Sous le thème «Le gaz naturel comme clé d’industrialisation, l’accélération économique en Afrique centrale», la 4e édition du Central Africa Business & Energy Forum (CABEF) s’est ouverte ce mercredi 23 octobre à Libreville. La rencontre, qui vise la réduction de la pauvreté énergétique en Afrique, cristallise les attentions autour de la solution envisagée pour y parvenir : la construction du Central african pipeline system (CAPS), un projet intégrateur conçu pour l’Afrique centrale.

Photo de famille des officiels à l’issue de la cérémonie d’ouverture. © D.R.

 

Les acteurs clés du secteur énergétique en Afrique centrale sont depuis ce mercredi 23 octobre, réunis à Libreville pour discuter du développement du gaz naturel et des infrastructures énergétiques. Des enjeux cruciaux abordés dans le la 4e édition du Central Africa Business & Energy Forum (CABEF) qui jusqu’au 25 octobre, se tiendra sous le thème «Le gaz naturel comme clé d’industrialisation, l’accélération économique en Afrique centrale». Nathalie Lum, la présidente du CABEF y voit «un cri de ralliement pour la transformation» et la réalisation du rêve d’une Afrique centrale où les lumières ne s’éteignent jamais et où les usines bourdonnent de productivité.

Une opportunité unique de transformation

Cette sous-région, a rappelé Marcel Abeke, le ministre gabonais du Pétrole et du gaz, dispose de vastes réserves de gaz naturel encore inexploitées. «Ces ressources constituent pour notre région, une opportunité unique de transformation, d’industrialisation et de prospérité», a-t-il commenté relevant que selon l’Agence internationale de l’énergie, le continent pourrait exporter jusqu’à 30 milliards de mètres cube de gaz par an d’ici 20230. Une perspective qui pourrait générer des revenus significatifs et aider à la diversification des économies. «Nos réserves de gaz naturel ne sont pas de simples ressources», a soutenu Nathalie Lum rappelant que ce rassemblement vise la réduction de la pauvreté énergétique en Afrique centrale.

Pour y arriver, un projet intégrateur a été pensé : le Central african pipeline system (CAPS). «Le CAPS n’est pas qu’un projet d’infrastructure. C’est un symbole de notre unité, de notre ambition, de notre marge imparable vers un avenir plus radieux», a déclaré Nathalie Lum. Le CAPS qui devrait permettre de faire face à la crise énergétique en Afrique centrale est un projet ambitieux de transport, de distribution et de stockage de produits pétroliers et gaz naturel pour produire de l’électricité. Pensé pour la sous-région Afrique centrale (Cemac), il devrait s’étendre à la CEEAC et a été inspiré de certains modèles de pipeline aussi bien en Afrique qu’en Europe.

Quid du CAPS ?

Marcel Abéké s’exprimant le 23 octobre 2024 et une vue de l’assistance. © GabonReview/D.R.

Selon les premières estimations, ce projet coûtera environ 10 milliards de dollars et pourrait être mis en service d’ici 5 ans (2030). Le pipeline devrait alimenter des raffineries de pétrole qui enverront leurs productions vers des lieux de stockage pour la distribution dans la sous-région. De même, le gaz produit localement devrait alimenter des industries de stockage LNG qui alimenteront des centrales thermiques pour produire l’électricité. Le CAPS devrait stimuler l’industrie minière de la sous-région, réduire les coûts de l’énergie avec à la clé la production d’une énergie propre, stimuler l’agriculture avec à la clé la production d’engrais.

Dans un premier temps, le CAPS partira de Pointe-Noire (Congo) à Libreville (Gabon), traversera Bata (Guinée équatoriale), pour atteindre Kribi (Cameroun). De même, il pourrait avoir un pipeline qui partirait de Malabo (Guinée équatoriale) pour Kribi qui sera «le hub pour transporter cette énergie à Bangui en (RCA) et au Tchad». Les études APS sont terminées et validées par le PREF-Cemac, l’organe de la sous-région chargé de la maturation des projets intégrateurs. En phase d’avant-projet détaillé, les parties prenantes espèrent commencer en mars 2025 les études détaillées pour atteindre l’objectif de 2030.

Notamment, avoir les premiers litres de pétrole qui traverseront la sous-région et les premiers kW d’énergie qui seront produits par les centrales thermiques. Dans un second temps, le CAPS partira de Pointe-Noire pour rallier Luanda (Angola), arrivera à Kisangani (RDC), attaquera le Burundi puis Kigali (Rwanda). Cette phase 2 pourrait s’achever en 2032 si les moyens sont mis en place. «Ce projet traduira notre détermination à travailleur ensemble, à partager nos ressources. Si nous parvenons à son heureux achèvement, nous aurons mis en place un moyen fiable de transport de ressources gazières à travers nos frontières, améliorer l’accès à l’énergie», a déclaré Marcel Abéké.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire