Alors que le chômage touche près de 40% de la population au Gabon, le ministre du Travail et de la Lutte contre le chômage a tiré la sonnette d’alarme sur les difficultés à intégrer les demandeurs d’emploi non-inscrits au Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE) et le manque de qualifications adaptées aux besoins des entreprises. Il a insisté sur la nécessité des reconversions professionnelles pour répondre aux attentes du marché.

Selon Adrien Nguema Mba, seule une reconversion massive, en lien avec les besoins réels des entreprises, permettra de relever le défi du chômage au Gabon. © D.R.

 

Face à une situation critique où le taux de chômage avoisine les 40% selon les chiffres de la Banque mondiale, le ministre du Travail et de la Lutte contre le Chômage a pris la parole pour rappeler l’importance de l’inscription au PNPE. Selon lui, cette démarche est essentielle pour une prise en charge efficace des demandeurs d’emploi et leur accompagnement vers une reconversion en adéquation avec les besoins du marché du travail.

«Vous ne pouvez pas chercher de l’emploi en restant à la maison. Allez-vous inscrire au PNPE, c’est la première étape pour que l’État puisse vous aider», a martelé le ministre du Travail et de la Lutte contre le Chômage, Adrien Nguema Mba, insistant sur la nécessité de formaliser la demande d’emploi pour une meilleure gestion du chômage. Le ministre a souligné qu’une grande partie des demandeurs d’emploi ne sont pas enregistrés, rendant impossible une estimation précise du nombre de chômeurs. Ce manque de données complique davantage la planification de solutions adaptées.

En parallèle, le ministre a mis en avant un autre défi majeur : l’inadéquation entre les formations académiques et les besoins du marché du travail. «La formation que beaucoup ont reçue ne correspond pas aux attentes des entreprises aujourd’hui», a-t-il expliqué. Les formations tertiaires et généralistes, notamment dans les disciplines telles que les lettres ou les sciences humaines, ne trouvent plus leur place dans un contexte économique où les entreprises recherchent des qualifications techniques et spécialisées.

Selon le ministre, plusieurs secteurs comme la construction, l’agriculture et la gestion des ressources forestières offrent des perspectives d’emploi importantes. «Nous manquons de maçons, de charpentiers, de ferrailleurs… des métiers qui sont pourtant demandés par les entreprises. Les chantiers de Libreville 2, par exemple, vont nécessiter une main-d’œuvre qualifiée pendant au moins 10 ans», a-t-il précisé. Faute de compétences locales, ces postes risquent d’être pourvus par des travailleurs étrangers, accentuant la frustration des chômeurs gabonais qui ne trouvent pas d’emploi.

Pour pallier cette situation, le ministre a plaidé pour une reconversion professionnelle adaptée aux besoins actuels. Il a insisté sur la nécessité pour les jeunes et les demandeurs d’emploi de suivre des formations qualifiantes dans des secteurs porteurs tels que le bâtiment, l’agriculture, ou encore la filière bois. «Un affûteur de bois peut gagner jusqu’à un million de francs CFA par mois. Ceux qui conduisent les grumiers touchent des salaires de 1,3 million de francs CFA», a-t-il illustré, rappelant les opportunités méconnues dans des métiers souvent jugés peu attractifs.

Cette situation met également en lumière le manque de structures éducatives capables de former des jeunes dans des métiers techniques. «Nos écoles forment trop souvent des chômeurs, car elles ne proposent pas d’options techniques. Il est impératif que le système éducatif s’adapte aux réalités économiques», a averti le ministre. Il a rappelé que la fonction publique, souvent perçue comme une voie de sortie, est désormais saturée, ne laissant que peu de possibilités d’emploi dans des secteurs comme la santé ou l’enseignement.

Enfin, le ministre a exhorté les jeunes Gabonais à sortir de la mentalité qui consiste à viser uniquement des emplois administratifs et à envisager des carrières dans des secteurs jugés « moins nobles« , mais pourtant porteurs. «Si vous voulez travailler dans un bureau, vous n’aurez pas de travail», a-t-il conclu.

Le discours du ministre met en évidence la nécessité d’un changement de mentalité et d’une adaptation des formations pour correspondre aux réalités du marché. Seule une reconversion massive, en lien avec les besoins réels des entreprises, permettra de relever le défi du chômage au Gabon.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    C’est aussi faute aux politiques en matière de formation et de développement du système bâtit ces cancres du système Bongo-PDG. Toutes ces maîtrise inutiles acquises à l’UOB, mettez les moyens et les structures pour qu’ils puissent faire des formations si c’est de 1 ou deux ans pour des métiers plus techniques. Les postes qu’on donne aux ingénieurs gabonais dans le secteur pétroliers, les occidentaux éleveurs de poules occidentaux, sans diplôme viennent les faire chez nous. Si les éleveurs de poules occidentaux peuvent venir faire les métiers qu’on donnent au ingénieurs gabonais dans les secteurs comme le pétrole, c’est que nos maîtrises, s’ils sont à l’aise avec l’outil informatique peuvent les occuper si l’état et le privé s’associent pour leur donner ces compétences au bout de 1 ou 2 ans. C’est mieux que chômer pour 10 ans.

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