Alors que le projet de la nouvelle Constitution gabonaise est en examen à l’Assemblée constituante, le débat autour du «Oui» ou du «Non» enfle dans les chaumières. Les partisans d’un camp ou de l’autre multiplient les stratégies pour appeler à voter pour leur choix. Ce jeudi, 19 septembre à Libreville, un nouveau groupe dénommé la «Cellule pour la défense et la promotion de la nouvelle Constitution» a vu le jour. Son ambition : militer en faveur et défendre la nouvelle Loi fondamentale.

Des membres de la «Cellule pour la défense et la promotion de la nouvelle Constitution», le 19 septembre 2024 à Libreville. © D.R.

 

Au fur et à mesure que l’on se rapproche du référendum visant la validation, par le peuple, de la nouvelle Constitution, le débat s’intensifie autour du «Oui» ou du «Non». Des voix s’élèvent pour approuver ou dénoncer le contenu de ce document devant poser les jalons et encadrer la vie du pays pour les prochaines années. Et c’est dans ce sillage que la «Cellule pour la défense et la promotion de la nouvelle Constitution» officiellement a lancé ses activités, ce jeudi 19 septembre, lors d’une conférence de presse, à Libreville.

Animée par les membres de ce groupe nouvellement constitué, à l’Hôtel de Ville de Libreville, cette conférence de presse leur a permis de situer leur positionnement, quant à cette nouvelle Loi fondamentale. «Au regard de l’actualité brûlante de ces derniers jours, et compte tenu de l’ampleur des déclarations, parfois erronées, de certains compatriotes, nous avons décidé de briser le silence et de recadrer certains, dont l’empressement à critiquer le projet de Constitution, en cours d’examen, risque de conduire à des dérives d’amateurs», a déclaré l’un des coanimateurs de la conférence, Franck Ondo Metogo.

En effet, plusieurs leaders politiques, à l’exemple de l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, de l’ex-ministre de la Culture et des Sports, Franck Nguema, des membres de la société civile se sont exprimés, dénonçant certains points de cette nouvelle Constitution. Ils invitent, pour l’essentiel, «à voter contre» au cas où les éléments qu’ils évoquent et dénoncent venaient à paraitre dans ce texte.

Ce que n’apprécient pas les membres de la Cellule qui laissent entendre que «cette attitude traduit une méconnaissance volontaire du chronogramme de la Transition et surtout une stratégie mal orchestrée de bloquer le processus de restauration des institutions en cours».

Le groupe dans lequel on retrouve plusieurs figurent bien connues de la vie politique et sociale du Gabon tels que Wenceslas Mamboudou, Privat Ngomo, l’ancien ministre, Jonathan Ntoutoume Ngome, Amour Mombo, Jean-Christian Kombila invoquent «des auteurs de plans macabres» cherchant «à décrédibiliser la noble vision du président de la transition, ainsi que les actions du CTRI- Comité pour la Transition et la restauration des institutions-».

Ce qui leur fait dire que ce «projet de Constitution querellé et sa vision définitive ne sont qu’une émanation de la volonté du peuple gabonais à travers  ses différentes composantes sociales». Allusion faite ainsi au Dialogue national inclusif (DNI) d’Angondjé au cours duquel les Commissaires avaient, examiné du 2 au 30 avril 2024, plus de 38 000 contributions envoyées par des Gabonaises et Gabonais. Toute chose ayant constitué le fondement de la nouvelle Constitution rédigée par le Comité constitutionnel national.

Alors que ce projet de nouvelle Constitution arrive à la suite du renversement de l’ancien régime de Libreville, le groupe articulé autour de Franck Ondo Metogo, rappelle que ce projet de Constitution «est une réponse concrète à la crise politique et institutionnelle profonde, voire de régime à laquelle notre pays a été confronté depuis de longues années».

Pour la Cellule, «cette nouvelle loi fondamentale, marquée du sceau de l’ingénierie institutionnelle gabonaise, apporte des garanties solides sur la protection et la restauration de l’institution présidentielle, la nature du régime envisagée, la limitation intangible de deux mandats successifs».

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Hermann O. dit :

    C’est à la fois triste et risible. Mais bon rien d’étonnant quant on sait comment le jeu politique se déroule au Gabon. Personnellement ce que je trouve dommage pour notre pays c’est que les intellectuels qui sont censés conduire les débats de fond, à la place de la masse parfois très peu instruite ou immature politiquement, se lancent plutôt dans des courses effrénées aux petits calculs d’apothicaires. Les quelques déclarations rapportées, sont creuses, vides, dépourvues de pertinence. Aucune idéologie. Que de vagues slogans pour plaire. Comble de l’ironie pour certains acteurs, il y a encore des vidéos disponibles sur Youtube où ils pourfendaient, « jadis », avec la même véhémence certaines dispositions de ce texte. Hélas, les perfides trompeurs n’ont pas disparu aux lendemains du 30 aout 2023. Puisse le Général Oligui ne pas se laisser abusé par ces jeux de dupes.

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