L’arrivée du «Mandé», une drogue artisanale d’une toxicité extrême, suscite une vive inquiétude au Gabon. Composée de résidus de pots d’échappement et de produits chimiques, ce paradis artificiel bon marché gagne du terrain au sein de certains groupes de jeunes gabonais. Quelles en seront les conséquences, et comment les autorités de la transition comptent-elles gérer cette nouvelle menace ?

Ce mélange dangereux, fabriqué à partir de résidus d’échappements de véhicules et de substances comme le Tramadol, attire une jeunesse vulnérable en raison de son prix accessible et de ses effets rapides. © GabonReview (Capture d’écran)

 

D’abord introduite en République Démocratique du Congo (RDC) sous le nom de «Bombé» en 2019, cette drogue artisanale, maintenant appelée «Mandé», se répand dans les quartiers populaires de Libreville. Ce mélange dangereux, fabriqué à partir de résidus d’échappements de véhicules et de substances comme le Tramadol, attire une jeunesse vulnérable en raison de son prix accessible et de ses effets rapides. Mais derrière les sensations euphorisantes se cache un danger mortel.

Les résidus utilisés contiennent des gaz toxiques tels que le monoxyde de carbone, le dioxyde d’azote et l’oxyde de soufre. Associés au Tramadol, ils provoquent des effets immédiats comme des hallucinations, des comportements erratiques et une perte de contrôle émotionnelle. Les consommateurs, souvent comparés à des «zombies», sont décrits comme incohérents, riant ou pleurant de manière incontrôlable. Ces symptômes ne sont que la partie visible des effets à long terme, qui incluent des dommages neurologiques graves et une dépendance durable.

La propagation rapide du «Mandé» représente un défi majeur pour les autorités. Outre ses effets destructeurs sur la santé des jeunes, cette drogue pourrait exacerber des problèmes sociaux tels que l’augmentation de la délinquance, des violences sexuelles, et du banditisme. Le pays, déjà confronté à des problèmes de santé publique, pourrait voir ses services de santé et de sécurité submergés si aucune action n’est entreprise.

Face à ce fléau, il est urgent que les autorités de la transition mettent en place des mesures fortes. Cela implique des campagnes de prévention, une répression accrue des réseaux de distribution de cette drogue. Les familles et les communautés doivent également être sensibilisées aux dangers de la «Mandé» pour éviter une crise de toxicomanie à grande échelle.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire