À Angondjé comme à Marseille 2 dans la commune d’Akanda, les habitants se plaignent depuis quelques mois de nuisances de différents types produites par l’entreprise Megador. Spécialisée dans la fabrication et la livraison d’éléments en béton pour des travaux de constructions en génie civil, l’entreprise a ses installations en pleine ville. A-t-elle obtenu les autorisations pour mener ses activités ? Des études d’impact ont-elles été réalisées ? S’interrogent les habitants qui ont saisi différentes instances du pays. 

Vue des installations de l’entreprise. © D.R.

 

Spécialisée dans la fabrication et la livraison d’éléments en béton pour des travaux de constructions en génie civil, l’entreprise Megador est dans le collimateur des habitants des quartiers Marseille 2 et Angondje dans la commune d’Akanda. Avec ses installations dans ces quartiers du Grand-Libreville, elle briserait la quiétude des habitants qui depuis plusieurs mois, se plaignent de nuisances de différents types. Si du côté d’Angondjé l’entreprise est vite identifiée, du côté de Marseille 2 elle aurait repris le terrain de la SCI Kabi BTP qui elle, elle a été longtemps en conflit avec les habitants de la zone.

Du béton et ses résidus jusque dans les domiciles

Entre plaintes et demandes d’intervention, ces habitants réunis en collectif ont adressé des courriers à différentes autorités du pays dont les présidents des deux chambres du Parlement, des membres du gouvernement, des figures reconnues pour la préservation de la nature et des droits humains, le gouverneur de la province de l’Estuaire, le préfet de Libreville et bien plus. «S’il est vrai que loi autorise certaines nuisances sonores liées aux travaux à des heures fixées, il est cependant important de rappeler que dès lors qu’un certain seuil auditif est dépassé de manière répétitif, intense, durable, et causant des dommages sur la santé ou la jouissance paisible de ses voisins, celles-ci sont interdites», relève le collectif dans ses différents courriers.

Si les habitants reconnaissent le bienfondé d’une telle entreprise, ils se demandent comment a-t-elle pu s’installer en pleine ville sachant que la poussière de ciment produite en grande quantité et répandue dans les airs est néfaste pour la santé. Ce, sans compter les résidus de ciment déverser dans les canalisations qui pour le cas d’Akanda, notent-ils, «se déversent toutes dans la mer». Megador a-t-elle obtenu l’accord du ministère de l’Environnement après étude de l’impact environnemental de ses activités ? Si oui, cette étude a-t-elle été réalisée avec l’implication des populations ? Un permis de construire lui a-t-il été délivré ? S’interrogent les populations.

Appels à la délocalisation 

L’entreprise et ses impacts dans les foyers. © D.R.

Se demandant par ailleurs si la zone économique de Nkok n’est pas la mieux indiquée pour accueillir ce type d’entreprise, elles assurent que leur démarche vise à préserver la santé de leurs familles qui subissent le bruit de ces travaux, occasionnés par les différents engins et matériels utilisés par les ouvriers de Megador (camions, marteaux piqueurs, meules, marteaux, scies). Ce d’autant plus ces travaux sont réalisés «tous les jours de la semaine», de jour et parfois de nuit. Le vendredi 23 août, elles ont d’ailleurs dû faire intervenir les agents situés au poste de contrôle de Marseille, pour faire cesser le bruit d’un marteau piqueur à 22h30.

«Notre démarche vise également la préservation des bons rapports de voisinage, malgré le fait qu’à plusieurs reprises nous avons interpellé les responsables et agents de cette société sur la question, sans suite», souligne le collectif choqué de l’attitude de Megador voire, de la délégation spéciale d’Akanda. Selon certaines indiscrétions, elle devrait tenir une plénière pour donner à l’entreprise, l’autorisation de s’installer officiellement. Ce, estiment-elles, «sans se soucier des populations. La preuve, Megador pollue sous leurs yeux du côté de Delta postal».

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Habitant de Marseille 2 dit :

    Merci à Gabonreview.com de mettre en lumière ce génocide silencieux des habitants d’Akanda que nous sommes..
    Nous interpellons l’ensemble de l’appareil décisionnel de l’Etat pour regarder de plus près cette affaire..
    Les différentes équipes municipales y compris la présente délégation spéciale sont comme impuissante et j’espère qu’elle ne sera pas offusqué quand nous parlerons de complicité par leur silence total..
    Il est vrai que le lobby asiatique est très puissant dans ce pays, mais la transition nous a donné espoir en parlant de la RESTAURATION DE LA DIGNITÉ DU PEUPLE..

    Messieurs et mesdames du CTRI svp,.. nous comptons sur vous pour mettre un terme à notre calvaire svp.. c’est enfin notre essor vers la félicité, Honneur et fidélité à la patrie

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