À la faveur de la clôture de la deuxième session ordinaire de 2024, le 1er octobre dernier, Séraphin Moundounga, président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) de la Transition, a présenté une analyse détaillée des défis économiques et sociaux du Gabon. S’appuyant sur les réformes nécessaires, il a dévoilé une vision ambitieuse pour un développement durable et inclusif, plaçant la diversification économique et l’investissement dans les énergies vertes au cœur du redressement national.

Séraphin Moundounga, président du Conseil Économique, Social et Environnemental, le 1er octobre 2024 à Libreville, lors de la cérémonie de clôture de la deuxième session ordinaire de son institution. © GabonReview (capture d’écran)

 

Déclinant son allocution de clôture de la deuxième session ordinaire de 2024, Séraphin Moundounga, le président du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) de la Transition, a placé la loupe sur les défis structurels du Gabon, offrant ainsi la vision de son institution pour son redressement économique et social. Se concentrant sur les projets de Loi des Finances Rectificative (LFR) 2024 et de Loi des Finances Initiale (LFI) 2025, il a en effet exposé les enjeux économiques et les solutions proposées par le CESE pour garantir un avenir plus stable et prospère.

Un redressement économique et énergétique ambitieux

Premier ministre et membres du gouvernement à la cérémonie de clôture. © GabonReview (capture d’écran)

Avec pragmatisme, Séraphin Moundounga a d’abord dénoncé la transmission tardive des projets de loi des finances, ayant induit une perturbation des travaux du CESE : «C’est le jeudi 19 septembre 2024 que le projet de LFR 2024 nous a été officiellement transmis. Quant au projet de LFI 2025, il ne nous est parvenu que le lundi 23 septembre 2024, alors que nous sommes en session depuis le mardi 03 septembre.» Malgré cette contrainte, le CESE a formulé des recommandations visant à résoudre les problèmes endémiques de l’économie gabonaise, en insistant notamment sur la diversification économique. Séraphin Moundounga a de fait souligné l’importance de «la poursuite et l’accélération de la diversification de l’économie» pour réduire la dépendance aux matières premières, telles que le pétrole et le manganèse, fragiles face aux chocs externes. Une économie résiliente a ainsi été mise en avant comme clé pour absorber les crises exogènes.

Abordant le plan énergétique, dans un contexte mondial de transition, Moundounga a affiché une ambition audacieuse. Relayant les travaux de son institution, il a prôné l’investissement dans des solutions durables comme l’hydrogène vert et l’hydroélectricité, visant à positionner le Gabon comme leader continental dans ces secteurs. Et d’affirmer : «Investir dans les sources alternatives des recettes budgétaires en explorant le leadership africain de la production d’hydrogène vert et d’hydrogène natif, ainsi que le leadership africain en hydroélectricité.» La vision ambitieuse déclinée devrait placer le Gabon au cœur des nouvelles technologies énergétiques, au-delà de la simple adaptation à un monde post-carbone.

Réformes foncières, éducatives et sanitaires : clés d’un avenir prospère

Un moment de la cérémonie de clôture de la deuxième session ordinaire du CESE. © GabonReview (capture d’écran)

Un autre grand chantier mis en avant par le CESE est la réforme foncière, jugée cruciale pour le développement. La régularisation des occupations foncières est non seulement perçue comme une mesure de justice sociale, mais aussi comme un levier économique. En ce sens Séraphin Moundounga a plaidé pour «la valorisation des constructions, des espaces non bâtis et des espaces agricoles», expliquant que ces réformes boosteraient l’investissement local et accroîtraient la prospérité, tout en résolvant des litiges anciens. Essentielle, cette réforme devrait moderniser l’économie gabonaise et favoriser la création de richesses locales.

Séraphin Moundounga a insisté, en outre, sur l’importance des réformes dans les secteurs de l’éducation et de la santé, qui sont des priorités absolues pour l’inclusion et le développement équitable. Il a appelé à «l’accélération des programmes d’offres de santé de qualité partout dans le pays» et à «l’amélioration des offres de formation, d’enseignement et de recherche, en adéquation avec les besoins et le potentiel économique du Gabon.» Des réformes visant à préparer le Gabon à l’ère de la connaissance et à en faire une économie compétitive sur la scène internationale.

Dans la chute de son discours, Séraphin Moundounga n’a pas manqué de rappeller la vision du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui prône un équilibre entre paix, inclusivité et préservation de la biodiversité, trois valeurs essentielles à une prospérité durable. Il a souligné que la trajectoire du Gabon sous cette direction repose sur un développement économique moderne qui respecte l’environnement, tout en permettant aux réformes du CESE de poser les bases d’un avenir prometteur, en phase avec les enjeux globaux.

Au regard de sa teneur en propositions, le discours de Moundounga dépasse en tout cas la simple clôture d’une session parlementaire : il est un appel à la renaissance économique du Gabon, un projet ambitieux alliant innovation, résilience et durabilité.

 
GR
 

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