Qui est apte à bénéficier de la carte professionnelle de conducteur de taxi ? C’est à cette question que le ministère des Transports et de la Marine marchande tente de répondre depuis le 19 octobre. Durant 48 heures, ce département a organisé des tests d’aptitude à cette profession auxquels ont participé plusieurs acteurs de ce secteur. L’examen permet de restaurer, réguler, de formaliser et surtout de valoriser la profession.

Des conducteurs de taxis passant le test d’aptitude professionnelle, le 19 octobre 2024, à Libreville. © AGP

 

Au Gabon, la restauration annoncée par les autorités de la Transition depuis leur prise de pouvoir, en août 2023, touche tous les secteurs d’activités. Alors que près de 500 taxis ont été distribués aux jeunes gabonais afin de les impliquer dans cette activité, le département en charge des Transports veut davantage organiser et avoir une visibilité concernant les conducteurs. Mieux, il veut réguler, formaliser et valoriser le secteur taxi, en mettant en place des conditions d’accès à ce métier longtemps resté une activité spontanée. Du 19 au 20 octobre, il a organisé un test d’aptitude professionnelle pour mieux valider les capacités de ces chauffeurs.

À l’école publique Martine Oulabou, centre unique de ce concours, ceux qui se sont au préalable inscrits se sont retrouvés pour passer l’examen. Les épreuves retenues ont porté sur le Code de la route, la connaissance de la ville, la mécanique du véhicule, le comportement du conducteur vis-à-vis du passager, la sécurisation du passager, la durée du temps de travail, la tenue vestimentaire du conducteur, la connaissance de la langue française et la dictée écrite. Chaque épreuve ayant un but spécifique visant à déterminer le degré de connaissances des uns et des autres.

Une initiative dont l’issue conditionne l’exercice de la profession de transporteur par l’obtention de la carte professionnelle de conducteur de taxi, document unique, justifiant la légitimité de l’exercice en République gabonaise. Il permettra ainsi de mieux structurer ce domaine qui regorge d’amateurs, sinon de personnes mal préparées.

Pour le président du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Syltteg), cette initiative est louable et répond aux résolutions du Dialogue national inclusif (DNI). «En plus de la nationalisation qui avait été demandée, l’une des résolutions était la professionnalisation de l’activité de transporteur. C’est-à-dire que désormais, cela va être une activité normée, régulée par les textes, notamment le décret 0095», a déclaré Jean Robert Megne.

L’examen sera également organisé dans l’ensemble des villes du Gabon. Si les inscriptions pour les prochains tests se feront dès le 28 octobre prochain, le ministre des Transports précise que «l’obtention de la carte professionnelle s’applique à l’ensemble des conducteurs de taxis».

À ce titre, a-t-il indiqué, «le délai transitoire concernant le respect des dispositions de la réglementation en vigueur est fixé au 31 janvier 2025». «Passer ce délai, des instructions seront données aux agents des forces de l’ordre et de sécurité, ainsi qu’à ceux de la brigade de contrôle routier du ministère des Transports pour procéder à des contrôles de conformité», a prescrit Loïc Ndinga Moudouma.

Le secteur du transport en commun, au Gabon, est principalement aux mains des ressortissants des pays étrangers. Certains ne savent pas lire et s’expriment dans une langue approximative. Pire, d’autres ignorent tout du Code de la route du fait de l’apprentissage de la conduite par des voies détournées. Le ministère des Transports entend donc remettre de l’ordre à travers ces opérations tendant à assainir cet environnement professionnel.

 
GR
 

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