Si les autorités gabonaises ne cachent pas leur volonté de mettre fin aux évacuations sanitaires à l’étranger pour réduire considérablement les dépenses, chargée de ce volet, la CNAMGS réfléchit à des solutions palliatives, dont la principale : garantir la prise en charge locale en offrant toutes les spécialités nécessaires grâce à l’appui d’un nouveau partenaire, la Fondation Rothschild.

Au Gabon, les évacuations sanitaires à l’étranger coûtent plusieurs millions de francs chaque année à l’Etat (photo d’illustration). © D.R.

 

Baisser les dépenses, oui, mais renforcer l’expertise locale d’abord. C’est tout l’enjeu de la réflexion menée actuellement à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) après que les nouvelles autorités ont une nouvelle fois exprimé leur volonté de voir le Gabon en finir avec les évacuations à l’étranger de ses citoyens malades. Ces derniers jours, la structure dirigée par Christine Audrey Chambrier Voua a présenté sa démarche à ses deux tutelles, le ministère de la Santé et celui des Affaires sociales.

Pour parvenir à réduire considérablement les dépenses liées à ces évacuations sanitaires, la CNAMGS s’est alloué les services de la Fondation Rothschild dont l’hôpital, basé à Paris (France), est spécialisé dans toutes les pathologies de la tête et du cou des adultes et des enfants. Ce partenaire dont les représentants sont actuellement en séjour à Libreville se chargera principalement de renforcer la capacité de prise en charge des structures hospitalières locales, à savoir : les CHU de Libreville et d’Owendo, les hôpitaux militaires et le CHU Fondation Jeanne Ebori. Le but étant d’avoir une expertise sur place, quelle que soit la pathologie. Plutôt que de quitter le pays aux frais de l’État, les Gabonais pourraient donc se faire soigner dans leurs propres hôpitaux. La Fondation Rothschild devrait fournir les équipements nécessaires.

Cette ambition du «zéro évacuation sanitaire» n’est d’ailleurs pas déplaire aux professionnels du secteur, y compris les responsables de structures hospitalières, à l’instar du directeur général du CHU Fondation Jeanne Ebori. «L’idée que la CNAMGS d’amener des partenaires pour venir travailler avec nous, c’est vraiment une très bonne idée», a apprécié le Pr Jean-François Meye.

Au Gabon, les évacuations sanitaires coûtent plusieurs centaines de millions de francs à l’État. D’autant plus que sont pris en charge les frais de transport du malade et éventuellement du médecin accompagnateur, les frais d’hébergement pré et/ou post-hospitalier dans le pays d’accueil, les frais médicaux, chirurgicaux et pharmaceutiques entraînés par l’évacuation. Aux dires, l’État assume également les frais de mission du médecin accompagnateur. Un véritable gouffre à sous dont certains indélicats, au sein de la CNAMGS, n’ont pas hésité à profiter ces dernières années.

 

 
GR
 

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