En s’opposant fermement au projet de la nouvelle Constitution, Jean Rémy Yama, sénateur de la transition au Gabon, met en lumière les dangers d’une concentration excessive des pouvoirs entre les mains d’un individu. Selon lui, ce texte risque de créer les conditions d’un régime autoritaire, loin des principes d’équité et de justice que mérite le peuple gabonais.

Jean Rémy Yama face à la presse, le 2 octobre 2024. © GabonReview

 

Au cours d’une conférence de presse le 2 octobre 2024 à Libreville, Jean Rémy Yama a indiqué qu’il a voté « Non » au projet de la nouvelle Constitution, non par simple opposition au président de la transition, mais en raison de convictions profondes. Il affirme que les amendements proposés ne garantissent pas une Constitution juste et équilibrée, qui répond véritablement aux besoins de l’ensemble du pays. « Fondamentalement, j’ai pensé avec les autres que les amendements faits n’étaient pas de nature à nous garantir une bonne Constitution », a indiqué Jean Rémy Yama.

Pour l’ancien président de la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU), le terme « détenteur du pouvoir suprême » ne devrait être attribué qu’à Dieu et à ceux qu’Il choisit. Il avertit que donner trop de pouvoir à une seule personne est une invitation aux abus, rappelant que personne ne naît dictateur, mais qu’on le devient souvent à cause de l’entourage et des circonstances.

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Le candidat aux élections législatives du 26 août 2023 dans le canton Ogooué-Aval du département de Mulundu exprime également ses inquiétudes concernant l’accumulation des trois pouvoirs, en particulier le pouvoir judiciaire, dans une seule entité. « Ce qui nous a gêné dans la Constitution, entre autres, c’est l’accumulation des trois pouvoirs et en particulier du pouvoir judiciaire. » Une telle concentration est, selon lui, une menace pour l’équilibre des institutions et l’indépendance de la justice. Pour lui, une Constitution doit être conçue pour protéger les droits de tous les citoyens, sans privilégier les intérêts d’un individu ou d’un groupe politique.

Il appelle donc à une Constitution équitable, capable de servir l’ensemble de la population gabonaise et de préserver la justice. Son plaidoyer vise à instaurer un système où les institutions fonctionnent harmonieusement pour le bien commun, loin des dérives autoritaires. Dans un contexte où la démocratie est souvent mise à mal, Yama rappelle l’importance d’un cadre légal solide et respectueux des droits humains, afin d’éviter que le Gabon ne glisse vers un régime de type autoritaire. Sa position résonne comme un appel à la vigilance et à l’engagement de tous les citoyens pour défendre les valeurs démocratiques.

En ce qui concerne le processus de transition en cours, le sénateur de la Transition au Gabon a insisté sur l’importance de soutenir les efforts en cours. Il a appelé les différentes parties prenantes, y compris la communauté diplomatique et les responsables religieux à appuyer les décisions capitales que la transition exige. Il a notamment mis en avant l’importance de la réforme constitutionnelle et du Code électoral, qu’il considère comme les fondements essentiels de la réussite de cette période de transition. Pour lui, ces réformes doivent être à la hauteur des attentes légitimes du peuple gabonais.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Oligui, je te dis enlève l’histoire du mandat de 7 ans. C’est ce qu’il y a d’impopulaire. Les gabonais en général et la jeunesse en particulier ne veulent plus entendre des velléités de durer au pouvoir et le risque s’étouffer avec des dirigeant qu’ils ne veulent plus. En ce qui concerne la protection du poste de président contre les gabonais par intérêt le peuple est d’accord, n’en déplaise aux bien pensants qui pensent que leurs bonnes pensées et endoctrinement dans des valeurs occidentales qui ne sont pas encore adaptées à notre vécu sont au dessus des aspirations du peuple.

  2. Gayo dit :

    Une opposition constructive. Contrairement aux agitations de ACCBN qui en fait s’oppose à Oligui en donnant l’impression de défendre des valeurs. Vous précisez que vous défendez des principes sans besoin de vous opposer à Oligui qui a gagné sa légitimité à diriger cette transition. ACCBN aura compris qu’on n’a pas besoin d’un sans valeurs pour défendre les valeurs. Vous avez toujours ete les gardiens des valeurs et des principes, ils n’y a pas un vide que ACCBN homme perfide pourrait combler.

  3. Jean Jacques dit :

    Les vrais citoyens ne peuvent pas donner la priorité à l’argent, les biens et pouvoirs, car ceux qui disent à oui à ce CHIFFON qu’on veut IMPOSER aux citoyens, ceux mettre seulement pensent à l’argent, les biens et le pouvoir leur propre CONFORT, en oubliant que tout ça RESTERA UN JOUR.

  4. messowomekewo dit :

    On est en train de revenir sur ces pratiques qui consistent à encenser un homme et ses actions, sans la moindre critique. La presse de l’audio-visuel championne en la matière nous inonde chaque jour de l’actualité du CTRI et son chef. Les reportages des uns et des autres laissent croire que le Gabon est désormais un eldorado où tout baigne. Tenez par exemple, ceux qui animent le débat autour du projet de constitution, boivent les paroles de leurs invités comme du petit lait, alors que leur mission est de les emmener à faire la lumière sur tout ce qui est querellé. Ils ne sont pas à la hauteur des enjeux du moment. M.Oligui est présenté comme l’homme providentiel, quand on se rendra compte de la supercherie, il sera trop tard. Ce type, est bien gentil, cependant un adage de chez nous dit bien que « l’enfant grandit comme ceux qui l’ont élevé ». M. OLIGUI a été nourri à la sauce des bongo, il fera exactement comme eux .Que ceux qui ont des oreilles entendent bien.

  5. MONSIEUR A dit :

    Ah! le Gabon et les Gabonais!!!

    M. Jean Rémy YAMA, avec tous les diplômes scientifiques que vous possédez, vous rendriez mieux servir au peuple Gabonais en orientant vos efforts vers les recherches en Mathématiques Appliqués pour le développement technique du Pays. Laissez la politique aux politiciens car les Vrais décisions politiques reviennent d’ailleurs…
    Les étudiants ont encore besoin de vos connaissances.

  6. DesireNGUEMANZONG dit :

    Ceux (celles) qui sont opposé.es à cette Constitution votent « Non » au prochain référendum. Les gabonais.es ne sont pas obligé.es de voter le « Oui ».

    Il ne sert à rien d’organiser des concerts de casseroles à domicile (idée stupide!) ou de vilipender l’action du PT. Je note au passage que Monsieur J.R Yama a été sorti de prison par le Général B.C Oligui Nguema. Il a fait de lui un sénateur (aucun parlementaire n’a été elu.e).

    Je me demande (à juste titre) si sa position pour le « Non » est sincère. Peut-être ne veut t-il pas porter le flanc à la critique. Il a toujours été un homme
    de combat. Aujourd’hui malgré le choix de la cravate, cela ne l’empêche pas de s’exprimer avec un discours ostentatoire.

  7. DesireNGUEMANZONG dit :

    Si une majorité des gabonais.es votent pour le « Oui », il faudra l’accepter. Car en démocratie, la majorité absolue l’emporte. Que les voix discordantes votent pour le « Non ». Qu’ils ne sèment pas le trouble dans l’esprit des gabonais.es.

    Il faut avancer. Le statu quo n’est pas la meilleure solution. Que ce soit avec une béquille, deux béquilles, en chaise roulante, il faut avancer. Rien ne sera jamais parfait. C’est une hérésie totale! 1 pays= 1 Constitution qui lui est propre. Il n’est pas utile de toujours établir des projetés. Telle Constitution
    marche très bien ailleurs, pourquoi ne pas l’appliquer ainsi chez nous. On n’a pas la même histoire, la même culture.

  8. ACTU dit :

    Voila qui est bien dit.

    Voter non avec une tres bonne methode d explication. Un vrai discours de la methode.

    Bravo Jean Remy Yama!!!

    Au moins vous vous n avez pas vendu votre honneur apres avoir été a la mangeoire de la Repoublique kia.kia,kia..

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