Le Mouvement Maroc de Demain, depuis Paris, a réagi fermement aux récents développements diplomatiques entre l’Afrique du Sud et le Maroc, marqués par la visite d’Obed Bapela, membre de l’ANC, à Rabat. Dans une déclaration datée du 10 octobre 2024, le mouvement dénonce les incompréhensions autour de la question du Sahara Occidental et appelle à un réajustement des relations politiques et économiques entre l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Algérie. Il plaide pour une médiation pragmatique et critique la posture idéologique de l’ANC sur ce dossier.

L’Afrique du Sud doit jouer un rôle de facilitateur entre le Maroc et l’Algérie pour parvenir à un règlement économique et politique durable, selon le Mouvement Maroc de Demain. © GabonReview

 

Le 10 octobre 2024, depuis Paris, le Mouvement Maroc de Demain a publié une déclaration incisive en réponse aux récents développements diplomatiques entre l’Afrique du Sud et le Maroc, déclenchés par la visite controversée d’Obed Bapela, cadre de l’ANC, à Rabat. Cette visite a provoqué des remous au sein du parti sud-africain, en raison de la politique de soutien traditionnel de l’ANC au Front Polisario, et a ravivé les débats autour de la situation du Sahara Occidental.

Dans sa déclaration, le Mouvement Maroc de Demain critique fermement ce qu’il considère être une «perception erronée» des événements dans la région, notamment au Sahara Occidental, en Algérie, et au Maroc. Le comité stratégique de ce mouvement met en lumière la nécessité pour l’Afrique du Sud de jouer un rôle de facilitateur entre le Maroc et l’Algérie, deux pays dont la relation complexe est au cœur des tensions actuelles. Selon la note du Mouvement Maroc de Demain, «le véritable problème réside entre le Maroc et l’Algérie», soulignant que cette dernière instrumentalise les populations sahraouies présentes sur son territoire pour servir ses propres intérêts politiques.

L’un des points centraux soulevés par le Mouvement Maroc de Demain est que le Sahara Occidental bénéficie déjà d’une représentation politique solide et que la région connaît une croissance économique qui surpasse même celle du Maroc. Le mouvement fustige l’ANC, affirmant que si ce dernier avait une meilleure compréhension des réalités sur le terrain, il aurait déjà contribué à une solution durable. «Prendre position sans une compréhension approfondie est dangereux et peut entraîner de nombreux défis indésirables», avertit la déclaration.

Sur le plan économique, le Mouvement appelle à une réévaluation des relations entre l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Algérie. Il encourage un examen approfondi par le Département des Relations Internationales et de la Coopération (DIRCO) et le Département du Commerce, de l’Industrie et de la Concurrence (DTIC), afin de produire un rapport équilibré et pragmatique sur les opportunités de coopération. Le mouvement souligne que l’Algérie pourrait tirer profit des infrastructures portuaires marocaines et des nombreuses opportunités économiques offertes par le royaume, tout en réaffirmant que le Maroc, souverain dans ses décisions, a le droit de limiter l’accès à ses ports.

Le Mouvement Maroc de Demain se positionne également contre toute fragmentation économique du Maroc, anticipant une réévaluation des relations dans le cadre de l’Agenda 63 de l’Union Africaine. Il n’existe, selon le mouvement, «aucune raison tangible de fragmenter économiquement le Maroc».

La déclaration du Mouvement Maroc de Demain illustre une approche résolument pragmatique qui tente de repositionner le débat au-delà des simples lignes de soutien idéologique ou politique. En appelant à une médiation entre le Maroc et l’Algérie, le mouvement met en avant l’importance de la coopération économique régionale comme levier de paix, tout en dénonçant l’instrumentalisation de la question sahraouie par l’Algérie.

Cette perspective économique pourrait être intéressante dans le contexte des tensions croissantes en Afrique du Nord et en Afrique du Sud. Elle résonne également avec le besoin de repenser les relations géopolitiques à la lumière des réalités économiques. Une approche basée sur la croissance et la coopération pourrait être un facteur de stabilisation, en particulier à un moment où l’Afrique du Sud, avec ses propres défis économiques, pourrait bénéficier d’une relation plus pragmatique avec le Maroc.

Le Mouvement Maroc de Demain souligne la complexité de la situation et appelle à la prudence dans les prises de position politiques, un message clair destiné non seulement à l’ANC, mais aussi à la communauté internationale, qui se doit d’examiner les faits avec objectivité et discernement avant de prendre des décisions sur cette question épineuse.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire