Évacué en urgence mi-juin dernier pour suivre des soins en France après une rechute, Brice Laccruche Alihanga (BLA) est de retour à Libreville où certains s’attendaient à ne plus le revoir de sitôt et surtout visiblement requinqué. L’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo nourrirait-il quelque ambition ? Que cache ce retour à quelques semaines du référendum au Gabon ? Compte-t-il se lancer en politique ? Ce come-back que certains jugent précipité questionne à plus d’un titre.

Evacué d’urgence en France en juin 2024, Brice Laccruche Alihanga est de retour à Libreville. © D.R.

 

Il avait quitté le Gabon, le 15 juin 2024, dans un piteux état, évacué d’urgence en France pour y subir plusieurs opérations. Brice Laccruche Alihanga est de retour à Libreville, selon une information confirmée par son entourage ce vendredi 25 octobre. La veille, l’intéressé avait lui-même posté deux photos sur sa page Facebook qu’il avait accompagnées d’un texte pour le moins énigmatique. «L’avenir réserve encore des mystères… l’histoire continue !» peut-on en effet lire en toute fin de son post de remerciement adressé à ses soutiens. Qu’est-ce à dire ?

Ayant visiblement repris des couleurs, «BLA» aurait-il l’intention de revenir sur la scène médiatique, comme pour soigner son image auprès du public, lui qui continue de nier toutes les accusations de malversations financières portées à son encontre et pour lesquelles il a été condamné en mai dernier ? Pour ceux qui ne s’attendaient pas à le revoir de sitôt à Libreville, d’autant plus que ses avocats avaient estimé son séjour médical marseillais à une année au moins, le retour de l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo cache forcément quelque chose. Ce «quelque chose» aurait-il un lien avec le référendum constitutionnel prévu le 16 novembre prochain ? Brice Laccruche Alihanga prendra-t-il part à la campagne électorale qui s’ouvre dans 12 jours ? Si oui, appellera-t-il à voter pour le ‘Oui’ ou pour le ‘Non’? Ça reste à voir.

À défaut, d’autres soupçonnent l’ancien président et fondateur de l’Association des jeunes émergents et volontaires (Ajev) de vouloir relancer la plateforme, ou du moins, d’en créer une autre en soutien à son bienfaiteur, le président de la transition. «BLA» pourrait en effet être revenu au Gabon dans le but de rendre la pareille à Brice Clotaire Oligui Nguema qui l’a sorti de prison et a permis son évacuation sanitaire en France. Il pourrait ainsi jouer un rôle important pour l’élection du général-président dont la candidature à la présidentielle à venir ne fait plus aucun doute.

Enfin, l’ancien représentant d’Ali Bongo au sein du Parti démocratique gabonais (PDG) a-t-il pour projet de créer sa propre formation politique, profitant du capital sympathie qu’il a amassé ces derniers mois ? L’avenir nous le dira. Pour l’heure, il dit continuer de se battre contre son cancer colorectal découvert alors qu’il était en détention à la prison centrale de Libreville. Une maladie que ses avocats attribuent aux rudes conditions auxquelles il a été soumis dans cet établissement carcéral.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. ACTU dit :

    La place de ce Monsieur est a la prison.

    Pourquoi faire d eloges pour quelqu un qui a fait des faux et en a fait usage?

  2. Gayo dit :

    Alihanga est profondément lié au Gabon, au point où son attachement pourrait être qualifié de maladif et obsessionnel. Pour ma part, je ne suis pas surpris de le voir revenir. Tous ses actes révèlent un amour inconditionnel pour ce pays. D’ailleurs, pourquoi un Français, qui a fait ses études secondaires en France, aurait-il choisi de poursuivre ses études supérieures à l’université du Gabon ? Dès son jeune âge, il a même renié son père biologique pour s’inventer une ascendance gabonaise, allant jusqu’à déclarer publiquement qu’il est métis de père gabonais.

    Il est possible qu’Alihanga souffre de mythomanie, voire d’une autre pathologie psychiatrique. Personnellement, je considère que ceux qui ont passé la majeure partie de leur vie au Gabon, depuis l’enfance, qu’ils y soient nés ou non, sont avant tout Gabonais. On ne peut pas les forcer à vivre ailleurs sous prétexte qu’ils détiennent une autre nationalité.

    Le cas Alihanga représente un véritable problème pour le Gabon. J’espère que le pays est désormais dirigé par de véritables nationalistes, capables de protéger notre souveraineté avec intelligence et de mettre fin à la médiocrité, à la naïveté, à l’opportunisme, à l’aveuglement et à l’arrogance qui ont caractérisé la gouvernance passée. Ces failles ont permis à une personne comme Alihanga, avec un mensonge grotesque sur son identité, de s’approcher du pouvoir suprême.

    Il est regrettable qu’un tel scandale soit traité avec autant de légèreté. J’espere que le code de nationalité durcira les sanctions contre l’acte posé par Alihanga pour tromper sur son identité jusqu’à vouloir accéder au sommet de l’état en violation de la loi. Alain Claude Bilie Bi Nze, qui a déroulé le tapis rouge à cette usurpation, ose même saboter les mesures de protection contre les risques d’infiltration par des binationaux. Alihanga doit rester dans le pays, mais il faut le surveiller étroitement et l’empêcher de nuire. Si des crimes lui sont reprochés et qu’il est en bonne santé, sa place est en prison. Mentir sur son affiliation pour accéder à des postes tels que directeur de cabinet du président de la République devrait être considéré comme une trahison, passible de la réclusion à perpétuité. Si des pays comme les États-Unis et la Russie sont vulnérables à l’infiltration par les binationaux, imaginez les risques pour un petit pays comme le Gabon.

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