Cours et tribunaux : une audience de rentrée solennelle sous le signe de la lutte contre la corruption

Au Gabon, l’année judiciaire 2024-2025 s’est ouverte, le 8 octobre à Libreville, par une audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux. Cette cérémonie à laquelle prenait part le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, président du Conseil supérieur de la magistrature, a été l’occasion pour les magistrats de souligner l’importance d’un système judiciaire fort et indépendant, plaçant cette rentrée sous le signe de la lutte contre la corruption.

Le président de la Transition assistant à l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux du Gabon, le 8 octobre 2024. © Communication présidentielle

À Libreville, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a présidé, le 8 octobre, l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux du Gabon, en sa qualité de président du Conseil supérieur de la Magistrature. Ce rituel donnant l’opportunité aux magistrats de faire le bilan de l’année écoulée, de relever les difficultés, avancées, défis et perspectives, se tient conformément aux dispositions de l’article 4 de la Loi organique N008/2019 du 4 juillet 2019 fixant l’organisation, la composition, la compétence et le fonctionnement des juridictions de l’Ordre judiciaire.

Pour ce début de l’année judiciaire 2024-2025, le premier président de la Cour de cassation, Julienne Olga Nzamba Moussounga-Tchikaya, a dressé un bilan de l’activité judiciaire de l’année écoulée, jugé positif, fondant, comme les autres intervenants, son espoir sur une nouvelle année judiciaire fructueuse où la lutte contre la corruption sera au cœur des grandes actions. Toute chose devant inéluctablement participer à la recherche de la restauration des institutions et des valeurs ambitionnées par le Comité pour la restauration des institutions (CTRI) depuis sa prise de pouvoir en août 2023.

«La lutte contre ce phénomène est sans doute le défi le plus pressant qui se pose à nos administrations. Ce fléau sape l’État de droit et le respect des droits humains. Il contribue à aggraver les inégalités, la pauvreté et affecte négativement les valeurs morales d’une société. Il détruit l’intégrité, l’éthique et compromet le fonctionnement optimal de l’État, pilier essentiel de toute société démocratique», a souligné le premier président de la Cour de cassation, Julienne Olga Nzamba Massounga-Tchikaya.

Malgré les progrès remarquables dans le pays, a-t-elle fait savoir, elle a dit l’urgence de mener la lutte contre la corruption judiciaire qui est un fléau et qui sape l’état de droit, le respect des droits humains et contribue aux inégalités.

Les promus posant avec le président de la Transition, le Premier ministre et le ministre de la Justice. © Com. présidentielle

«Oui, il y a des dérives, des comportements déviants dans le milieu judiciaire comme il y en a dans d’autres administrations. Il ne s’agit pas de nous dédouaner ou de relativiser le phénomène, encore moins de nous ranger derrière la fatalité de ce fléau», a-t-elle fait remarquer, ajoutant que «la corruption est un vice contre lequel nous devons absolument lutter».

Le premier président de la Cour de cassation estime, pour éradiquer ce fléau, que les autorités doivent prendre des mesures fortes pouvant restaurer la confiance entre la justice et les concitoyens.

Cette rentrée solennelle a également été l’occasion d’installer les nouveaux promus dans leurs fonctions respectives. Il s’agit notamment du Procureur général de la Cour de cassation, du premier président du Conseil d’État et du Procureur général de la Cour des comptes.

Ils ont manifesté leur gratitude au chef de l’État, tout en le rassurant de leur volonté de garantir un fonctionnement rigoureux et transparent de la justice dans le respect des lois et des principes républicains. Ce, non sans relever les défis majeurs auxquels est confronté le système judiciaire gabonais, soulignant l’importance d’un système judiciaire fort et indépendant, insistant sur son rôle crucial dans la consolidation de l’État de droit et soulignant la nécessité d’améliorer l’image de la justice au Gabon.