçue pour s’auto-curer et ne s’inonder qu’une fois tous les 20 ans, est débordée quasiment toutes les semaines, à l’issue de chaque grande averse. Depuis plus d’une semaine cependant, les choses semblent bouger : les détritus de toutes sortes et autres dépôts boueux sont méticuleusement retirés. Une action citoyenne de la société Conduril, bâtisseuse de cette infrastructure.
Conçu pour s’inonder une fois tous les 20 ans en cas de non-entretien, le chenal de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville, est débordé à chaque averse de forte intensité. Les 1700 mètres restant n’étant pas achevés pour permettre l’écoulement efficace des eaux, celles-ci stagnent, débordent, inondent les environs et y déposent toutes sortes de déchets. Une situation aggravée par l’incivisme des populations qui en ont fait leur dépotoir. Toutes choses qui rendent ce bassin versant plus qu’insalubre, le transformant en repère des larves de moustiques et d’autres bestioles. Au regard de la situation et soucieuse de la santé de la population environnante, la société Conduril, qui a construit le canal, s’est résolue de le curer et de lui redonner son lustre. L’initiative entend rendre l’infrastructure salubre et surtout préserver les populations des nombreuses pathologies peuvant en découler.
Depuis quelques jours en effet, Conduril a mobilisé, à ses frais, son personnel, ses tractopelles et camions pour curer le plus grand canal de la capitale gabonaise. L’ouvrage n’ayant pas subi de réelles cures de jouvence depuis de longs mois voire des années, les dépôts de toutes qualités s’y sont stockés (vieux pneus, matelas, congélateurs, vélos, rebus ferreux…), l’herbe sauvage et haute y a poussé, obstruant le passage d’eau à plusieurs endroits de l’ouvrage. En tant qu’entreprise citoyenne, Conduril a donc décidé de mettre la main à la pâte. «On a vu des engins arriver depuis quelques jours et on pensait que c’était des associations. Mais non, c’est l’entreprise qui construit le canal. Ils sont venus à notre secours parce que le canal était déjà trop sale, obstrué de partout et déversait les eaux sales sur nous», fait savoir une riveraine.
Les tractopelles ont débuté par le raclage et l’entassement de la terre boueuse et des déchets de tous calibres jetés par les populations inciviques. Les stocks récupérés seront, selon les techniciens interrogés sur les lieux, déversés loin de la canalisation. Dans le même temps, sur le flan du bassin versant, d’autres engins s’attèlent à nettoyer les drains d’eau naturels obstrués par les dépôts d’ordures sauvages.
«Sincèrement, on tire notre chapeau à la société qui travaille là. On a vu des gens venir et nous dire qu’ils sont une association venant curer le canal. Sauf que c’était de la poudre aux yeux. Ils sont allés vers l’ancien feu-rouge de Nzeng-Ayong où c’était quasiment propre et on fait leur cinéma avant de repartir», a raillé un autre riverain du drain.
Pour lui, «cette association, conduite par certains membres de l’ancien régime, a voulu surfer sur la vague pour se positionner en attendant le prochain référendum, les scrutins à venir, voire les nominations». «C’était de la poudre aux yeux. Le vrai travail était ici, là où la terre remplie déjà le chenal», a-t-il déclaré, hilare. Toute chose jetant l’anathème sur la kyrielle d’associations spontanées créées à des buts non-avoués depuis l’avènement de la Transition.
Toujours est-il que sur le canal, c’est Conduril, avec ses engins, son personnel et ses moyens, qui fait le travail. «C’est un travail de titan à faire sur cette structure. Les engins entassent d’abord la terre mélangée aux déchets sur un côté pour libérer un côté du canal. Ça va déjà permettre un meilleur écoulement des eaux. Ensuite, ce mélange sera retiré et emmené par nos camions très loin d’ici afin de libérer définitivement l’ouvrage», a expliqué un technicien de l’entreprise, rencontré fortuitement sur le terrain.
Le canal de Nzeng-Ayong est conçu pour s’auto-curer. Malheureusement, a laissé entendre une source proche du dossier, «les 1700m restant à réaliser plombent son efficacité». «Tant que ce petit segment qui reste ne sera pas construit, il y aura toujours des dépôts en aval entre la Nouvelle-Cité et le Gaboprix de Nzeng-Ayong» et le canal ne remplira jamais la fonction pour laquelle il a été construit, a indiqué cette source.
En attendant, sur le terrain, Conduril marque sa qualité d’entreprise citoyenne, mettant ainsi en avant sa Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) pour épargner les populations environnantes de l’insalubrité créée dans le chenal.
1 Commentaire
Ces travaux font partie d’un marché signé entre l’entreprise Conduril et le Ministère des TP, ce n’est donc pas de gratuitement qu’ils sont réalisés. Essayez souvent d’avoir la bonne information.