De quoi est mort l’éléphant retrouvé dans l’Ogooué, le 10 octobre dernier, à Lambaréné ? A-t-il été tué par des braconniers, était-il porteur d’une maladie ? Qu’adviendra-t-il si sa chair en putréfaction est consommée ? Les populations du chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué, notamment du quartier Evouang, ne se sont pas embarrassées de ces questions. Elles se sont ruées sur cette manne tombée du ciel, faisant fi des précautions d’usage en de pareilles situations et transportant le butin, pour consommation, dans leur maison.

Les populations dépeçant les restes de l’éléphant trouvé sur le fleuve Ogooué à Lambaréné. © AGPGabon

 

À Lambaréné, dans le Moyen-Ogooué, la population a trouvé son bonheur sur la dépouille d’un éléphant retrouvée dans les eaux du fleuve Ogooué. Sans se poser de questions et malgré son état de putréfaction avancée, les habitants du quartier Evouang se sont servis à volonté sur cette viande gratuite. Des inquiétudes subsistent cependant quant à la qualité, aux risques d’intoxication alimentaire encourus et aux maladies épidémiques.

Selon les témoins, relayés par l’Agence gabonaise de presse (AGP), la dépouille de l’éléphant a été découverte, flottante sur les eaux de l’Ogooué. Les pêcheurs l’ont ensuite tractée jusqu’au bord du fleuve avant que la population ne se rue sur cette manne gratuite. Or, elle puait déjà, son odeur de décomposition se ressentant à plus de 200 mètres à la ronde.

Malgré cela, armés de haches, de machettes et couteaux, les riverains n’ont pas hésité à découper et à en transporter les quartiers, dans des brouettes, vers les maisons. «La dépouille était dans un état de putréfaction. Quand vous arrivez au quartier Evouang, depuis les 200 mètres, une odeur nauséabonde se faisait déjà ressentir», a raconté le directeur provincial des Eaux et Forêts intérimaire du Moyen-Ogooué, Joachim Nziengui, s’offusquant par ailleurs du fait que les populations n’ont pas craint de potentielles intoxications alimentaires, voire autres maladies.

Essayant de comprendre ce qui pourrait avoir causé la mort du pachyderme, les premières enquêtes et des sources proches du dossier laissent penser que l’animal aurait été victime de braconniers. Une voie à explorer d’autant plus que l’animal n’avait plus ses défenses.

C’est la deuxième fois, en moins de deux ans, qu’un éléphant est découvert mort sur ces eaux, revenant de la même direction. Ce qui laisse penser que les braconniers sévissent dans les villages des Lacs du sud et dans la zone de Makouké.

 
GR
 

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