Gabon : Le pouvoir brandit la menace sécuritaire à l’approche du référendum
A travers un communiqué aux accents dramatiques publié ce dimanche 29 septembre 2024, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a lancé une mise en garde ferme contre toute tentative de perturbation du processus électoral en cours. Ce durcissement de ton intervient alors que le pays s’apprête à franchir une étape cruciale de sa transition politique avec l’organisation prochaine d’un référendum constitutionnel.
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a lancé, le dimanche 29 septembre, un avertissement cinglant contre ce qu’il perçoit comme des tentatives de sabotage du processus électoral en cours.
Empreint d’une rhétorique musclée, son communiqué révèle les inquiétudes du gouvernement de transition face à une opposition de plus en plus audible. «Ces initiatives […] ne sont pas sans rappeler les prémices d’une conspiration funeste et les spasmes d’une trajectoire tragique prise sous d’autres cieux», déclare le ministère dans un langage évocateur, faisant allusion à des précédents historiques troublants. Cette formulation dramatique souligne la gravité avec laquelle les autorités de la transition considèrent la situation actuelle.
Signataire du document, le ministre Hermann Immongault dresse un tableau contrasté de la situation politique du pays. D’un côté, il met en exergue les progrès réalisés depuis le changement de régime du 30 août 2023, citant «l’organisation du Dialogue National Inclusif, la rédaction d’un projet de Constitution, l’examen dudit projet par une Assemblée constituante». De l’autre, il pointe du doigt un «foisonnement» inquiétant de discours potentiellement déstabilisateurs.
L’avertissement du ministère est sans équivoque : «Invitation leur est faite d’éviter tout discours de haine et de division, constitutif d’un trouble à l’ordre public pour lequel ils seront entièrement tenus responsables». Cette menace à peine voilée de poursuites judiciaires illustre la détermination du gouvernement à maintenir le cap vers le référendum constitutionnel annoncé.
Derrière cette fermeté se cache cependant une invitation au dialogue. Le ministère exhorte les opposants à «attendre sereinement l’ouverture de la campagne électorale au cours de laquelle ils pourront aisément exprimer leurs opinions». Cette main tendue, bien que conditionnelle, suggère une volonté de canaliser les débats dans un cadre institutionnel contrôlé.
Ce durcissement du ton intervient à un moment charnière pour le Gabon. Alors que le pays s’apprête à voter sur une nouvelle constitution, l’enjeu dépasse largement le simple cadre juridique. Il s’agit de redéfinir les contours du pouvoir dans un pays marqué par des décennies de règne sans partage de la famille Bongo.
L’appel final du ministre au «sens civique et patriotique de tous et de chacun» résonne comme un rappel des défis qui attendent le Gabon. Entre la nécessité de réformes profondes et les risques d’instabilité, le pays marche sur une ligne de crête. La manière dont les autorités et l’opposition négocieront les semaines à venir pourrait bien déterminer l’avenir de la démocratie gabonaise pour les années, voire les décennies à venir.
3 Commentaires
C’est juste un rappel à l’ordre a cause de la mauvaise foi de Bilie Bi Nze qui utilise un langage menaçant envers le peuple et le CTRI pour faire peur. On peut ne pas être d’abord mais ne pas utiliser des superlatif disproportionné dans un langage malhonnête. Quel autre que Bilie Bi Nze a employé un langage guerrier avec des expressions telles que « Menace imminente », « Nation gabonaise en grave danger », « malsaine et inacceptable », « côtés les plus sombres », « vers un autre coup d’État ». Dans un pays où toutes les composantes sans exception, y compris le parti de Bilie Bi Nze est représenté dans une transition malgré son œuvre de destruction, où l’effort d’unir toutes les forces vives de la nation est une évidence à moins d’être de mauvaise foi, les mots qu’emploi Bilie Bi Nze sont injustifiables. On le le connait pas comme étant un grand défenseur de la démocratie et des droits humains dans notre pays ou ailleurs. S’il y avait de réels inquiétudes par rapport au processus en cours dans notre pays, les instances internationales et d’autres personnes plus reconnus pour les protections des droits humains et de la démocratie auraient donné de la voix et non Bilié seule qui est un carriériste politique prêt à toutes les perfidies pour arriver à ses ambitions. L’heure grave et la menace imminente sont derrière nous quand il était aux affaires et qu’ils s’en foutait du devenir du Gabon tant que son compte se remplissait. Les choses que Biblie Bi Nze reproche aux propositions de la prochaine constitution ne sont que le reflet des traumatismes que sa gouvernance à causer. Pour une fois ce ne sont les politiens réunis par le PDG qui vont imposer leur agenda en total mépris de ce que ressent et veut le peuple. Le temps viendra où on pourra remander au peuple s’il ne veut pas revoir ce qu’il a décidé mais pour aujourd’hui pour une fois on va respecter la voix et les sentiments des gabonais après 14 ans de chosification et de mépris de Ali Bongo et Bilie Bi Nze. Ca leur fera un grand bien de savoir que les positions les plus critiques pour protéger la souveraineté et l’intégrité de leur pays son moins accessible aux gabonais par intérêt. Oui, on stage où nous sommes la protection du Gabon vaut que certains d’entre nous soit exclus. C’est aussi le sens de l’expression où la mort. Nous avons tous un parent ou un amis proche qui est bi national, qui a un parent étranger. On est donc tous lésés par certaines dispositions mais on va accepter de souffrir encore un temps. Car voyez-vous âpres la transition, ce sera encore la transition car il y a encore des blessures béantes à fermer.
Très bien dit cher Monsieur
tout à fait mon chère Gayo.