Le QG : Bertrand Zibi lance sa formation politique et défie le PDG

Une nouvelle formation politique voit le jour au Gabon. Bertrand Zibi Abeghe, ancien député du PDG, a annoncé le week-end dernier la création du «Quartier Général» (QG). Une formation qui se veut radicalement différente de son ancien parti qu’il accuse de tous les maux du pays. Pour marquer sa différence, le QG compte recruter ses futurs élus parmi «le peuple opprimé» et vise déjà l’adhésion de 20.000 militants.

Bertrand Zibi à Oligui Nguema, le 19 octobre 2024 à Libreville, au sujet du PDG : «Vous nous avez libérés d’Ali Bongo, de son pouvoir et du PDG, parce que ce parti est un monstre. Il n’a aucun amour pour ce pays, encore moins pour les Gabonais.» © GabonReview

L’ancien député du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et ancien prisonnier politique des plus maltraités sous le régime d’Ali Bongo franchit un nouveau pas dans sa carrière politique. Lors d’une sortie médiatique le week-end dernier, Bertrand Zibi Abeghe a annoncé la création d’une nouvelle structure politique baptisée «Le Quartier Général» (QG). Son initiative s’inscrit dans la dynamique du changement politique survenu au Gabon depuis le 30 août 2023, et vise à proposer une alternative à l’ancien parti au pouvoir, qu’il accuse d’être responsable de tous les maux du pays.

Une rupture fracassante avec l’ancien parti au pouvoir

Ancien député PDG de Bolossoville-Minvoul dans la province du Woleu-Ntem, Bertrand Zibi n’a pas mâché ses mots lors de son intervention publique le samedi 19 octobre 2024 à Libreville. Dans un discours virulent contre son ancienne formation politique, il a fermement rejeté le soutien affiché par le PDG au président de la transition, Oligui Nguema, concernant le prochain référendum.

«Nous n’avons pas besoin du Oui du PDG. Nous même nous pouvons voter Oui», a-t-il déclaré, avant d’adresser une mise en garde directe au président de la transition : «Vous nous avez libérés d’Ali Bongo, de son pouvoir et du PDG, parce que ce parti est un monstre. Il n’a aucun amour pour ce pays, encore moins pour les Gabonais. Ces gens ne vont jamais vous aimer, parce que vous leur avez retiré le bifteck de la bouche.»

Le fondateur du QG a poursuivi sa charge contre le PDG avec des propos sans équivoque : «Ils présentent des masques d’anges, mais ce sont des monstres. Le peuple a totalement vomi cette formation politique. Petit frère, pourquoi tu t’encombres de ces gens ?»

Zibi Abeghe, qui rappelle qu’il était autrefois considéré comme un simple faire-valoir au sein du PDG, salue désormais le changement de cap : «Mais vous avez été waz [intelligent ou rusé dans le langage populaire gabonais – ndlr], parce que vous êtes pour la vérité.»

Le QG, une nouvelle force politique en gestation

La nouvelle formation politique se veut résolument ancrée dans les aspirations populaires. Le QG ambitionne de présenter des candidats aux élections nationales, municipales et départementales, avec une particularité : ils seront issus des rangs du «peuple opprimé» par l’ancien parti au pouvoir.

Si le parti n’a pas encore désigné son président ni finalisé ses instances dirigeantes, Bertrand Zibi a déjà fixé des objectifs ambitieux en termes d’adhésions : «Pour constituer notre dossier, il faut 18.000 adhérents, mais lorsqu’on nous le ferons nous devons au moins avoir 20.000 adhésions.»

À travers cette initiative, Zibi Abeghe entend manifestement capitaliser sur le changement politique intervenu le 30 août 2023 pour proposer une alternative au PDG. Son message au président de la transition est clair : il existe d’autres interlocuteurs politiques que les cadres de l’ancien parti au pouvoir pour construire l’avenir du Gabon.