Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, s’illustre ces dernières semaines par des affaires de délinquance et de violence inouïes. Le 13 septembre, GabonReview révélait une «bagarre sanglante entre potes pour 6 000 FCFA» ayant abouti au sectionnement de l’oreille de l’un des belligérants. Moins de 48 heures après, un autre fait divers alimente la chronique dans la ville. Âgé d’une vingtaine d’années, un jeune homme a été arrêté et placé en détention préventive pour coups et blessures volontaires. Ce, à la suite d’une rixe ayant pour cause une dette de 9000 FCFA, au cours de laquelle, il a coupé, à la machette, deux doigts à son ami.

La main gauche dont les doigts ont été sectionnés présentés aux médias. © GabonReview

 

Mi-août dernier, un jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, a été agressé à l’arme blanche dans un quartier de la banlieue Port-Gentillaise. Près d’un mois plus tard, son agresseur a été arrêté puis placé en détention préventive à la maison d’arrêt de la ville. Il est accusé de coups et blessures volontaires. Au cours d’une rixe mettant aux prises deux amis, une arme blanche, en l’occurrence la machette, a été utilisée pour sectionner deux doigts à l’un des antagonistes. On invoque une sordide affaire de dette modique.

Des témoins laissent en effet entendre que la violente bagarre est due à une dette de 9 000 FCFA. Un «montant dérisoire» que n’avait toujours pu régler, dans le temps imparti, le jeune homme placé en détention préventive à la prison centrale de Port-Gentil.

Martial Jeffrey K., l’un des protagonistes de l’affaire, raconte la scène et fait savoir qu’il a «fait la bagarre» avec son ami ‘’Lélé’’ sur qui il a piqué un couteau. «Lui, il m’a coupé les doigts avec la machette», a-t-il ajouté, expliquant lui avoir emprunté 9000 FCFA. «Étant donné que je n’avais pas encore son argent, il est allé prendre mon téléphone et l’a réquisitionné. C’est normalement à cause de ça que la bagarre a commencé», a-t-il confié.

Résultat des courses, une bagarre et des doigts coupés. Et Lélé, après avoir reçu plusieurs coups de poings, pour avoir réclamé son argent, a sorti de son pantalon une machette. C’est ainsi, qu’il a coupé des doigts du bras gauche de Martial Jeffrey.  «Vu qu’il m’a dit qu’il n’allait pas me remettre mon téléphone, j’ai été le premier à lui donner des coups de poing. Par la suite, il a sorti une machette avec laquelle il m’a frappé à la main, des morceaux de mes doigts sont tombés», a confirmé la victime.

Des traces de sang se voyaient sur plusieurs mètres, attestant du carnage. A la suite de ces actes, l’auteur n’a pas jugé utile d’appeler les forces de sécurité qui l’ont appréhendé, des semaines plus tard. Les deux protagonistes seraient des lieutenants des gangs de  »La 46 » et de  »Azaria », commanditaires présumés des actes de violences que Port-Gentil a connus, le 23 août dernier. Certaines sources estiment que cette altercation, opposant Martial Jeffrey à Lélé, serait l’élément déclencheur des violences à la machette ayant entaché la quiétude de la capitale économique.

Au final, ils ont été conduits à la maison d’arrêt du Château en attendant leur procès. Toutefois, la commune de Port-Gentil est devenue, depuis quelques semaines, un sanctuaire des crimes occasionnés par des jeunes. Bagarres, braquages à mains armées, vente et consommation de drogues et autres stupéfiants sont devenus leur lot quotidien. La violence dans la ville pétrolière prend donc de l’ampleur dans les quartiers et inquiète davantage.

 
GR
 

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