En séjour au Gabon, les membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) ont eu une séance de travail, le 12 septembre à Libreville, avec les membres du gouvernement. Les discussions ont tourné autour du retour du pays au sein de l’organisme panafricaine notamment à la suite de sa suspension intervenue au lendemain des évènements du 30 août 2023.

Raymond Ndong Sima accompagné des membres du gouvernement face aux membres du CPS de l’UA, le 12 septembre 2024, à Libreville. © Com. Primature

 

Pour avoir une idée nette et mieux apprécier sa décision en vue d’un retour du Gabon au sein de l’Union africaine (UA), les membres de la Commission paix et sécurité ont échangé, le 12 septembre, avec les membres du gouvernement gabonais. La première phase de ces discussions, avant l’arrivée du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a été meublée par les ministres Murielle Minkoue, de Réforme des Institutions, Régis Onanga Ndiaye des Affaires étrangères, Hermann Immongault de l’Intérieur, Mays Mouissi de l’Economie, Charles Mba des Comptes publics et Paul Marie Gondjout de la Justice.

D’entrée de jeu, le président du Conseil de paix et de sécurité de l’UA pour le compte du mois de septembre, Churchill Ewumbue-Monono, par ailleurs ambassadeur et représentant permanent du Cameroun à l’UA, a situé le contexte de cette mission. «C’est la première fois que le CPS décide de venir travailler avec les autorités gabonaises. L’UA ne peut pas laisser le peuple gabonais. Nous sommes ici comme des frères et sœurs et nous sommes venus pour échanger et voir comment on peut accompagner le Gabon dans le retour à l’ordre constitutionnel», a déclaré le chef de délégation qui, par la suite, a donné la parole à la partie gabonaise. 

L’UA, à travers sa Commission appelé Conseil de paix et de sécurité, fut la première organisation internationale à suspendre le Gabon de ses activités, 24 heures après le «Coup de libération» du 30 août 2023. L’organisme de l’UA justifiait cette mesure par le non-respect des usages démocratiques ayant amené les hommes en treillis, regroupés au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), à mettre un terme à l’ancien régime. Depuis cette date, des démarches ont été faites par le Gabon pour retrouver sa place au sein de l’institution panafricaine qui est restée fidèle à ses principes.

En effet, l’UA n’a pas encore réintégré le Gabon comme membre, même si en mai dernier, le communiqué du CPS donnait des prémices d’un retour à la normalité entre le Gabon et l’UA au regard des recommandations faites lors de cette déclaration.

Toutefois, durant l’échange avec la délégation de l’UA à Libreville, les membres du gouvernement ont, tour à tour, rappelé les circonstances ayant conduit à la prise de pouvoir par les militaires : ingouvernabilité du pays et processus électoral fortement biaisé. 

Concernant le retour à l’ordre constitutionnel, des assurances ont été données à la délégation du Conseil de paix et de sécurité de l’UA.  Le chef du gouvernement de la Transition a rappelé les différentes étapes initiées depuis le 30 août 2023. Il s’agit pour l’essentiel des préparatifs du Dialogue national, du déroulement de ces assises et des conclusions qui en ont découlées avec la mise en place d’une Assemblée constituante qui devrait examiner le projet de la nouvelle constitution avent d’aboutir à un référendum pour le «oui» ou «non» à la nouvelle Constitution avant l’organisation de l’élection présidentielle avant fin août 2025.

Des moments de la rencontre. © Com. Primature

Pour le gouvernement, «ces éléments constituent une véritable volonté des autorités de la Transition à ramener le pays dans une situation de normalité constitutionnelle» et que comme l’ont compris d’autres institutions à l’instar de l’Organisation des Nations unies (Onu), l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds monétaire internationale (FMI), la Banque mondiale (BM), «le Gabon ne devrait plus être frappé par une suspension de l’Union africaine, car cette mesure restreint notre pays à bénéficier de plusieurs avantages de nombreux partenaires».

Pour illustrer cet embargo, les membres du gouvernement ont évoqué l’absence du Gabon au sommet Corée-Afrique de juin dernier. Au regard de ces arguments appréciés par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine, le Gabon pourrait être réintégré même la fin de la Transition au sein de cette organisation continentale. Ce, d’autant plus que les deux parties ont reconnu le rôle joué par le Gabon dans le rayonnement de l’UA, ainsi que le leadership du pays en matière de paix et de sécurité dans plusieurs États membres. 

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire