Face aux multiples irrégularités dans le processus d’acquisition de la nationalité gabonaise, le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, réaffirme la détermination des autorités à redonner de la valeur à cette institution. La récente décision de déchoir deux Libanais coupables d’établir de faux documents de nationalité marque un tournant dans la lutte pour la restauration de l’intégrité nationale.

Le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, réaffirme la détermination des autorités à redonner de la valeur à cette institution. © D.R.

 

La nationalité gabonaise, considérée comme une institution, est au cœur d’un processus de restauration entamé par les autorités du pays, sous l’égide du ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout. Cette dynamique, engagée dans le cadre de la transition politique, vise à corriger les irrégularités observées dans l’acquisition de la nationalité, notamment avec la déchéance de celle-ci pour des individus reconnus coupables de falsification de documents.

Le 3 septembre dernier, un communiqué officiel du ministère de la Justice a annoncé la déchéance de la nationalité gabonaise de deux ressortissants libanais, sieurs Ondo A Ekia Adel Tohmer Georges et Chehab Abbas, reconnus coupables par la Cour d’appel de Libreville de complicité dans l’établissement de faux documents. 

Selon Paul-Marie Gondjout, cette initiative saluée par l’opinion publique, n’est qu’une première étape dans la régularisation de plusieurs autres dossiers suspects. En effet, des centaines de cas irréguliers sont actuellement à l’étude par les différents services compétents, dont le ministère de la Justice, le ministère de l’Intérieur, ainsi que la Direction générale de la documentation et de l’immigration. Ainsi, certains détenteurs du passeport gabonais, qui n’ont jamais mis les pieds en République gabonaise, verront leur nationalité révoquée.

Le ministre souligne également que des mesures correctives seront prises, notamment la régularisation de certains dossiers où des irrégularités ont été détectées. «Pour tous ceux qui ont acquis la nationalité, il y a des cas qui seront traités d’une manière particulière, d’autres vont faire l’objet de régularisation, parce qu’effectivement il y a eu des irrégularités dans la composition des demandes qui ont emmené à l’acquisition de la nationalité gabonaise. Nous entendons mettre de l’ordre dans le processus d’acquisition de la nationalité gabonaise notamment pour ceux qui en ont fait la demande», affirme-t-il, rappelant que cette action est soutenue par les plus hautes autorités du pays. Une commission d’enquête de l’Assemblée nationale a d’ailleurs été instituée pour suivre ces dossiers et s’assurer de la transparence dans l’octroi de la nationalité.

Cette démarche, bien qu’inédite au Gabon, n’est pas sans précédent à l’international. Le ministre a rappelé que des pays comme la France ont également adopté des mesures similaires pour préserver l’intégrité de leur nationalité. Le gouvernement gabonais, dans le cadre de la transition actuelle, est déterminé à suivre cet exemple et à redonner tout son sens à l’acquisition de la nationalité gabonaise, une institution essentielle pour la souveraineté et la dignité nationales. «Nous sommes dans le cadre de la transition et de la restauration des institutions. La nationalité gabonaise est une institution», a-t-il martelé.

 
GR
 

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